OVH s'érige en cloud mondial et vise 50 data centers dans moins de 10 ans
Lors de l'OVH Summit 2017 ce 17 octobre, le groupe informatique français a dévoilé l'étape suivante de son plan de développement : multiplier le nombre de ses data centers par deux.
En introduction de son événement annuel, l'OVH Summit, qui se tenait ce 17 octobre à Paris, OVH a dévoilé de nouvelles ambitions. Désormais, l'entreprise roubaisienne ne se positionne plus comme hébergeur mais bien comme un cloud. "Nous sommes de fait le premier cloud européen, et avons pour objectif de devenir un leader mondial dans l'optique d'offrir une véritable alternative aux géants du secteur, tant américains que chinois", a lancé Octave Klaba, CEO et fondateur d'OVH en introduction de la keynote d'ouverture.
"Nous comptons 320 000 instances en production, sans inclure celles de VCloudAir"
A l'issue de son exercice fiscal 2017 (clos fin août), le groupe informatique français enregistre un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros, en hausse de 25%. Tablant sur une croissance annuelle de 30%, la société entend atteindre 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2020, et 5 milliards en 2025. Une ambition qui repose principalement sur une stratégie d'internationalisation. "Pour l'année en cours, nous sommes en ligne avec cet objectif de croissance", souligne le CEO. Fort de 2 100 collaborateurs aujourd'hui, OVH a lancé un vaste plan de recrutement, pour l'heure principalement centré sur la France, en vue de d'atteindre 4 200 employés fin 2019.
50 data centers d'ici 2025 ?
"De 27 data centers aujourd'hui, nous souhaitons atteindre 50 data centers dans les prochaines années en vue de recouvrir les principales plaques géographiques", lâche Octave Klaba. Et si OVH parvient à tenir son rythme actuel d'un nouveau centre de données tous les quatre mois environ, on peut estimer que ce vaste chantier sera atteint avant 2025. "Ce sera en moins de 10 ans", nous confirme Octave Klaba en coulisses. En parallèle, OVH a annoncé sa volonté de développer, en plus, une nouvelle offre de cloud privé destinée aux grands groupes, leur permettant de bénéficier de tous les avantages de son cloud dans des data centers dédiés. Pour déployer ces nouvelles usines informatiques, OVH entend capitaliser sur un plan d'investissement de 1,5 milliard d'euros sur 5 ans annoncé en 2016.
Pour l'heure, les services de cloud privé et public d'OVH comptent 320 000 instances en production. "Ce chiffre ne comprend par les instances du cloud public de VMware que nous avons acquis en début d'année", glisse Octave Klaba. Initialement hébergée dans une dizaine de centres de données loués par VMware, la plateforme VCloudAir du groupe américain a été migrée vers les centres de données d'OVH durant l'été. Les clients de l'offre de VMware sont actuellement en cours de basculement chez OVH.
Une offre de cloud hybride VMware
Dans le sillage du rachat de VCloudAir, OVH a annoncé, sans surprise, la prise en charge de la brique de cloud hybride HCX de VMware par son cloud privé historique (lui-même basé sur la technologie VMware). "Grâce à cette brique, nos clients peuvent désormais migrer leurs machines virtuelles VMware à chaud, sans interruption de service, d'un data center d'OVH à un autre ou même depuis leur propre infrastructure interne (VMware vSphere ndlr)", explique Germain Masse, directeur technique d'OVH. "Grâce à HCX, il est aussi désormais possible de commander des serveurs dédiés OVH depuis l'API OpenStack de notre cloud public."
Sur scène, l'équipe technique d'OVH a égrainé les annonces produits : nouveaux services de cloud serverless (OVH Functions), nouvel équilibreur de charge (couvrant cloud public, privé, et VM internes), nouveau service cloud de calcul FPGA (conçu en partenariat avec Accelize), service de stockage VSAN en Flash, service cloud de calcul NVIDIA DGX-1 taillé pour le deep learning, etc.
Last but not least, OVH a levé le voile sur un projet de fondation. Baptisée Open Cloud Foundation, elle aura pour but de fédérer les principaux acteurs de l'écosystème cloud (fournisseurs, utilisateurs, centres de recherche, organismes publics) autour de la promotion de standards technologiques. "L'objectif est d'œuvrer pour un cloud ouvert, répondant à quatre valeurs essentielles : la réversibilité des données pour que le client soit libre de choisir son fournisseur et d'en changer, l'interopérabilité entre providers, la protection juridique des données, et la protection de la propriété intellectuelle des algorithmes développés pour un client", pointe Laurent Allard, vice-président et directeur de la stratégie d'OVH. "A travers cet organisme, nous souhaitons également que soit défini un label reconnaissant le niveau de standardisation des acteurs du marché."
Un cloud standard pour se différencier
Pour l'heure, une vingtaine d'organisations ont rejoint l'initiative. Parmi elles figurent des structures de différents horizons : Acronis, Auchan Retail, Axa, La Poste, Intel, Ikoula, Linkebynet, NetApp, OpenStack… (voir la capture ci-dessous). "Dans les prochaines semaines, nous comptons définir une gouvernance en vue d'aboutir à un lancement opérationnel au premier trimestre 2018", ajoute Laurent Allard. Face aux géants du cloud, notamment américains, dont les services ne reposent pas intégralement sur des standards, OVH entend imprimer sa différence. En ligne de mire : la volonté de favoriser l'émergence d'un cloud plus ouvert, et moins propriétaire. Les containers Docker (et la capacité qu'ils offrent à migrer d'un cloud à l'autre) pourrait représenter une piste de travail pour l'Open Cloud Foundation.