Nomination imminente du Premier ministre : Macron face à une opposition inédite

Nomination imminente du Premier ministre : Macron face à une opposition inédite Emmanuel Macron doit annoncer dans la soirée le nom du nouveau Premier ministre, après cinq jours de crise politique. L'hypothèse d'une reconduction de Sébastien Lecornu suscite de fortes résistances dans la majorité comme dans l'opposition.

La décision doit tomber ce vendredi. À quelques heures de la nomination, le président de la République est confronté à une contestation inhabituelle, y compris au sein de son propre camp. Deux scénarios se détachent : la reconduction de Sébastien Lecornu ou la nomination de Jean-Louis Borloo. Cette séquence intervient sur fond de tensions budgétaires et d'incertitude économique.

Une nomination sous haute pression politique


La réunion des chefs de parti à l'Élysée à 14 h 30 a lieu dans un climat tendu. Ni le Rassemblement national ni La France insoumise n'ont été conviés. Plusieurs responsables politiques ont publiquement exprimé leur opposition à un retour de Sébastien Lecornu à Matignon.


Hervé Marseille a estimé sur LCI que "si on repart avec un gouvernement Lecornu II, ça ne va pas être un bon signal", rappelant que "quelqu'un qui a travaillé dans l'opacité, qui a été obligé de démissionner et qui reviendrait dans ces conditions-là" serait accueilli par "des forces politiques très mal à l'aise, voire hostiles".

Dans la majorité, les appels à un changement de méthode se multiplient. Gabriel Attal a déclaré sur France 2 : "Il faut partager le pouvoir, et ne pas donner le sentiment de s'acharner à vouloir garder la main sur tout." Agnès Pannier-Runacher a appelé sur Franceinfo à "une personnalité qui n'est pas du camp macroniste, qui est au-dessus de la mêlée".
Jean-Luc Mélenchon a lui aussi réagi lors d'une conférence de presse, en qualifiant Emmanuel Macron de "soldat perdu dans ses aberrations", réaffirmant sa demande de dissolution ou d'élections anticipées.

Un climat économique et budgétaire sous tension


La crise politique s'ajoute à des inquiétudes économiques déjà fortes. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a averti sur RTL que " l'incertitude a un vrai impact car c'est le contraire de la confiance et donc le premier ennemi de la croissance ". Il l'évalue à " au moins 0,2 point de croissance " en moins.


Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a de son côté prévenu sur BFMTV que " le 13 octobre, c'est la fin du sablier ", en référence au calendrier budgétaire. Selon lui, un retard dans la présentation du budget 2026 mettrait en péril la crédibilité financière du pays. Il rappelle que le déficit doit impérativement être maintenu " en dessous de 5 %" pour respecter les engagements européens.


La pression politique et économique se cristallise autour de cette nomination. Elle déterminera non seulement la composition du prochain gouvernement, mais aussi la capacité de l'exécutif à éviter une crise institutionnelle plus large.