Éco-matériaux dans les coques de protection de téléphones : que valent-ils ?

Pour répondre aux exigences de consommateurs, de plus en plus engagés et soucieux de l'impact environnemental des produits consommés, les fabricants de coques de téléphones portables se mettent au " vert ". Mais ces coques présentées responsables le sont-elles vraiment ? Parviennent-elles encore à remplir leur fonction originale de protection des téléphones contre les chocs ?

Enjeu majeur du 21e siècle, les consommateurs veulent que les entreprises défendent et partagent leurs valeurs. Aujourd’hui il ne s’agit plus d’acheter un produit mais un idéal ou une éthique. Des initiatives mondiales et des mouvements de protestation ont alerté sur les problématiques liées à la biodégradation, au recyclage et à l'épuisement des ressources naturelles. Pour de nombreux consommateurs, ce niveau de sensibilisation devient un facteur important dans leurs décisions d'achat.

Selon un rapport du Harvard Business Review, le pouvoir de l'influence sociale – via les réseaux tels que Facebook et Instagram - contribue à encourager les comportements éco-responsables. Cette tendance s'étend jusqu’au choix de l'étui du téléphone : « à l'avenir, les étuis de téléphone pourraient devenir un produit dont les engagements pour la durabilité ne sont plus souhaitables mais incontournables ». On estime actuellement à 3,5 milliards, le nombre d'utilisateurs de Smartphones dans le monde, chacun changeant de téléphone en moyenne tous les 20 à 27 mois et achetant alors une coque de protection. La plupart de ces protections sont traditionnellement fabriquées à partir de plastique à usage unique. En réponse aux préoccupations des consommateurs, de nombreux fabricants développent des produits « écologiques » conçus notamment avec des matériaux « biodégradables » et/ou « compostables ».  Néanmoins, le manque de clarté dans la définition de ces termes (biodégradables et/ou compostable), engendre une incompréhension du consommateur, qui accusent les marques de greenwashing.  Cette problématique est rendue d’autant plus complexe que nous laissons souvent le consommateur définir lui-même ces terminologies ; évaluer les avantages et les inconvénients des processus d'éco-responsabilité ; interpréter des expressions vagues telles que « matériaux naturels » et « matériaux réels ». 

Analyser les matières premières utilisées 

Le marché des matériaux pour étuis de téléphone écologiques se divise en cinq grandes catégories :

  • Le Biosourcé : dérivé de plantes ou d'autres sources renouvelables (pas de pétrole) ;
  • Le Biodégradable : capable d'être décomposé par des bactéries ou des micro-organismes et d’être assimilé dans l'environnement naturel sans dommage écologique au cours du processus ;
  • Le Recyclable : réutilisable pour la fabrication de produits similaires ou destinés à d’autres utilisations ;
  • Le Recyclé : fabriqué à partir de déchets post-industriels et/ou post-consommation
  • Le Compostable : biodégradation régulée sur une durée définie, ne laissant aucun résidu toxique.

Certains sont combinés avec des bioplastiques, matières plastiques produites à partir de sources de biomasse renouvelables (graisses, huiles végétales, amidon de maïs, paille, copeaux de bois, sciure et déchets alimentaires recyclés). « Les consommateurs sont maintenant très conscients du problème des plastiques dans l'environnement », explique Richard Holman, responsable du développement des matériaux pour le spécialiste de la protection contre les impacts D3O et partenaire de ZAGG Brands. "Ils réfléchissent à la manière dont ils peuvent contribuer à la protection de l'environnement par leurs choix d'achat. En conséquence, le marché des étuis de téléphone évolue rapidement. Toutefois, les engagements pris ne doivent pas se limiter à quelques mots sur un emballage. Dans notre analyse du marché, nous avons parfois eu du mal à trouver des données permettant d'étayer une proposition de valeur revendiquée en matière de durabilité. On soupçonne alors certaines marques de seulement suivre ce qu’elles considèrent comme un effet de « mode » et non un vrai bouleversement sociétal".

