Les emplois 4.0 dessinent l'avenir à l'heure de la transformation numérique

Plus le développement technologique s'accélère, plus le lien humain doit être renforcé pour bénéficier de cette mutation. De nouveaux rôles naissent dans les entreprises permettant de s'adapter aux exigences de ce nouveau monde. Certains viendront soutenir le développement de l'économie numérique, quand d'autres viseront à faire adhérer le plus d'individus possible à cette démarche. Si l'enjeu est bien sûr, d'inclure tout le monde, il est aussi dans la réussite de la transformation de l'économie

Le digital : un impact majeur sur l’emploi

L’humanité a traversé quatre révolutions successives des métiers et de l’emploi depuis le XVIIIe siècle : la mécanisation, la production de masse, l’informatisation et, plus récemment, l’Intelligence Artificielle. Cette dernière mutation est à l’origine de modifications profondes du monde du travail, engendrant ce que l’on pourrait appeler l’emploi 4.0. Comme l’emploi classique, celui-ci s’assimile à un travail rémunéré, créateur de valeur, mais désormais en lien avec les transformations déclenchées par l’IA.

On le ressent dans toutes les strates de notre économie : l’impact du digital sur l’emploi est et sera dans les années à venir majeur. Les enjeux autour de l’automatisation et de la collaboration avec les robots portent de nouveaux défis. La diversité des profils nécessaires pour réussir la transformation numérique ne va cesser de grandir, soit autour des métiers d’accompagnement de la transition numérique, soit dans de nouveaux rôles directement engendrés par celles-ci.

Placer la pérennité devant la rentabilité à court terme

Si les plateformes de type Airbnb, Uber, Deezer ou Amazon ont bouleversé les modèles traditionnels du commerce et de la distribution, elles ont également ouvert de nombreuses opportunités de création de revenus et d’emplois, mais aussi d’amélioration de l’expérience collaborateur, grâce à la technologie.

Cette révolution doit s’accompagner d’une amélioration continue de l’employabilité de chacun. La construction d’une vision du futur nécessite également un débat plus large sur le sens, la valeur et l’organisation du travail. Le numérique engendre de nouveaux métiers, aussi variés que stratège de l’automatisation, ambassadeur de la souveraineté numérique, anticipateur de scénario de crise ou encore facilitateur de tiers-lieu. L’idée est désormais de comprendre comment les orchestrer pour qu’ils contribuent à la pérennité de l’entreprise et à son succès.

Tout va dépendre en réalité de la volonté que les dirigeants mettront à piloter leur entreprise pour la transmettre à la génération future, plutôt que dans un souci de rentabilité à très court terme.

Encourager l’épanouissement personnel

Cette évolution va également permettre de répondre à une crise prononcée de l’engagement, que l’on ressent depuis quelques années déjà et qui s’est accentuée avec la crise sanitaire. Selon une étude publiée en 2017 par l’institut Gallup, seulement 6 % des salariés se disent engagés. Dans la même veine, Randstad a publié une enquête en 2020, qui démontre que 29 % des Français ne perçoivent pas le sens et l’utilité de leur emploi. Ce refus net d’occuper un « bullshit job » amène de plus en plus d’individus en quête de sens à chercher à se réorienter, par le biais d’un bilan de compétences ou d’un coaching.

Dans ce contexte, les nouveaux emplois 4.0 apparaissent comme une opportunité pour renouer ce lien distendu entre collaborateurs et employeurs, mais aussi, et surtout, pour contribuer à l’amélioration de la performance durable de l’entreprise. Un défi qui repose sur le fait de faire coïncider, dans une période de mutations rapide, les nouveaux besoins des entreprises et du marché de l’emploi avec les aspirations et les capacités de la population active. Et ceci, à la fois à l’échelle de l’individu, d’une organisation, d’un bassin d’emploi donné et plus largement d’un pays. Les emplois 4.0 sont par nature des emplois qui font sens et donnent du sens : aux entreprises de s’en emparer !