Le secteur du bricolage sort-il gagnant de la crise du Covid-19 ?

Les gens étaient confinés chez eux, certains le sont peut-être encore, et ont donc plus de temps à leur disposition. Et même aujourd'hui, pour ceux qui sont retournés au travail, le champ des possibles pour dépenser leur argent est réduit par la pandémie. Avec l'annulation des vacances et des dépenses de loisirs limitées, beaucoup se sont tournés vers la rénovation de leur logement.

Selon une enquête réalisée par XPO auprès des consommateurs, 56 % des personnes interrogées au Royaume-Uni ont entamé des projets d'amélioration de leur habitat de type do-it-yourself pendant la période de confinement. Ce qui est peut-être plus surprenant, c'est qu'environ 75 % des Britanniques interrogés dans le cadre d'une étude sur le secteur déclarent qu'ils prévoient d'autres aménagements au cours de l'année prochaine, citant la décoration, la rénovation de la cuisine ou de la salle de bain, ou des extensions. Si vous appliquez ce pourcentage à l'ensemble de la population britannique, les chiffres sont trop importants pour être ignorés par les enseignes de bricolage. La même tendance a également été observée en France pendant la période de confinement, où de nombreux magasins de bricolage ont dû s'adapter à cette demande croissante. Il apparait donc juste de dire que le bricolage sortira renforcé de la crise de la Covid-19.

L’e-commerce peut-il remplacer les points de vente traditionnels ?

Pendant la période de confinement strict, les consommateurs n'avaient d'autre choix que de faire leurs achats en ligne. En conséquence, nous avons assisté à une augmentation massive du nombre de retailers qui se sont tournés vers l’e-commerce lorsque cela était possible. Il est trop tôt pour dire exactement ce qui va se passer pour les distributeurs, car les magasins non essentiels ont rouvert il y a quelques mois seulement. Mais les données sur les comportements des consommateurs indiquent clairement un certain degré de changement permanent dans les habitudes d'achat. Ainsi, les distributeurs qui avaient déjà mis en place une stratégie e-commerce, ou qui accélèrent leurs efforts pour s'orienter vers le digital, sont les mieux placés pour tirer profit de ce changement.

Par exemple, l’un de nos clients, distributeur spécialisé en DIY, a tiré parti de ses capacités pour devenir un acteur encore plus important du secteur de la vente en ligne de produits de bricolage sans réduire son réseau de magasins. Au début du confinement, ce distributeur spécialisé du DIY a fermé ses magasins pour assurer la sécurité de ses employés. Lorsqu'ils se sont sentis en sécurité, notre client a procédé à une réouverture progressive et adaptée des magasins tout en modifiant les niveaux de stock pour répondre à la demande en ligne. Je pense que nous verrons de plus en plus de distributeurs investir dans des stratégies omnicanales de ce type à l'avenir. En revanche, la question de savoir où se situera le e-commerce par rapport aux points de vente physiques reste ouverte, d'autant plus que de nombreux retailers naviguent encore dans le nouveau paysage créé par la pandémie.

Vers une stratégie purement e-commerce

Le e-commerce est généralement plus demandeur en main-d'œuvre, plus long et plus complexe que les ventes en magasins. Ce sont des paramètres dont les retailers doivent tenir compte lors de la planification de leurs stratégies e-commerce. Les entreprises qui ont déjà mis en place un modèle omnicanal sont bien placées pour accroître les volumes de vente en ligne, car elles peuvent répartir les stocks entre les canaux. Mais pour les magasins traditionnels, il peut sembler décourageant de se lancer pour la première fois sur le marché du e-commerce. Passer à ce qui est essentiellement un service personnalisé, où les consommateurs exigent une précision et une certitude de service totales, de la réception de la commande au retour des marchandises, peut se révéler une tâche ardue. L’e-commerce est en constante évolution en réponse au changement des habitudes d'achat, ce qui nécessite la technologie, la mécanisation et l'automatisation pour répondre efficacement aux attentes des consommateurs à un coût optimal.

Des partenaires supply chain pour accompagner les distributeurs de produits de bricolage

De nombreux magasins de bricolage ont pu compter sur leurs partenaires supply chain pour faire face aux pics de demande en ligne liés à la pandémie. Pour les nouveaux arrivants, il est important d’avoir conscience qu’un bon partenaire supply chain pour le e-commerce doit avoir des connaissances spécialisées dans la distribution omnicanale, ainsi que de la souplesse pour adapter rapidement les opérations afin de répondre aux attentes des consommateurs.

Les consommateurs se sont habitués à recevoir leurs commandes en ligne dès le lendemain. Dans certaines circonstances, au plus fort de la pandémie, cela n'était pas possible, car la demande des consommateurs s'est multipliée presque du jour au lendemain, juste au moment où il fallait contrôler la distanciation physique pour protéger la sécurité et le bien-être des employés des entreprises logistiques. Ce qui sera toujours notre priorité.

Heureusement, la majorité des consommateurs ont fait preuve de patience en ce qui concerne les délais de livraison. Maintenant les délais de livraison tout comme les attentes des consommateurs sont revenus à la normale. Les enseignes de bricolage ont donc besoin de partenaires supply chain solides pouvant les soutenir dans leur évolution vers une distribution omnicanale ou purement e-commerce. Sans oublier, bien sûr, le soutien nécessaire des opérations pour l’approvisionnement des magasins dans le cadre d’une stratégie intégrée.