Sauvegarde des données dans le cloud : les entreprises européennes doivent passer un cap
Aujourd’hui, les projets de transformation numérique connaissent une croissance phénoménale. En conséquence, les entreprises génèrent et stockent un volume de données sans précédent.
Une étude menée à l’occasion de la journée mondiale de la sauvegarde sur les attitudes de sauvegarde et de restauration auprès de 432 dirigeants d’entreprises et de professionnels de l’informatique basés dans la zone EMEA, établit que les entreprises n’exploitent pas les avantages de la sauvegarde dans le cloud et font aveuglément confiance aux fournisseurs de plateformes tels que Microsoft pour protéger leurs données.
Retour sur une étude fort instructive.
Un volume de données à protéger sans précédant
La tendance est omniprésente, les entreprises sont de plus en plus étendues et regroupent un nombre toujours plus important de sites distants. Plus leur nombre augmente et plus le volume des données croît. Un point que cette étude permet d’éclairer. Désormais conscientes des risques, les entreprises ne semblent pas se donner les moyens de se protéger. La majorité des personnes sondées déclarent effectuer des sauvegardes pour 1 à 5 sites de leur entreprise et 8% des interrogés sont concernés par des configurations importantes allant jusqu’à 26 sites à sauvegarder.
Une situation complexe à laquelle s’ajoute l’éventail des systèmes et logiciels que ces entreprises cherchent à protéger par des sauvegardes. Les types de données les plus présentes sont le courrier électronique (76%), les bases de données (94%) et les données d’applications propriétaires (66%). Du côté de l’infrastructure, les serveurs Windows, les serveurs de fichiers, les sauvegardes Linux, Vmware, Hyper-V, les postes de travail individuels et les ordinateurs portables sont au centre de la sauvegarde de données.
Pour ces mêmes entreprises, une bonne visibilité de leur environnement informatique est essentielle. Une situation qui les amène à préférer des prestataires de sauvegarde capables de prendre en charge tous les types de données et systèmes. En ce qui concerne les fonctionnalités attendues, les personnes interrogées citent en premier la stabilité du produit, suivie par la restauration au niveau des fichiers, la capacité à tout protéger dans l’environnement informatique (éléments visuels, physiques et SaaS), le coût et le support technique.
Le cloud : la limite pour de nombreuses entreprises
Alors que la croissance du cloud computing ne montre aucun signe de ralentissement, il est surprenant de constater que la majorité (64%) des entreprises interrogées déclarent ne pas faire de sauvegarde dans le cloud. De plus, 57% seulement des personnes interrogées estiment qu’il est "important" ou "très important" de pouvoir répliquer des charges de travail de sauvegarde entre sites ou dans le cloud.
Les bonnes pratiques de sécurité suggèrent que les entreprises fassent des sauvegardes conformément à la règle 1/2/3 : au moins trois copies dans deux formats différents et avec une copie stockée hors ligne. En effet, les programmes malveillants, y compris de rançon, ciblent souvent les serveurs de sauvegarde et se propagent ainsi à travers des domaines logiques. Il est donc vital que les entreprises disposent d’une copie de leurs données hors site à des fins de reprise après sinistre. Or le cloud computing représente à ce jour un moyen relativement simple pour répondre à ce besoin.
Un problème de confiance dans le cloud qui n’est pas dénué de conséquences. Parmi les entreprises qui effectuent des sauvegardes dans le cloud, les environnements privés sont privilégiés dans 32% des cas. Une tendance dictée par une croyance selon laquelle les environnements de cloud public comme AWS et Azure, ainsi que les prestataires de sauvegarde tiers, sont en quelque sorte, "moins sécurisés". La conséquence est sans appel, les entreprises ne favorisent dès lors pas la sauvegarde dans le cloud et s’exposent à des risques de pertes de données plus importants.
Une confiance aveugle en Office 365
Alors que les entreprises affirment ne pas avoir l’intention de migrer leurs applications (51%) ou leurs services de fichiers (57%) vers le cloud public, il en va autrement de la messagerie électronique : 59% déclarent avoir migré, être en train de le faire ou prévoir de le faire. Aujourd’hui, 60% des entreprises déclarent utiliser la suite Office 365. Cependant, 41% des personnes interrogées ont confié qu’elles n’utilisent aucune solution tierce pour sauvegarder leurs données Office 365, affirmant que Microsoft fournit tout le support dont elles ont besoin.
Or , ces utilisateurs sont confrontés à un problème de fond. La solution de Microsoft est un système d’exploitation et non une solution de sécurité. Office 365 ne couvre pas tout le spectre des besoins en sécurité des entreprises.
Quelles en sont les implications ?
Il est manifeste que les entreprises sont tiraillées. D’un côté, elles veulent sauvegarder diverses données sur un large éventail de systèmes entre plusieurs sites. De l’autre côté, elles sont réticentes à investir dans des solutions de sauvegarde dans le cloud. Pire encore, bon nombre d’entre elles pensent qu’Office 365 offre une protection de sauvegarde intégrée complète. Une dernière supposition erronée qui risque de laisser plus d’une entreprise en situation de défaut en cas d’incident grave.
Les entreprises sont donc face à une double menace : interne du fait de la multiplication de leurs données dans des environnements toujours plus complexes et externe du fait d’une croyance en la fiabilité de solutions non adaptées. Il est désormais nécessaire de prendre conscience de la nécessité d’adopter des solutions de sauvegarde dans le cloud. Il faut dépasser l’illusion de la fiabilité des plateformes technologiques et envisager de déployer des solutions dédiées de sauvegarde cloud. En prenant le temps d’élaborer une stratégie de sauvegarde cohérente, les responsables informatiques réduiront efficacement les risques.