Cyber Booster, le programme qui propulse les start-up dans l'écosystème cyber

Cyber Booster, le programme qui propulse les start-up dans l'écosystème cyber Opérationnel depuis 2022, Cyber Booster a déjà vu passer plusieurs pépites du secteur. Les candidats ont conscience du pouvoir de l'accélérateur.

Domicilié au cœur du Campus Cyber et inscrit dans la stratégie nationale de cybersécurité, Cyber Booster est "le premier dispositif d'accompagnement" des start-up françaises de cybersécurité, annonce son site Internet. "Situé entre un incubateur et un accélérateur", précise sa directrice Aurélie Clerc, il s'adresse à des jeunes pousses "qui ont déjà lancé leur activité et qui ont leurs premiers clients" sans avoir la maturité nécessaire pour bénéficier d'un programme d'accélération. Plusieurs start-up cyber ont décollé grâce à ce programme opérationnel depuis 2022.

Parmi elles se trouvent Mindflow, plateforme de cybersécurité qui a levé cinq millions d'euros en 2024, Alcyconie, entreprise spécialisée dans la gestion de crise reconnue dans l'écosystème cyber, ou encore Nucleon Security qui a annoncé une levée de fonds de trois millions d'euros en septembre 2025. "Si on a candidaté au programme Cyber Booster, c'est parce qu'on voyait que de belles boîtes de la cyber française étaient passée par là, comme Mindflow. Il était donc très clair que l'accompagnement allait être de qualité", confie Anas Chanaa, co-fondateur et président-directeur général de Nucleon Security.

Une sélection exigeante

"Les start-up qui souhaitent entrer au Cyber Booster doivent être des entités juridiques, posséder une équipe et un produit qui leur permet de collaborer avec des premiers clients. Il faut que l'entreprise soit scalable. Nous ne sommes pas faits pour accompagner des entreprises de service", précise Aurélie Clerc. Toute start-up qui remplit ces critères peut émettre sa candidature généralement à la fin de l'été. Puis un comité de sélection composé de l'équipe dirigeante de Cyber Booster, des partenaires du programme comme Capgemini, la Française des jeux, Total Energie, ainsi que des fonds d'investissement, sélectionne les candidatures au mois de septembre.

"En général, nous recevons une quarantaine de candidatures. Puis, le comité en sélectionne une vingtaine." Les start-up sélectionnées ont ensuite un entretien oral avec un jury lors duquel elles présentent leur produit. Le jury est composé de membres de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, de la direction générale de l'armement et du secrétariat général pour l'investissement. "Sur la vingtaine de candidatures retenues, le jury en retient généralement environ dix. Pour être retenue par le jury, une candidature doit démontrer une proposition de valeur vraiment différenciante."

Une ouverture sur l'écosystème cyber

Le programme dure environ un an et se compose d'ateliers et de master class sur des thèmes permettant aux start-up de croître en valeur. "Il s'agissait de sessions thématiques sur des sujets cruciaux qu'on ne prend pas le temps de traiter. Par exemple : comment faire une levée de fonds ? Comment ne pas rater son pacte d'actionnaires ? Comment développer son marketing ? Etc. Cela m'apportait une prise de hauteur et de recul sur mon activité", précise Stéphanie Ledoux, fondatrice d'Alcyconie. Enfin, un pitch final a lieu à la fin du programme, pendant lequel les entrepreneurs présentent leurs solutions devant un parterre réunissant les acteurs majeurs de l'écosystème cyber.

Toutefois, c'est surtout l'insertion dans l'écosystème national de la cybersécurité que recherchent ces start-up. "Ce qu'on est venu chercher, c'est s'introduire dans cet écosystème, être mis en relation avec des grands groupes, des entreprises de conseil, des autorités de cet écosystème", explique Tanguy Duthion, co-fondateur d'Avanoo, une start-up qui vient tout juste d'être admise dans le Cyber Booster. Stéphanie Ledoux n'en pense pas moins : "Ce qui m'a séduite, c'est l'ouverture sur l'écosystème cyber parisien et national que permet la présence du programme au sein du Campus Cyber." Pour Anas Chanaa, cette ouverture est même l'élément différenciant de Cyber Booster par rapport aux autres programmes similaires en France : "La vraie valeur ajoutée de ce programme, c'est son positionnement privilégié au sein de l'écosystème. Cela permet clairement d'élargir son réseau."

Et pour cause, tout est mis en œuvre pour renforcer la place de chaque start-up dans l'écosystème cyber. D'abord, elles ne sont pas nombreuses. "Cela permet à tous les fondateurs de travailler ensemble dans un open space, de favoriser la compréhension des projets de chacun, de partager des données, des états d'avancement, de s'inclure dans des synergies technologiques et de business", affirme Anas Chanaa. Ensuite, des relations de proximité se tissent rapidement entre les entrepreneurs et les professionnels lors des ateliers et master class. "Par exemple, chaque start-up décroche au moins un rendez-vous avec l'équipe cyber d'un partenaire industriel pour faire une analyse technique et profonde de sa solution. Cela permet de collecter des retours précieux". En outre, de nombreuses rencontres informelles s'effectuent entre les entrepreneurs et les multiples entreprises qui résident au Campus Cyber.

Un label qui rassure les investisseurs

Une start-up qui a suivi le programme du Cyber Booster rassure les investisseurs pour de potentielles levées de fonds, explique le co-fondateur de Nucleon Security, dont le premier tour de table a été annoncé juste après son passage par le programme. "Pour les investisseurs, être passé par Cyber Booster est comme un label", affirme Stéphanie Ledoux. "Dans quelques années, passer par le Cyber Booster devra permettre aux start-up de bénéficier d'une sorte de signature leur permettant d'être identifiées comme des entreprises plus bancable que les autres", anticipe – et conclut - Joffrey Célestin-Urbain, président du Campus cyber.