Budget 2026 : Bayrou vacille sur les jours fériés et l'AME

Budget 2026 : Bayrou vacille sur les jours fériés et l'AME Les mesures annoncées cet été provoquent de vives réactions dans la classe politique, y compris au sein de la majorité présidentielle.

A quelques jours du vote de confiance prévu à l'Assemblée nationale, François Bayrou se retrouve sous pression. Deux sujets sensibles concentrent les critiques : la suppression de jours fériés et la réforme de l'aide médicale d'État.

Une réforme contestée des jours fériés

Annoncée mi-juillet, la suppression de deux jours fériés devait permettre, selon le gouvernement, de rapporter 4,2 milliards d'euros. L'objectif : augmenter le temps de travail annuel et ainsi générer plus de recettes fiscales. Le lundi de Pâques et le 8 mai ont été cités parmi les options envisagées.

Mais la proposition a rapidement suscité des réactions négatives. Un sondage Odoxa–Backbone Consulting relayé par Le Figaro indique que près de 75 % des Français y sont opposés. Plusieurs élus de la majorité ont également exprimé leur désaccord. Gabriel Attal a notamment déclaré : " Tout travail mérite salaire ", rappelant que les députés Renaissance refusent que les salariés travaillent plus sans rémunération supplémentaire.

Face aux critiques, François Bayrou a fait évoluer son discours. Sur Public Sénat, il a affirmé : " J'y renonce dès l'instant que nous aurons trouvé une solution alternative ", à condition qu'elle permette de récupérer la même somme.

Les Républicains ont eux aussi mis la pression. Après une réunion avec le Premier ministre, Bruno Retailleau a affirmé qu'il s'était " montré ouvert " à revoir cette mesure. Plusieurs figures du parti, dont François-Xavier Bellamy et Laurent Wauquiez, ont participé aux échanges. Un député LR cité par Le Figaro reste prudent : " Il faut qu'il dise les choses clairement plutôt que d'être dans un entre-deux. "

L'AME dans le viseur du gouvernement

Autre sujet sensible : l'aide médicale d'État. Ce dispositif permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'une couverture santé minimale. François Bayrou souhaite désormais en restreindre l'accès par décret, en réduisant le panier de soins. Il a pris pour exemple la balnéothérapie, expliquant qu'" on ne peut pas demander aux Français de faire des efforts et ne pas associer les étrangers ", selon Le Figaro.

Ces propos ont été bien accueillis dans les rangs du Rassemblement national. Pour le député Jean-Philippe Tanguy, " c'est comme un aveu que le panier de soins n'a rien à voir avec des urgences vitales ou des épidémies ". Le vice-président du groupe RN, Laurent Jacobelli, estime quant à lui que François Bayrou " valide une partie de notre discours ".

Malgré ces signaux, les oppositions restent fermes. Dans les colonnes du Figaro, Nicolas Sarkozy a déclaré que " l'abstention est une alternative crédible " pour les élus de droite. Plusieurs députés LR envisagent d'ailleurs de s'abstenir, voire de voter contre la confiance.