L'e-commerce français en 2020 : des hausses spectaculaires... et une baisse

L'e-commerce français en 2020 : des hausses spectaculaires... et une baisse La Fevad dévoile son bilan annuel, le secteur du e-commerce (produits et services) est en hausse de 8,5% sur un an, contre 11,6% en 2019. La crise sanitaire a durablement modifié les habitudes d'achat en ligne.

En 2020, le chiffre d'affaires du e-commerce français a progressé de 8,5% par rapport à 2019, selon les données de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) qui dévoile ce 4 février son bilan annuel. Des données qui passent au révélateur la digitalisation du commerce de détail pendant de la crise sanitaire. Au total, le secteur du e-commerce (produits et services) a généré 112 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur l'année écoulée et compte désormais 17 400 sites supplémentaires par rapport à 2019. Mais tout le monde n'est pas logé à la même enseigne : la hausse des ventes de produits sur Internet est estimée à 32% tandis que les services sont en baisse de 10% à cause de la chute des activités de voyages et de loisirs pendant la crise.

"On voit clairement qu'il y aura un avant et un après, même si au global, la croissance du e-commerce est en dessous de celle de 2019", réagit Marc Lolivier, directeur général de la Fevad. Malgré ce bilan 2020 contrasté, le commerce de détail a gagné à peu près quatre ans de croissance, estime-t-il. De nouvelles habitudes de consommation sont amenées à perdurer. "Notamment en ce qui concerne l'alimentaire. Et la plupart des commerçants ont réussi à maintenir leur activité en raison d'une digitalisation à marche forcée", analyse le directeur général de la Fevad, qui constate qu'avec la crise, la progression de l'activité en ligne des retailers est cinq fois plus rapide que celle des pure players (panel iCE 100). 

Au cours des 12 derniers mois, les sites de vente sur internet, tous produits et services confondus, ont enregistré plus de 1,84 milliard de transactions, soit une hausse annuelle de 5,8%. La crise sanitaire a modifié l'évolution du montant moyen qui était en baisse depuis plusieurs années. En 2020, le panier moyen s'élève à 61 euros contre 59 euros en 2019. 

Les ventes en ligne boostées par la pandémie 

Les deux périodes de confinement ont entraîné des pics d'activité sans précédent sur la vente en ligne de produits, et même entre les confinements, les ventes sont restées à un niveau élevé. L'accélération a été particulièrement marquée au dernier trimestre. La fermeture des magasins et celle des rayons dits non-essentiels ont conduit à une forte augmentation des ventes au mois de novembre qui s'est poursuivie en décembre malgré la réouverture des commerces physiques. Quant à la période de Noël (novembre-décembre), celle-ci a connu une hausse de 23% par rapport à Noël 2019 et les ventes de produits et services ont atteint 25 milliards d'euros. Ainsi, alors que l'e-commerce a représenté 9,8% du commerce de détail en 2019, il a pesé 13,4% sur l'année 2020.

Les enseignes magasins performent aussi en ligne

Au mois d'avril, lors du premier confinement, les ventes de produits de grande consommation ont augmenté de 86%. Ces achats sur Internet ont permis aux foyers qui le souhaitaient d'acheter des biens alimentaires sans se rendre en magasin. Sur l'ensemble de l'année 2020, les enseignes magasins signent d'excellentes performances en ligne avec des pics de croissance de 100% sur chaque confinement. En 2020, leur chiffre d'affaires a augmenté en moyenne de 50% par rapport à 2019 avec la généralisation des livraisons à domicile, du click & collect et du drive.

Quid de l'après-crise ? D'après Marc Lolivier, le digital est un "amortisseur économique" pour nombre de marchands et constituera l'un des leviers au moment de la reprise. "Les consommateurs auront pris l'habitude de combiner les différents canaux d'achat. Ils resteront attachés aux enseignes physiques mais l'e-commerce conservera une place importante. La complémentarité entre les deux canaux prendra tout son sens." 

Les données collectées par la Fevad auprès des sites marchands et des 9 plateformes sécurisées de paiement correspondent aux définitions suivantes :

Indice commerce électronique (iCE 100) : chiffre d'affaires réalisé en propre par les sites du Panel iCE 100 sur l'internet fixe et mobile. Les sites qui éditent une market place ne comptent pas le volume d'affaires réalisé sur market place, ni les commissions générées. Uniquement les commandes livrées en France. Tous les lieux de livraison sont retenus (y compris retraits en magasin). Il s'agit du chiffre d'affaires commandé (on considère la date de prise de commande et pas la date de livraison). Annulations, échanges et retours déduits, frais de port compris, TTC pour les ventes aux particuliers, HT pour les ventes aux professionnels.

Indice place de marché : volume d'affaires réalisé par les sites hébergés sur les places de marché du panel iCE100. 

Indice commerce mobile (iCM) : chiffre d'affaires réalisé en propre sur smartphones et tablettes numériques dans le cadre des sites mobiles et applications (hors téléchargements d'applications).

Composition du Panel iCE 100 : produits grand public (100 sites), e-tourisme (15 sites) et ventes aux professionnels (20 sites).

Composition du Panel PSP : 9 plateformes sécurisées de paiement parmi lesquelles Adyen, Dalenys, Ingenico Payment Services, Monetico Paiement, Monext, Paypal, PayZen, Verifone, Worldline.

Estimation du marché global : le calcul de l'estimation du marché global est réalisé à partir des données recueillies auprès des sites du panel iCE 100, de la valeur des paiements électroniques (hors membres du panel iCE 100) communiqués par les prestataires participant au panel PSP et d'une estimation des paiements hors ligne (enquête Fevad auprès des marchands de l'iCE 100).