BonArtisan.com, annuaire noté des professionnels du bâtiment

Lancé cet été, cet annuaire de professionnels du bâtiment permet aux internautes de noter les prestataires. Se basant sur un outil de détection des fraudes à la notation, il compte atteindre 100 000 visiteurs uniques dans six mois.

Après les profs, les médecins et les entreprises, voici un site de notation de professionnels du bâtiment. BonArtisan.com compte étoffer le concept des pages jaunes avec l'aide des clients-internautes, qui peuvent noter et donner leur avis. Le site, lancé discrètement en juin dernier, répertorie déjà 350 000 professionnels grâce à l'achat de bases de données.

BonArtisan est la première réalisation de iWoM, une société grenobloise créée en janvier 2008. Ses deux co-fondateurs, deux anciens de HP, voulaient participer à la vague du Web 2.0 en reproduisant en ligne le système du bouche à oreille (d'où le nom de iWoM pour "Internet word of mouth"). La société a travaillé pendant neuf mois sur son concept de guide des professionnels du bâtiment avec des élèves de l'école d'ingénieurs de Grenoble.

Comme un annuaire professionnel, BonArtisan - gratuit pour les utilisateurs - se rémunère auprès des entreprises. Elle propose aux 350 000 artisans dont elle publie le nom et les quelques données qu'elle possède sur eux, d'étoffer leurs annonces avec un mini site propre. Ils peuvent alors préciser par exemple leurs activités, compléter leurs coordonnées, ajouter des photos et accéder à des statistiques de fréquentation. Un service facturé 14,99 euros par mois hors taxes. Autre source de revenus : la publicité. Le site compte atteindre en mars 2009 les 100 000 visiteurs uniques, un seuil susceptible d'attirer les régies.

Le positionnement de BonArtisan est proche de celui de nombreux concurrents. "Nous sommes complémentaires des simples annuaires comme des sites de devis", répond le co-fondateur Eric Chaniot, qui met en avant le système de recommandation. L'internaute peut noter le prestataire sur dix critères et écrire un commentaire. Pour garantir l'honnêteté de ces avis, la société a développé un logiciel qui détecte les fraudes à la notation en se basant notamment sur les informations demandées aux artisans sur eux et leur équipement informatique. Ce logiciel, baptisé Rizr, a été conçu avec Floralis, une filiale de l'université grenobloise Joseph Fourier. En cas de doute, le site peut demander à l'auteur d'un avis de lui transmettre la photocopie des factures pour s'assurer qu'il a bien eu à faire à l'artisan.

BonArtisan compte avoir 5 000 abonnés en 2009, soit un chiffre d'affaires de 889 000 euros. A terme, le site espère convaincre 20 % (80 000) des professionnels du bâtiment. Pour se faire connaître auprès des internautes, il mise sur le référencement payant et naturel, qu'il améliore en ajoutant du contenu en partenariat avec les marques. Mais iWoM n'entend pas se limiter aux seuls professionnels du bâtiment. "Notre technologie peut s'appliquer à beaucoup de domaines et beaucoup de marchés", indique Eric Chaniot. Le tableau de marche de la société de six personnes prévoit une première grosse levée de fonds auprès de fonds d'investissement fin 2009.