Souveraineté numérique, le grand bluff ?

La " souveraineté numérique " est un terme obsolète qui alimente notre dépendance numérique. Une erreur que nous pourrions payer cash.

La souveraineté s'affiche

Depuis peu, la souveraineté numérique mise sur la commande publique. Bonne nouvelle. Produire local est doublement positif. Cela crée des emplois, stimule nos start-up, renforce notre indépendance et nos compétences technologiques.

Depuis peu, nos Ministères (économie, agriculture), portent fièrement l’appellation "souveraineté".

Covid, réchauffement climatique, inflation… Un constat clair voit le jour. Il faut produire local. Rétablir notre balance commerciale. Renforcer nos industries.

Mais qu’avons-nous changé, au-delà de nouvelles promesses affichées ?

Chez les acteurs publics

Agriculture, « plan fruits et légumes 2030 » Quid des exploitations qui se meurent, ou l’agriculture française pas assez présente dans la grande distribution ?

Numérique, j’en ai parlé dans quelques articles, des établissements publics sont souvent le suppôt de GAFAMs, au lieu de porter haut les solutions françaises…

Vidéo, depuis des années Youtube s’expose sur les sites de Ministères et de l’Elysée, bien que la CNIL ait condamné Google/Youtube pour manquements.

Mails, EDF (comme bien d’autres) m’écrit avec des services hors CEE. N’a-t-on pas de solutions mail en France ?

Levée de fonds, BPI m’envoie l’adresse d’un logiciel en ligne qui enregistre mes informations outre atlantique. Est-ce raisonnable ?

Fiscalité, des dispositifs JEU qui abondent (depuis des années) des emplois chercheurs en association avec des initiatives GAFAMs. Cherchez l’erreur !

Les exemples ne manquent pas. La souveraineté est-elle un fantasme ?

Chez les licornes et start-up

Nos belles levées de fonds, nos premiers de cordée, recourent aussi souvent à des hébergement GAFAMs et des logiciels californiens... Quelques hypothèses.

Par facilité (manque de profils), par contrainte (réduire la R&D), par mode (ça fait sérieux), par manque de temps ou de stratégie…

Mais pourquoi diffuser des progiciels de copropriété, de consultation, de diffusion de webinar, etc. qui reposent sur des processus si étrangers à nos intérêts ?

Etrange constat, surtout lorsque vous lisez « nous sommes conformes au RGDP » et qu’en réalité les processus sous-jacents ne le sont pas, mais pas du tout…

Je ne compte plus les initiatives souveraines dont l’usage vidéo est dénué de technologies européennes. C’est la magie du marketing.

Souvent, j’écris à des associations du numérique, remarquant que les webinars ressortent de processus (et cookies) aux USA. Pas de réponse....

Les exemples ne manquent pas. La souveraineté est-elle un alibi ?

Et puis après ?

Visionnaire, je crois en l’intelligence des acteurs numérique. La souveraineté est un terme devenu obsolète qui alimente notre dépendance numérique.

Nous devons grandir. Nous grandir.

Quand les acteurs seront intransigeants, quand l’individualisme composera avec l’action collective, viendra notre croissance et notre indépendance.

Le véritable enjeu est notre indépendance.