DevOps 2020 : de la course au multicloud à l'émergence de considérations éthiques

Dans la course au cloud hybride et au multicloud, émergent trois fournisseurs que sont Amazon, Google et Microsoft, aux côtés de deux éditeurs experts en datacenters et Kubernetes : VMWare et IBM/Red Hat.

2019 a été marquée par d'importants changements dans l'industrie IT. Parmi les principaux figurent évidemment l'acquisition de Red Hat par IBM ou celle de Pivotal par VMWare. Il est également intéressant de noter la progression d'AWS qui, grâce à ses revenus trimestriels de 9 milliards de dollars, s'élève désormais au même niveau qu'Oracle et pourra même certainement bientôt en surpasser les résultats.

Du cloud public à l’hybride et au multicloud

Le cloud public s’impose actuellement comme "le" nouvel environnement. En effet, une récente étude IDC prévoit une progression des dépenses mondiales allant jusqu’à 500 milliards de dollars d’ici 2023, soit une augmentation d’un demi trillion de dollars en 4 ans. De tels chiffres rendent le coût d’acquisition de nouvelles charges de travail dérisoire et pousseront alors les fournisseurs cloud à maximiser leur part de marché par tous les moyens. Un unique point de pourcentage de part de marché devrait en effet valoir 5 milliards de dollars dans 4 ans. Et combien dans 10 ?

Cela conduit alors à l’émergence de deux concepts intéressants : le multicloud et le cloud hybride. Même si aucun n’est nouveau, ils deviendront en 2020 l’objet de nombreux investissements et l’origine d’une nouvelle concurrence sur le marché.

Des applications hébergées sur site ou dans divers cloud 

De nombreux fournisseurs réalisent l’importance de fournir l’abstraction que les développeurs et les opérateurs IT attendent, afin que les applications fonctionnent de manière uniforme sur-site ou dans les clouds de divers fournisseurs. Grâce à ce niveau d’abstraction, migrer vers le cloud public se fera avec plus de facilité et limitera la dépendance aux API proposées par des fournisseurs cloud spécifiques (plusieurs organismes réglementaires exigent que les entreprises soient présentes sur plusieurs clouds pour assurer une meilleure disponibilité.)

Un marché, 5 concurrents

Dans cette course, nous pourrons voir les trois principaux fournisseurs cloud que sont Amazon, Google et Microsoft, aux côtés de deux éditeurs experts des data centers et de Kubernetes : VMWare et IBM/Red Hat. VMWare dispose d’un réel avantage avec sa stratégie Tanzu qui fournit une interface unique pour vSphere et Kubernetes et offre ainsi un meilleur accompagnement vers le cloud. Red Hat ne dispose malheureusement pas encore d’une stratégie aussi mature mais sera peut-être bientôt en mesure de convaincre la direction d’IBM d’investir en ce sens...

De nouveaux oligopoles créés par l’influence croissante des logiciels

En 10 ans, nous avons vu les 5 premières entreprises de logiciels au monde se convertir en revendeurs. Les logiciels sont au cœur de notre écosystème et nous confrontent désormais à un certain nombre d’oligopoles, que ce soit dans l’industrie des réseaux sociaux ou du cloud computing par exemple.

La meilleure illustration en est certainement les élections présidentielles de 2016 où le rôle des réseaux sociaux a été décisif. A partir de ce moment, des professionnels de l’IT ont commencé à demander plus de transparence et à ouvrir le débat sur l’utilisation de leur expertise. Ils ont alors commencé à se demander s’ils contribuaient à rendre le monde meilleur… ou pire. Ce sujet a connu un intérêt croissant ces derniers mois, notamment en vue des élections américaines de 2020. Même si le questionnement sur la responsabilité des acteurs du numérique est une bonne chose, est-ce que les fournisseurs IT peuvent réellement fédérer les bonnes volontés, mieux que la société ne semble le faire ? Il s’agit ici d’un autre débat passionnant qui restera dans les esprits en 2020.