Covid-19 et commerce : une dernière chance pour sauver Noël

A quelques semaines de Noël, alors que la situation sanitaire reste plus qu'incertaine, les commerçants et distributeurs font face à de multiples interrogations quant à leurs ventes de fin d'année. Dans ce contexte si particulier, comment peuvent-ils adapter leurs canaux de vente et leur logistique, pour ainsi limiter l'impact de la crise sur leur chiffre d'affaires ?

Quelques semaines nous séparent de cette période clé des fêtes de fin d’année, où de nombreux secteurs réalisent une part importante de leur chiffre d’affaires. L’an dernier, les grèves et la mobilité fortement perturbée avaient déjà considérablement boosté les achats en ligne, avec près d’une vente sur trois réalisée sur internet. Un an après, le contexte a changé mais le constat reste le même : l’accès aux magasins va être tout aussi compliqué, cette fois en raison des mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid 19, et l’e-commerce va de nouveau jouer un rôle central.

Digitalisation et maturité logistique : le duo gagnant

Dans le commerce, on peut distinguer deux catégories d’acteurs : d’un côté, les commerçants digitalisés avec un réseau de distribution étendu, et de l’autre, les commerçants avec une faible visibilité numérique et qui entretiennent un lien de proximité et une relation client forte. L’autre critère à prendre en compte est le niveau de maturité logistique, qui inclut l’automatisation et la mécanisation des tâches, ainsi que la performance du réseau de livraison des commandes e-commerce, atouts décisifs dans ces périodes où la volumétrie de produits augmente de plus de 30%.

Vous l’avez compris, pour ces fêtes, plus le commerce est digitalisé et la logistique maitrisée, plus le sourire du commerçant aura la chance d’être grand.

L’expérimentation du « système C »

Pour les autres acteurs, 6 semaines est un délai bien trop court pour se mettre à niveau et initier des chantiers d’envergure. Certains commerçants peuvent alors profiter de l’aide de certains distributeurs qui leur ouvrent leur plateforme ou place de marché. Ou sinon choisir d’adopter un fonctionnement plus souple, le « système C » : le Click & Collect ou la livraison à domicile et en points-relais.

Bien que relativement rapide à mettre en œuvre (pour la partie commande sur Internet), cela nécessite des prérequis qui ne s’improvisent pas : la logistique et le transport.

Des prérequis logistiques et transport décisifs

L’intensification des flux induit naturellement quelques ajustements, notamment en ce qui concerne la préparation de commandes, comme la réorganisation et l’optimisation des espaces (afin d’améliorer les déplacements et ainsi faciliter l’orientation des marchandises vers la bonne destination, ou encore le recrutement de main d’œuvre supplémentaire, d’autant que le respect des mesures sanitaires entraine, de fait, une baisse de la productivité.

La visibilité et la gestion des stocks peuvent également s’avérer très problématiques pour les plus petits commerçants qui, contrairement aux grands acteurs de la distribution, ne disposent pas d’outils performants. Ils peuvent néanmoins appliquer quelques règles simples, faciles à être mises en œuvre, comme par exemple avoir au moins 2 articles en stock pour accepter une commande en ligne, au lieu de vendre plus que de raison dans la même journée, sans pouvoir assurer derrière, et ainsi prendre le risque de créer des fortes insatisfactions.

Côté transport, la capacité du réseau reste une des grandes inconnues de cette fin d’année, et peut s’avérer un vrai trouble-fête. Le transport, structurellement sous capacitaire en cette période, doit prendre en compte des contraintes fortes, notamment pour les marchandises venant de l’international, avec par exemple, plus de 4 semaines de délai pour les expéditions depuis l’Asie.

La concentration des achats risque de générer des ruptures de stock et de mettre à l’épreuve la capacité du réseau à absorber l’augmentation des livraisons. La prudence conseille donc d’anticiper ses commandes et de s’assurer par avance de la disponibilité des transporteurs/livreurs.

Anticiper et s’adapter

Si la période actuelle conforte les grandes tendances d’évolution des modes de consommation, et en particulier la digitalisation des processus (commandes et relation clients), les crises successives ont mis en évidence la nécessité pour les distributeurs de revoir leurs modèles prévisionnels, en optant pour des solutions plus souples et ainsi mieux s’adapter aux incertitudes.

Les commerçants doivent également s’appuyer sur des sachants dotés d’un réel savoir-faire omnicanal pour reconfigurer leurs parcours clients, réseau de distribution, logistique… Enfin, il n’est pas trop tard pour anticiper et planifier les activités futures, dès maintenant pour les prochaines périodes de reprise ou de soldes.