ESG et supply chain : s'appuyer sur la donnée pour trouver les bons partenaires

Le devoir de vigilance des grandes entreprises sur leurs supply chain fait l'objet de plus en plus de procédures en France. Néanmoins, elles n'ont pas toutes inclus les mesures ESG élémentaires.

La bonne gestion et la conception d’une supply chain représente une véritable valeur ajoutée pour les entreprises. Cependant, lorsqu'elle est mise à mal, la supply chain peut avoir des conséquences drastiques sur la valeur d’une organisation. Or, aujourd’hui, le devoir de vigilance des grandes entreprises sur leurs chaînes d’approvisionnement fait l’objet de plus en plus de procédures en France et d’une proposition de directive du Conseil européen. Pourtant, de nombreuses entreprises n'ont toujours pas pris les mesures les plus élémentaires pour intégrer les principes ESG dans leur supply chain. 

Intégrer toute l'ESG dans la supply chain  

L'évolution ESG d'une entreprise doit évidemment commencer par l’interne. Mais elle ne doit pas s'arrêter à ce scope. Presque universellement, les entreprises souhaitent que leur supply chain suive leur approche ESG. La plupart des entreprises déclarent vouloir aligner les partenaires de leur supply chain sur les objectifs ESG - souvent sous la pression des régulateurs, des clients ou des investisseurs. Selon une récente étude d'Infosys, ESG Radar 2023, un tiers des entreprises françaises déclarent d’ailleurs sélectionner des partenaires ou des fournisseurs en fonction de leur impact ESG.  

Bien que, la plupart des entreprises s'efforcent d’ores et déjà d'intégrer leurs valeurs ESG dans leur supply chain, nous constatons une certaine lacune au sein des entreprises en France. Près de deux tiers des répondants en France déclarent que leur entreprise fixe des attentes ou des exigences ESG avec leurs partenaires. Un groupe encore plus important, 77%, reçoit des données ESG de la part des acteurs de la chaîne d'approvisionnement. L'écart entre ces deux groupes suggère que certaines entreprises disposent de données ESG mais ne savent pas comment les utiliser pour susciter le changement ou sont encore en train de formuler des plans.  

Dans l'ensemble, ces données indiquent un désir crucial de reconsidérer leurs partenaires. Malgré tout, environ un tiers des entreprises n'ont toujours pas pris les mesures les plus élémentaires (définition d'attentes ou d'exigences) nécessaires pour aligner leurs objectifs ESG sur leur supply chain - bien que pratiquement toutes les entreprises conviennent qu'il s'agit aujourd’hui d'une priorité stratégique. 

Toujours selon cette étude, environ deux tiers des entreprises françaises (63%) partagent les données ESG avec les acteurs de la supply chain pour bénéficier d’une visibilité concrète sur leur impact. Les données doivent donc circuler dans toutes les directions pour créer une supply chain totalement alignée sur les objectifs ESG de l’entreprise. La visibilité tout au long de la supply chain permet à chaque entreprise d’être bien plus solide sur ses appuis - en supposant que chaque entreprise possède un socle de références ESG.  

Si les entreprises ne sont pas dans une démarche d’ouverture de données, les efforts seront malheureusement cloisonnés au lieu d'être intégrés. Les entreprises ont déjà été confrontées à cette dynamique lors de leurs efforts de transformation numérique et de leurs tentatives pour tirer pleinement parti de leurs données internes. 

Néanmoins, une poignée d'entreprises semble aujourd'hui en capacité de prendre des mesures audacieuses sur la base de ce qu'elles apprennent sur leur supply chain. Un quart des entreprises françaises renégocient leurs contrats sur la base des données ESG. Bien que les entreprises françaises soient plus susceptibles de collecter et de partager des données que leurs concurrents au niveau mondial, elles sont moins susceptibles d'agir sur la base de ces données.  

Impacts des partenaires de la supply chain respectueux des critères ESG  

Les entreprises souhaitent clairement travailler avec des partenaires qui ont de solides références ESG. Toutefois, le processus d'identification des partenaires est semé d'obstacles – mais n’engendre pas toujours de coûts. La moitié des entreprises estime qu'il est difficile de trouver des partenaires avec de solides références ESG. Mais lorsque les entreprises françaises trouvent un partenaire, 67% d'entre elles déclarent qu'il est rentable. Dans l'ensemble, les entreprises françaises estiment avoir plus de facilité que leurs concurrents à trouver des partenaires de la supply chain, axés sur les critères ESG. Plus d’un tiers des entreprises (36%) déclarent que les partenaires de la supply chain ayant de solides références ESG présentent la combinaison parfaite : faciles à trouver et rentables. Au niveau mondial, seuls 22% déclarent que les partenaires potentiels de la chaîne d'approvisionnement présentent ces deux éléments.  

Les supply chain sont déjà difficiles à gérer, sans parler de leur alignement complet sur un ensemble d'objectifs ESG en constante évolution. Cependant, les entreprises souhaitent - et doivent - déjà prendre ces mesures, alors que la surveillance de supply chain s'intensifie. Ce qui manque aujourd’hui  ? Le suivi de ces aspirations.   

Les entreprises françaises partagent et reçoivent déjà plus de données dans leurs chaînes d'approvisionnement que la moyenne mondiale. Elles doivent maintenant agir rapidement pour déterminer la meilleure façon d'utiliser ces données, en développant des capacités internes ou en s’appuyant sur une aide extérieure. Car les données doivent aujourd’hui devenir un élément moteur dans le choix de ses partenaires.