Blocage à l'Assemblée : les divisions s'intensifient autour de l'avenir d'Emmanuel Macron
Alors que le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, poursuit ses consultations, les voix s'élèvent au sein même du bloc central sur la voie à suivre pour sortir de l'impasse.
Des lignes de fracture au sein de la majorité
L'appel d'Édouard Philippe à organiser une élection présidentielle anticipée marque une rupture dans le discours jusque-là tenu par les responsables de la majorité. L'ancien Premier ministre a déclaré dans Le Figaro que "le président pourrait décider, selon un processus ordonné, digne, dans un tempo qui lui appartient, une fois le budget adopté, de rendre la parole aux Français".
Cette prise de position a été accueillie avec sidération par certains cadres de la majorité. Selon Le Monde, plusieurs députés Renaissance ont fait part de leur "stupéfaction", estimant qu'une telle déclaration fragilise encore davantage la position d'Emmanuel Macron.
Le président d'Horizons défend pourtant une approche institutionnelle : "Personne ne lui force la main", a-t-il affirmé, ajoutant ne pas vouloir "mettre Emmanuel Macron au pied du mur". Ce positionnement cherche à se distinguer des appels plus radicaux à la démission immédiate, lancés par La France insoumise ou le Rassemblement national.
Suspension possible de la réforme et silence de l'Élysée
Autre inflexion notable : l'ancienne Première ministre, Élisabeth Borne, a évoqué la possibilité d'une pause sur la réforme des retraites. Une déclaration qui, selon L'Express, a été interprétée comme un geste d'ouverture à la gauche. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a confirmé cette discussion à l'issue de son échange avec Sébastien Lecornu : "Nous n'avons aucune assurance sur la suspension de la réforme", a-t-il précisé.
Dans l'attente d'un compromis, Sébastien Lecornu poursuit ses rencontres avec les différents partis. L'objectif affiché est de bâtir une majorité minimale capable de soutenir un gouvernement de projet. Mais selon Le Monde, les discussions piétinent et plusieurs leaders politiques dénoncent un manque de clarté sur la stratégie de l'exécutif.
Jusqu'ici, Emmanuel Macron s'est abstenu de toute déclaration publique. L'Élysée laisse filtrer que le président entend s'exprimer "une fois les consultations terminées". Une attente qui alimente l'incertitude, alors que certains alliés évoquent désormais la piste d'un référendum pour trancher.