Holivia lève 2 millions d'euros pour prendre soin de la santé mentale en entreprise
Lancée en 2020, la start-up boucle un premier tour de table pour sa solution qui permet d'informer les DRH des problématiques psychologiques des collaborateurs.
Créé en 2020, le français Holivia annonce ce 10 février une première levée de 2 millions d'euros pour sa solution de soutien psychologique des salariés. Portée par la BPI, la start-up accueille également en son capital 50 Partners et le fonds américain Acadian Ventures. Les business angels Kevin Polizzi, Mickaël Cabrol, Marc Batty et Marc Sabatier complètent le tour de table, qui permettra à la start-up de recruter une vingtaine de collaborateurs d'ici 2024. Dix postes sont déjà ouverts.
"On s'adresse à la fois aux cols blancs et aux cols bleus"
Après un changement de modèle en mars 2021 du B to C vers le B to B, la jeune pousse s'adresse désormais aux ETI et grands comptes. Parmi les entreprises séduites : SPIE et Dalkia. "Notre solution est peut-être plus inclusive que nos concurrents en terme de typologie de salarié, puisqu'on s'adresse à la fois aux cols blancs et aux cols bleus", note le cofondateur Jérôme Crest. Si elle compte aujourd'hui 15 entreprises clientes pour 7 000 salariés, la start-up se donne pour objectif de faire grimper ces chiffres d'ici 2024, pour atteindre les 100 000 salariés couverts chez 150 clients.
En lançant Holivia, "on a souhaité ouvrir le dialogue sur un sujet qui est encore un peu tabou en entreprise", confie Jérôme Crest, qui a lui-même vécu un burnout. Même si les entreprises ont l'obligation réglementaire de préserver leurs salariés des risques psychosociaux et "les DRH ont envie d'aller plus loin pour prendre soin de leurs équipes, surtout depuis la crise", fait remarquer le cofondateur.
En alternative aux lignes de soutien psychologiques peu utilisées ou assez impersonnelles, Holivia propose une solution interactive. "Après avoir rempli un questionnaire initial qui fera état de leurs besoins, les collaborateurs peuvent accéder à un programme d'accompagnement personnalisé", explique Jérôme Crest. "La plateforme propose une centaine de contenus self-care pour aller plus loin entre les sessions, des exercices de méditation par exemple".
Toutes les données de contexte sont transmises au psychologue, qui accompagne ensuite le salarié en visio. Certains trouvent une solution en une ou deux sessions, parfois c'est plus long. En pratique, Holivia propose des créneaux de 8 heures à 22 heures. Les DRH autorisent les collaborateurs à utiliser la plateforme sur leur temps de travail même si ces derniers l'utilisent plutôt entre midi et deux ou le soir.
Les DRH reçoivent mensuellement des données anonymisées
Holivia travaille en partenariat avec une vingtaine de psychologues, la plupart étant également coachs en entreprise. "On cherche des personnes spécialisées dans les thérapies comportementales et cognitives et qui ont plus de cinq ans d'expérience". Ces psychologues, qui exercent en libéral à côté, sont rémunérés par la start-up à la session.
Côté entreprise, les DRH reçoivent des rapports mensuels qui leur permettent de comprendre à quelles problématiques sont confrontés leurs collaborateurs. Les données sont évidemment anonymisées. Holivia informe les entreprises du nombre de salariés inscrits, du nombre de salariés suivis, des sujets d'inquiétude qui remontent le plus. Réduction du turn over, détection des signaux de détresse et des risques, mise en place de formations… Pour Jérôme Crest, "il y a un vrai enjeu sur l'utilisation de la donnée". Le cofondateur reste étrangement mystérieux quant au prix de sa solution, basée sur des contrats annuels en fonction de la taille des entreprises.