Transparence et contrôle sur l'impact écologique 

En 2019, le partenaire de ZAGG Brands, D3O, identifie l’occasion de revenir à l'objectif fondamental d’une coque - protéger l'appareil - et de la placer dans le contexte de la durabilité. Une catégorie de matériaux fabriqués à partir de ressources renouvelables commence alors à être développé. Vingt matières premières sont testées, sans autoriser de compromis quant à leur résistance. "Au lieu d'exiger de nos fournisseurs qu'ils fabriquent des échantillons et les expédient, nous pouvons réaliser le prototype et directement le tester sur place le lendemain", explique Harry Walton, ingénieur d'essai pour D3O. "L'industrie des étuis de téléphone évolue très rapidement afin de s'aligner sur les dates de lancement des appareils, si bien que nous n'avons peut-être que 9 à 12 mois pour développer un produit. Sans tests internes, il serait presque impossible de respecter ce délai."

D30 étudie également les perceptions des consommateurs quant aux matériaux écologiques utilisés pour fabriquer les étuis : "Biodégradable" est un terme qui leur est familier. Cependant, c'est la durée et les conditions nécessaires à cette biodégradation qui priment, la plupart des matériaux finissant toujours par se biodégrader. "En conséquence, certaines marques ont opté pour le terme "compostable", terme réglementé et, également familier auprès du grand public. Néanmoins, il est faux de croire qu'une substance compostable se dégradera en décharge ; il n'y a pas assez d'oxygène disponible pour que cela se produise. De plus, le compostage domestique n'est pas toujours possible, alors que le compostage industriel nécessite des températures bien plus élevées que celles qui peuvent être atteintes chez soi". 

Vers une solution Bio 

Les matériaux d'origine biologique peuvent être fabriqués à partir de ressources renouvelables, comme la canne à sucre, tout en réduisant les émissions de carbone, la consommation d'eau et les déchets. Les polymères classiques sont au contraire fabriqués à partir de ressources fossiles épuisables, qui contribuent à épuiser les ressources limitées de la planète. Les déchets matériaux issus de la production des coques peuvent être directement recyclés, évitant ainsi les déchets post-industriels. Le bio utilise moins d'eau, moins d'énergie non renouvelable et émet moins de CO2 lors de la fabrication, comme le montre son analyse du cycle de vie.

"Il est logique d'opter pour une matière première qui a déjà fait ses preuves dans d'autres secteurs", explique M. Holman, "et de l'appliquer à une industrie où elle n'est pas très utilisée. Dans le monde des accessoires de téléphonie mobile, les étuis biodégradables et compostables sont largement disponibles, tout comme les étuis fabriqués à partir de matériaux recyclés, mais peu sont strictement biologiques". Le choix du maïs comme matière première utilisée a été déterminé par des facteurs de la chaîne d'approvisionnement tels que la disponibilité, le lieu et le processus de fabrication. Le pourcentage de matière d'origine biologique provenant de ressources renouvelables - et incorporer au produit - est particulièrement significatif. "Nous avons réussi à atteindre 52 % de matériaux d'origine biologique", explique M. Holman. "C'est un progrès considérable par rapport à tout ce qui existe sur le marché aujourd'hui."

Surpasser le marché actuel 

Bien que de solides références en matière de durabilité soient nécessaires, il faut également conserver les qualités protectrices essentielles du bio. "Du point de vue des essais, nous avons traité le bio comme n'importe quel autre matériau", explique M. Walton. "Il n'y a eu aucune adaptation de nos protocoles de test car il s'agit d'un matériau durable - il a été soumis aux mêmes processus rigoureux. Le Bio devait offrir des performances comparables à celles de nos autres matériaux pour coque de téléphone, sans compromis entre durabilité et protection des impacts".
Abrasion, résistance, transfert de colorant et récupération de la matière : le matériau a répondu à toutes les exigences spécifiques liées à la durabilité. Les évaluations de dureté, d’adhésivité et de capacité de traitement se sont elles aussi révélées correctes.  En outre, le Bio répond à la norme ISO 22196-2011 pour mesurer l'activité antibactérienne sur les plastiques et autres surfaces non poreuses. Le matériau tue 99,9 % des bactéries de surface les plus courantes.

Désormais, les consommateurs peuvent à la fois se protéger et protéger leur téléphone, tout en réduisant leur impact sur l'environnement. En continuant à challenger le marché – grâce à des coques comportant 52 % de ressources renouvelables, 99,9 % d'antibactériens – D30 et ZAGG Brands ne font aucune impasse sur le niveau de protection et de confiance de leurs consommateurs.