Grégory Hachin (TickeTac.com) "TickeTac.com profite de la crise pour améliorer et perfectionner son outil"

Le CEO du site de réservation de places de spectacles et de théâtre présente les nouveautés de la plateforme dans un contexte où la culture et le divertissement sont fortement fragilisés.

JDN. Le nouveau site de TickeTac.com est fonctionnel depuis cet été. Quelles sont les nouveautés proposées aux internautes et à vos partenaires ? 

Grégory Hachin, CEO de TickeTac.com © TickeTac.com

Grégory Hachin. Le métier de TickeTac est de vendre des événements culturels et loisirs pour le compte de nos partenaires : des musées, parcs d'attraction, théâtres... Depuis quelques années, notre stratégie est de monter en gamme pour générer plus de valeur pour nos partenaires, nos clients et notre actionnaire. Pour les clients, nous avons optimisé le site de toutes parts avec un meilleur UX en mobile car nous sommes passés en responsive. Les partenaires, eux, peuvent désormais créer un compte et mettre en vente un événement en toute autonomie. Notre extranet leur permet de créer leur page spectacle mais aussi de paramétrer leurs prix et les volumes de places qu'ils souhaitent mettre à disposition par soir. Par ailleurs, notre volonté est de mettre notre catalogue d'offres à la disposition de tiers. Nous disposons de l'un des plus beaux catalogues de France notamment sur le spectacle vivant car nous le sourçons nous-mêmes. Ce catalogue est intéressant car il est au juste prix, et pas trop discounté à l'inverse de Billet Reduc. Nous avons trouvé un juste équilibre autour de -30%, -40% du prix des places qui permet à l'ensemble de la chaîne de valeur de s'y retrouver que ce soit nos partenaires, les comédiens, et TickeTac. 

Comment garantissez-vous le respect de la distanciation sociale lors du processus d'achat de billet en ligne ? 

Il existe plusieurs modes de réservation de place, le e-billet qui consiste à choisir sa place sur un plan comme au cinéma ou le système de contremarque qui garantit la réservation d'une place dans telle catégorie et tel lieu. Une demi-heure avant, le client échange sa contremarque contre son billet à la salle. Ces deux fonctionnements sont différents mais dans les deux cas, la distanciation est respectée. Dans le premier cas, ce sont des API qui intègrent déjà une notion de distanciation. Plus simplement, le plan que l'on récupère et que l'on expose aux clients sur le site précise la disponibilité ou non des places. Celles qui ne sont pas disponibles ont soit été déjà vendues, soit elles sont réservées et séparent une commande d'une autre. Elles ne sont donc plus vendables pour respecter le siège d'écart. Dans le cas de la contremarque, c'est presque encore plus simple s'agissant du spectacle vivant car les ouvreuses placent les personnes dans la salle. Et là, mécaniquement, la distanciation sociale est respectée. Chez TickeTac, nous avons mis l'accent sur le choix de la place sur le plan en temps réel qui est une nouveauté dans notre segment de marché et permet de rassurer le client tout au long de son parcours d'achat. 

Fondamentalement, il n'y a pas plus de risque à assister à une pièce de théâtre qu'à se rendre au bureau le matin en empruntant le métro. C'est même moins risqué car les dynamiques de brassage des groupes au théâtre sont moindres. Par ailleurs, les protocoles d'entrée et de sortie dans les salles sont très stricts. Les évacuations s'effectuent rang par rang pour faciliter la distanciation sociale. 

Qu'en est-il du trafic de TickeTac.com et plus généralement de votre activité ?

A l'image du secteur du voyage et du tourisme, notre trafic est complètement anesthésié. La situation a été soudaine et la baisse a été massive dès les premières annonces du vendredi 13 mars. Au mois de juillet, sur le marché de la billetterie au global, nous avons observé 60% de trafic en moins qu'avant le confinement. Le marché se relève doucement en ce moment, mais cela reste très timide. En réalité, il y a une grosse part du trafic qui n'est pas du trafic de clients acheteurs mais qui reste encore du trafic de visiteurs qui souhaitent procéder à leur remboursement, report ou annulation. Si l'on regarde le trafic de près et de manière qualitative, on s'aperçoit que celui-ci ne convertit pas autant qu'avant car nous restons sur du trafic de SAV. Par conséquent, notre marché n'est pas complètement à l'arrêt non plus et tous les acteurs se battent pour essayer de trouver un modèle d'acquisition rentable. Nous mettons les bouchées doubles sur les canaux d'acquisition gratuits et le SEO en premier lieu.  

Comment voyez-vous l'avenir ? 

La situation est terriblement préoccupante et inédite car nous n'avons jamais vécu une telle parenthèse dans la vie culturelle française. Pour autant, nous sommes relativement confiants et optimistes car notre nouveau site nous sortira de la crise plus fort que l'on y est entrés. Nous profitons de la crise pour nous améliorer et perfectionner notre outil. Surtout, nous savons que le marché de la culture reprendra. La question est de savoir quand, mais les piliers de la culture que sont le théâtre, le cinéma et les concerts rythmeront à nouveau notre quotidien. 

Gregory Hachin est le CEO de Ticketac.com, la marketplace ticketing du Groupe Figaro qu'il a rejoint en 2017 après 6 ans de conseil en stratégie chez Kurt Salmon, précédés de 4 ans à Londres en marketing dans le secteur des Telecom.