Cyberattaques : quand votre tour viendra, serez-vous prêts ?
10 000 milliards d'euros. C'est le coût estimé des cybermenaces en 2025 dans le monde. Le message est clair : aucune entreprise n'est à l'abri d'une cyberattaque.
Et parmi elles, deux types d’organisations existent : celles qui ont déjà été attaquées et celles qui le seront tôt ou tard. La vraie question n’est donc pas « si » vous serez visé, mais « quand », et surtout, comment vous y préparer ?
Imaginez un général qui refuse d’admettre que son pays pourrait être envahi. Il néglige ses défenses et tombe dès la première offensive. En cybersécurité, adopter une posture de déni est une erreur fatale. Les attaques sont inévitables et concernent tout le monde, même les plus grands. L’Elysée, Bercy, les départements de l’Intérieur et de l’Energie des Etats-Unis, les aéroports, les hôpitaux... des gouvernements aux grandes entreprises internationales, tous y sont passés. Que ce soit par rançongiciel, vol de données, reprogrammation des clés de voiture, espionnage ou sabotage, l’imagination est sans limite quand il s’agit de déstabiliser. Les pirates sont de plus en plus déterminés et font face à un manque d’experts pour leur résister.
Acceptez l'idée que vous serez attaqué – et choisissez vos combats
Doute et incertitude sont les conséquences psychologiques pour les entreprises : la véritable réponse aux cyberattaques n’est pas seulement technologique ou technique, elle est stratégique. L’objectif n’est pas d’éliminer tout risque – mission impossible – mais de gérer le risque et de réduire la fenêtre d’attaque. Deux indicateurs sont alors clés : le temps de détection et le temps de réponse. Cela nécessite préparation et résilience pour minimiser les dégâts. Ceux qui l’ont compris avancent sereinement.
Peut-on protéger tous les actifs d’une entreprise avec la même intensité ? Non. Pensez au château fort : il faut concentrer ses défenses là où l’impact serait critique. « Si tu te connais toi-même et connais ton ennemi, tu n'as pas à craindre le résultat de mille batailles » disait Sun Tzu. Quelles sont les données, infrastructures ou systèmes dont la compromission mettrait votre entreprise en danger ? Identifiez les actifs vitaux : tout n’a pas la même valeur. Prioriser, c’est mieux se défendre, pour réduire la fenêtre d'exposition aux menaces et optimiser les ressources
Le « Zero Trust » : une nécessité
Le modèle « Zero Trust » (ne jamais faire confiance, toujours vérifier) est incontournable. Accès minimal aux données, authentification multifacteur, sécurisation et audit des IA pour traquer biais et portes dérobées, contrôle des tiers et respect des normes : chaque maillon compte. Une défense unique cède vite alors que la démultiplication des lignes de défense en profondeur freine et complique l’attaque.
Dans un monde où de nombreuses actions de cybersécurité sont encore manuelles, lentes et peu efficaces, l’IA et l’automatisation accélèrent de façon spectaculaire les processus de détection des anomalies en temps réel, permettant aux experts de se concentrer sur des menaces plus pointues. Face à une pénurie critique de talents en cybersécurité (plus de 3 millions de postes seraient non pourvus), l’IA démultiplie les ressources.
Exploiter l’IA défensive et préparer l’ère post-quantique
Mais l’IA est une arme à double tranchant : en 2024, les cybercriminels ont déjà montré leur capacité à exploiter ses failles, à contourner ses protections et à utiliser ses algorithmes. D’où l’urgence : contrôler son accès, intégrer la sécurité dès sa conception et l’entraîner en continu pour détecter les attaques automatisées en temps réel. La cybersécurité évoluerait-elle vers une bataille entre IA défensives et IA offensives ? Comme le souligne Bruce Schneier, seule une collaboration homme-machine bien orchestrée, selon la méthode “Observer, Orienter, Décider, Agir”, permet de garder l’avantage.
De plus, la technologie quantique a tellement progressé des dernières années que ses impacts sur la cybersécurité constituent désormais un risque sérieux. Capable de briser des cryptographies actuelles, elle pousse l’ANSSI, l’UE et l’Australie à exiger, dès 2024, une transition vers des solutions de cryptographie post-quantiques pour que les entreprises s’y préparent dès maintenant.
Et, face à des adversaires organisés, l’isolement est fatal. Les alliances sectorielles, par exemple les ‘Information Sharing and Analysis Centers’, permettent aux entreprises d’améliorer collectivement leur posture de sécurité. Sun Tzu avait encore raison : l’union fait la force.
Coopérer et s’adapter sans cesse aux cybermenaces
Comme les menaces évoluent plus vite que les défenses, la stratégie gagnante repose donc sur une approche holistique intégrant coopération, régulation, technologie et humain. Cela signifie d’ajuster sa stratégie selon l’évolution des menaces pour réagir rapidement aux nouvelles vulnérabilités et attaques sophistiquées.
Ainsi, la seule question à se poser n’est plus si, mais quand l’attaque frappera. Face à cette certitude, deux choix s’offrent aux entreprises : anticiper pour bâtir sa résilience, ou attendre dans la peur et subir. La cybersécurité ne doit être vue comme une contrainte mais comme un véritable levier stratégique qui protège non seulement la compétitivité, mais également la crédibilité des entreprises. Plutôt qu’une fatalité, cette menace peut être un moteur de transformation : une opportunité de renforcer votre posture, d’innover dans votre défense et de bâtir un avantage durable.