Crise gouvernementale : Macron met LR et PS sous pression après le départ de Lecornu
Moins d'une journée après la composition d'un gouvernement restreint, le Premier ministre a remis sa démission. Face à l'impasse, Emmanuel Macron a choisi de maintenir Lecornu en mission pour tenter de construire une base d'accord avant mercredi soir.
Une négociation express confiée à un premier ministre démissionnaire
Moins de 24 heures après la formation d'un gouvernement "resserré", Sébastien Lecornu a présenté sa démission. Ce départ inattendu, annoncé lundi 6 octobre, a surpris jusque dans les rangs de la majorité. Emmanuel Macron a réagi dans la foulée en maintenant Lecornu dans une fonction temporaire : celle de trouver un compromis politique dans un délai de 48 heures.
Le chef de l'État l'a chargé de "mener, d'ici à mercredi soir, d'ultimes négociations, afin de définir une plateforme d'action et de stabilité pour le pays", comme l'a rapporté Le Monde. Le but de cette mission est de tenter de convaincre Les Républicains et le Parti socialiste d'appuyer un accord de gouvernement, dans un climat de tensions persistantes depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en 2024.
En confiant cette tâche à un homme qui vient de quitter ses fonctions, l'exécutif tente de gagner du temps tout en exerçant une pression directe sur les formations susceptibles d'offrir une majorité relative. La nomination-éclair suivie d'un retrait aussi rapide a renforcé le sentiment d'instabilité au sommet de l'État.
La menace de dissolution plane à nouveau.
En cas d'échec des discussions menées par Lecornu, Emmanuel Macron n'exclut pas une nouvelle dissolution. Une perspective qui agite les partis d'opposition autant que les rangs de la majorité, déjà éprouvés par les conséquences de la précédente dissolution un an plus tôt.
"Le président de la République a assuré qu'il prendrait ses responsabilités", précise Le Monde, citant une source à l'Élysée. Ce message a été compris comme une menace directe : faute d'accord, les électeurs pourraient être de nouveau appelés aux urnes.
Le précédent de 2024 reste dans toutes les mémoires. Le pari de relancer une majorité avait échoué, plongeant l'exécutif dans un isolement parlementaire. Le retour de cette option renforce l'idée que le président mise sur la contrainte pour obtenir un soutien politique sans renoncer au pouvoir.
La manœuvre divise jusque dans les soutiens de la majorité. Certains y voient une tactique de dernière chance, d'autres redoutent un effet boomerang. Dans ce climat incertain, l'agenda politique reste suspendu aux tractations des prochaines heures.