La marque blanche est-elle l'avenir de la digitalisation des restaurateurs ?

Alors que les restaurateurs sont toujours dans l'expectative quant à une date de réouverture de leurs établissements, beaucoup choisissent de capitaliser sur la digitalisation.

Si les restaurateurs les plus optimistes avaient l’espoir d’un retour à la normale au printemps 2021, la crise du Covid-19 n’a malheureusement pas fini d’impacter l’industrie de l’hôtellerie-restauration. Face aux multiples durcissements des mesures sanitaires depuis maintenant plus d’un an, les professionnels du secteur font preuve de résilience et s’adaptent pour poursuivre leurs activités et réduire les pertes d’activité. Et loin d’être uniquement une solution de secours en période de confinement ou de couvre-feu, la digitalisation - vente en ligne, click & collect…. - semble bien être le futur de la restauration…

Le constat est sans appel. En moins d’un an, le digital sous toutes ses formes s’est imposé dans le milieu de la restauration. Perçu comme un moyen d’améliorer la gestion d’un établissement, de générer du chiffre d’affaires et d’opérer dans le respect des règles sanitaires, la digitalisation s’est ainsi largement démocratisée dans le secteur. Il est quasiment devenu impossible de trouver une enseigne qui ne propose pas un service de réservation en ligne, de livraison, de click & collect, de paiement sans contact ou encore un menu digital. Une accélération finalement bienvenue pour tout un secteur en transformation ?

Une enquête de TheFork* auprès des professionnels de la restauration a d’ailleurs mis en lumière le fait que 64% des restaurateurs estiment que les outils numériques les ont aidés à faire face à la crise sanitaire. Un engouement qui explique le fait que 87% d’entre eux continueront de les utiliser lorsque la situation sera revenue à la normale. 

Véritable tremplin pour les restaurateurs, la digitalisation est une opportunité certes challengeante, mais également essentielle pour préserver le contact avec sa clientèle en temps de crise. Elle permet non seulement de conserver de la visibilité et d’assurer un chiffre d’affaires minimum, mais aussi de répondre aux nouvelles tendances de consommation qui ont été profondément bouleversées par les confinements et couvre-feux successifs. L’un des constats les plus frappants de ces évolutions est la démultiplication des cuisines fantômes, qui n’ont pas pour vocation de recevoir les clients en salle comme dans les restaurants d’autrefois, mais juste d’assurer une livraison de repas à domicile. 

Développer sa propre solution 

Pour proposer ces nouveaux services rapidement et gagner en visibilité et en commandes immédiates, beaucoup de restaurateurs n’ont pas eu le choix que de se tourner vers les plateformes d’agrégateurs. Si le recours à ces applications n’est pas un souci pour les mastodontes de la restauration, les petites enseignes, elles, peinent bien souvent à supporter le poids économique de ces plateformes. En cause ? Les commissions parfois exorbitantes prélevées par les agrégateurs, qui représentent de véritables fardeaux financiers pour les trésoreries des restaurants et les empêchent de maintenir des marges décentes. 

Mais si la digitalisation est aujourd’hui impérative, avoir recours à un agrégateur n’est plus une obligation. Face à ce constat alarmant, de nombreuses initiatives ont été mises en place ces derniers mois afin d’accompagner les restaurateurs dans leur transformation digitale tout en limitant les coûts. L’une d’entre elles consiste à avoir recours aux solutions en marque blanche. 

De plus en plus populaire auprès des restaurateurs, les solutions ou services en marques blanches permettent d’internaliser un maximum de compétences. Contrairement aux applications d’agrégateurs qui manquent de flexibilité, le restaurant dispose d’une plateforme (web et app) à son image et répondant précisément à ses besoins car conçue en collaboration avec des experts. Le restaurateur reprend alors la main sur des étapes essentielles du parcours client  comme la prise de commande ou la livraison. Il est également maître de sa fidélisation, prérequis essentiel pour un business rentable, et peut recourir à différents outils pour remercier sa clientèle régulière ou attirer de nouveaux clients.   

Même des chaînes de restauration mondialement connues comme McDonald’s, pourtant présentes sur les plateformes d’agrégateurs, développent à présent leurs applications en marque blanche. Outre le fait de reprendre la main sur les précieuses données clients, ces enseignes cherchent aussi à éviter la concurrence. Car en s’inscrivant sur les plateformes d’agrégateurs pour gagner en visibilité, les restaurants s’exposent involontairement à une concurrence directe avec leurs principaux rivaux. En créant des supports de vente à leurs images, les restaurateurs s’assurent qu’une fois connectés sur leur site, leurs clients ne seront plus tentés par un même produit proposé par la concurrence à moindre coût. 

Contrairement aux agrégateurs dont les services ne semblent être utiles qu’à court terme, les logiciels et solutions en marques blanches constituent des solutions pérennes pour les restaurateurs. Celles-ci s’inscrivent dans une stratégie qui n’a pas uniquement pour vocation de faire face à la crise actuelle, mais bien d’envisager l’avenir plus sereinement, en maximisant le chiffre d’affaires grâce à une meilleure gestion des coûts et à une adaptabilité plus grande aux dernières tendances de consommation. Car une chose est sûre, le recours aux outils digitaux n’a jamais été aussi ancré dans le comportement des consommateurs et l’expérience du restaurant sera durablement transformée… 

*Selon une étude TheFork visant à définir les tendances de consommation 2021 effectuée sur 1140 utilisateurs et 791 restaurants en France.