Succès des e-casinos en période de confinement : quels sont les principaux enjeux ?

Depuis qu'elle s'est invitée en France, la pandémie de la Covid-19, comme partout ailleurs dans le monde, a imposé un rythme de vie compromettant, en ayant un impact considérable sur l'économie et les différents secteurs d'activité. Comme un refuge ou une fenêtre qui s'ouvre sur la délivrance, Internet a permis à plus d'un de garder le cap et de retrouver un équilibre sain, en se tournant vers le télétravail, ainsi que les loisirs et divertissements en ligne qui compensent la restriction des sor

La notoriété des casinos ne date pas d’aujourd’hui, ces espaces de jeux n’ont fait qu’évoluer et se remettre au goût du jour. En effet, depuis leur émergence dans les maisons de distraction en 1626, les jeux de hasard ont fait le bonheur des nobles, même s’ils n’avaient pas une grande ampleur économique. Pour ensuite animer la cour de Versailles et de ses notables, ainsi que la vie des gens autour, ce qui a impliqué une interdiction rigoureuse, à cause des effets néfastes qu’ils ont eu sur l’activité économique et les relations humaines, à l’époque.

Ce n’est que des années après, précisément en 1804, qu’un organisme officiel a été instauré, autorisant les jeux d’argent dans des casinos réels. L’évolution de ces derniers a été marquée par l’avènement d’Internet et le développement des logiciels de jeu, à la fin des années 1970, ce qui a encouragé des développeurs à introduire les jeux de hasard en ligne, pour qu’ils soient enfin régularisés au cours des années 1990. Depuis, le nombre de parieurs ne cesse d'augmenter en France, ainsi que les mises qui ont atteint un total de 2 000 euros par personne par an, selon l'INSEE qui estime que leur taux d'évolution est de 76 % entre l'an 2000 et l'an 2012. Et comme toute chose nécessite un contexte défini pour connaître un grand essor, le confinement a vu ces mises tripler pour atteindre les 15 000 000 d'euros, durant les premières semaines de confinement, selon l'Autorité Nationale des Jeux.

Les jeux d'argent disponibles en période de confinement

La crise sanitaire causée par la Covid-19 et la fermeture des casinos terrestres n’a pas permis, pour autant, de régulariser les jeux des e-casinos, ce qui a poussé les joueurs à aller vers des plateformes qui proposent des catalogues de jeux plus diversifiés, notamment les variétés de machines à sous, le baccarat, le blackjack et la roulette, impliquant une augmentation considérable du nombre de parieurs en ligne, en signalant une baisse des croupiers en direct.

Sur les e-casinos autorisés en France, un déclin d’activité remarquable de -56 % des paris hippiques et sportifs a été enregistré, en raison de la suspension des championnats et tournois en ligne. A contrario, le poker a eu un succès remarquable, en augmentant de 68 %. Ainsi donc, le nombre de joueurs a dépassé les 500 000 durant la crise sanitaire, contre 300 000 avant le confinement, si l’on considère les données de l’Autorité Nationale des Jeux.

Casinos en ligne et confinement : entre plaisir et dépendance

Ne pas avoir la possibilité d’aller au cinéma, au théâtre ou à l’opéra ; ne pas être autorisé à se déplacer librement pour rencontrer ses proches ; ne pas avoir accès à des salles de sport ou tout autre activité récréative ; c’est tout un mode de vie qui se retrouve bouleversé, du jour au lendemain ! La nécessité de trouver une alternative devient donc indispensable, pour maintenir un équilibre psychologique, se distraire et s’occuper.

Au-delà de la fréquentation régulière des casinos en ligne par des amateurs de jeux de hasard, en période normale, les plateformes ont vu l’arrivée de nouveaux joueurs durant le confinement, dont les parieurs des casinos terrestres. En plus d’être un espace de rencontre et de partage avec les amis, les jeux de hasard en période de confinement permettent de casser la routine et de procurer des sensations particulières stimulées par le challenge et l’envie de gagner, ou encore le suspense et l’effet de surprise, ainsi que l’euphorie qui s’accompagne au gain. Un tas d’émotions qui leur font oublier le stress et l’anxiété, dus au confinement. Mais l'absence de vie sociale et d'activités quotidiennes fait que le risque de tomber dans la pratique excessive devient plus important, la commodité et le confort étant les principaux appâts.

