Transformation digitale du retail : les cinq tendances des cinq années à venir

Imprévisible, 2020 a été l'année de l'accélération dans l'adoption d'outils digitaux pour les retailers : des technologies de pointe sans lesquelles il aurait été difficile de bien gérer leurs flux stratégiques. Presque derrière nous (?), la crise sanitaire laissera cependant des traces dans les usages et habitudes des consommateurs, auxquelles les retailers vont devoir s'adapter.

Plus que jamais bouleversé par les changements sociétaux, les années 2020 se dérouleront sous le signe d’évolutions drastiques pour le retail : multiplication des points de contact, nouvelles habitudes des consommateurs, nouveaux modèles de distribution et d’exécution…

Pour s’adapter, les retailers n’auront d’autre choix que de passer d’une vision centrée sur le produit et le prix, à une vision centrée sur le client, en s’équipant davantage de technologie pour mieux prédire ces bouleversements, et toujours mieux répondre à la demande.
5 tendances sont en train d’émerger, atteignables par une plus large digitalisation des process : 

1)   Le marketing et le merchandising devront apprendre à mutualiser leurs forces

Les nouvelles attentes des consommateurs demandent de penser au-delà d’une organisation silotée. Les départements merchandising et marketing vont devoir avancer main dans la main pour répondre à l’envie croissante du consommateur de vivre des expériences personnalisées. Surtout que la multiplication des points de contact (site e-commerce, marketplace, social commerce…) augmente les chances de frictions, et de ne pas délivrer ses promesses. 

2)   L’assortiment sera parfaitement aligné sur la demande consommateur

La pandémie du Covid-19 a mis en lumière le besoin pour les retailers de mieux gérer leur assortiment, pour plusieurs raisons : avant tout éviter les ruptures de stock qui risquent de contrarier le consommateur, s’adapter de manière chirurgicale à la demande qui est spécifique à chaque canal de vente en fonction du profil des clients, de la localisation géographique, du mode de transaction, etc. afin d’éviter les pertes. Aux États-Unis, on estime que la part de l’assortiment non-désirée coûte 50 milliards par an aux retailers.

3)   L’acte d’achat deviendra représentatif des valeurs portées par les consommateurs

Les tendances du Made in France, du retour au local et aux circuits-courts ne font que s’affirmer, en réponse à un anti-consumérisme de plus en plus assumé. Les consommateurs vont encore mieux choisir les produits qu’ils achètent, et attendent de la transparence de la part des enseignes sur l’intégralité de la supply chain.

4)   La montée en puissance de l’économie circulaire et de la seconde-main

Si les jeunes générations sont les plus impliquées, réduire l’impact négatif de l’activité humaine est désormais l’affaire de tous. Selon le cabinet d’étude Nielsen, 73% des consommateurs sont prêts à changer leurs habitudes pour être plus respectueux de la planète. Cela ajoute de la complexité pour les retailers, puisque la seconde-main cannibalisera forcément la vente de nouveaux produits. Si certains décident de sauter dans le wagon (La Reboucle pour La Redoute par exemple), d’autres forment des partenariats avec des plateformes dédiées (Monoprix et son projet Re-Cycle avec Veepee). 

5)   Les diverses options de fulfillment vont modifier le mix merchandising

Portées par la crise sanitaire, les options de fulfillment sont de plus en plus diversifiées : livraison à domicile ou au bureau, click and collect, en points de vente, en point relais… Multipliant le risque de décevoir le consommateur. Cette diversité est susceptible de  générer plus de ruptures chez les retailers mal équipés en technologie prédictive, et donc un affaiblissement de leur compétitivité…