Mais pas que ! En effet, le contexte conditionné par le confinement représente un facteur de risque majeur, suite aux difficultés psychologiques et financières qu’il génère, à savoir l’isolement, l’instabilité, la baisse de salaire et le chômage, qui, en temps normal, constituent les profils pathologiques, conformément à l'enquête de l’e-Game France, qui estime que 13 % des parieurs en ligne sont des joueurs excessifs, déterminés par ces caractéristiques socio-démographiques. Ces données sont communiquées également par l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanie (OFDT), qui appuie cela, en déclarant que 57.8 % des joueurs pathologiques ont des revenus qui ne dépassent pas les 1 100 €; par mois. L'Observatoire des jeux (ODJ), de son côté, estime dans un communiqué sur Les Pratiques de Jeux d'Argent sur Internet en France en 2017, que la prévalence des jeux excessifs est de 22.3 % chez les parieurs qui ont un salaire moins de 5 000 euros, ce qui est considérable, comparé aux autres ressources financières, si on se base sur les 9.1 % liés aux personnes avec des salaires qui dépassent les 3 000 euros.

D'après les spécialistes, ces pourcentages sont susceptibles d’évoluer, engendrant une vague post-confinement de patients qui nécessite une assistance et une intervention professionnelle.

L’évaluation s’effectue en fonction de l’Indice Canadien du Jeu Excessifs (ICJE) et repose globalement sur :

  • le rapport entre le total des sommes misées et des pertes ;
  • la fréquence du jeu et les habitudes liées à cela ;
  • les difficultés financières causées par des paris répétitifs, notamment en cas de pertes ;
  • les problèmes de santé engendrés ;
  • les problèmes familiaux et relationnels qui en découlent.

Ceci s'applique indéniablement en période de confinement, où bon nombre de Français témoignent avoir eu recours aux jeux de hasard en ligne, en y passant plus de temps qu'avant, non excluant les novices qui en font une nouvelle habitude, suite aux aléas de la crise sanitaire. Si certains d'entre eux n'arrivent pas à avoir la mainmise sur leurs dépenses et activités, d'autres, au contraire, gèrent et parviennent à instaurer un équilibre de jeu. Ce qui, dans les deux cas, vient affirmer le succès inégalable des e-casinos durant le confinement.

L’impact économique des e-casinos en période de confinement

L'industrie des casinos a toujours eu un impact sur l’économie nationale. En effet, avec un chiffre d'affaires de 10,4 milliards d'euros, selon l’INSEE, elle représente 11 % des revenus de la culture et de loisirs. Un chiffre qui s’affaisse si on prend en compte l’évolution de la moyenne des mises de 200 euros qui s’est vu tripler durant le confinement, comme cité plus haut. Ceci indique qu’en plus de la notoriété que les e-casinos gagnent, ils voient leur chiffre d’affaires augmenter, dû à la multiplicité de la fréquentation et des sommes misées. Assurément, la crise sanitaire et la crise économique sont profitables à l’industrie des e-casinos, qui se voit s’imposer de plus en plus comme un moyen de détente et de gains. Mais plus que tout, les e-casinos ont permis, entre autres, d’assurer des emplois et diminuer le taux de chômage, même en période de confinement.

Nonobstant les risques liés aux jeux des e-casinos, ces derniers ont prêté main-forte à beaucoup de Français, en leur permettant d’expérimenter des aventures stimulantes, nécessaires pour donner du rythme au quotidien durant l’isolement imposé. En revanche, il est souhaitable que tout parieur s’assure de la gestion de son temps et de son budget, pour éviter les pratiques excessives et les conséquences néfastes qui en découlent.