Alibaba : ce que révèle son document d'introduction en bourse

Alibaba : ce que révèle son document d'introduction en bourse Le projet d'IPO déposé par Alibaba révèle de nombreux chiffres intéressants. Performances financières, volume d'activité, part du mobile... Le JDN fait le point.

Alibaba a lancé le 6 mai sa procédure d'entrée à Wall Street, opération très attendue qui pourrait devenir l'une des plus grosses IPO de l'Histoire. Le projet provisoire déposé auprès de la SEC, le gendarme boursier américain, ne révèle pas combien d'actions il compte mettre en vente, ni leur prix. Est simplement mentionné un volume indicatif d'un milliard de dollars pour la levée de fonds, très minimisé par rapport aux estimations des analystes, qui oscillent plutôt entre 15 et 25 milliards de dollars (à comparer aux 16 milliards de l'IPO de Facebook, en mai 2012). En revanche, le document rend public de nombreuses informations très intéressantes sur le géant chinois de l'e-commerce.

Tout d'abord, la valorisation du groupe Alibaba est estimée entre 80 et 200 milliards de dollars, un niveau comparable à Amazon (137 milliards) ou eBay (47 milliards). S'il peut espérer séduire facilement les investisseurs, c'est d'abord en raison de sa forte croissance et de ses marges conséquentes. Présent aussi bien sur l'e-commerce que sur le paiement électronique ou le cloud computing, il évoque dans son document d'introduction un chiffre d'affaires en hausse de 72% sur son exercice clôturé fin mars 2013, à 5,55 milliards de dollars. Mieux encore : Alibaba a doublé son bénéfice net annuel pour le porter à 1,35 milliard de dollars.

Près de deux fois le volume d'affaires d'Amazon, dix fois ses bénéfices

Sur les neuf premiers mois de son exercice 2013-2014, son chiffre d'affaires bondit encore de 56,6% à 6,51 milliards de dollars, montant qui englobe notamment 5,6 milliards réalisés sur l'e-commerce en Chine, 572 millions à l'international et 90 millions sur son activité de cloud computing. Sur la même période, son résultat net ressort à 2,82 milliards de dollars, en hausse de 317%. Autrement dit, avec un chiffre d'affaires à peu près dix fois moindre que celui d'Amazon, il s'offre dix fois plus de profits que son homologue américain.

Une bonne raison à cela est que tel eBay, Alibaba ne vend pas de produits en propre : toutes ses plateformes d'e-commerce sont des marketplaces. Leur volume d'affaires cumulé s'est élevé à 248 milliards de dollars sur l'année calendaire 2013, soit près de deux fois le volume d'affaires d'Amazon (ventes en propre et ventes marketplaces combinées). Sur l'ensemble de ses places de marché, Alibaba dénombrait en 2013 un total de 8 millions de vendeurs et de 231 millions d'acheteurs (sur les 302 millions que compte le pays). Ces derniers effectuent en moyenne par moins de 49 commandes dans l'année. Au total, ce sont donc 11,3 milliards de commandes qui ont été passées sur les sites marchands du groupe.

Alibaba concentre 76,2% du m-commerce chinois

On constate par ailleurs une forte montée en puissance du mobile. Ce canal, qui ne représentait encore que 7,4% de son volume d'affaires au dernier trimestre 2012, est passé à 19,7% au dernier trimestre 2013. Fin 2013, Alibaba revendiquait 131 millions d'utilisateurs actifs sur mobile, sur les 500 millions d'abonnés mobiles que compte la Chine. Mais avec 37 milliards de dollars de ventes sur mobile en 2013, il s'accapare surtout 76,2% du m-commerce chinois.

Le groupe de Jack Ma ne détaille pas encore ses performances financières par activité. Il faudra donc attendre plusieurs semaines pour savoir lesquelles sont les plus prometteuses et mesurer le potentiel du groupe à l'international. On apprendra aussi lesquelles de ces activités Alibaba s'apprête à coter, dont ne devrait a priori pas faire partie sa filiale de paiement Alipay.

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Avec ses multiples plateformes d'e-commerce, Alibaba bénéficie d'effets de réseau qui renforcent l'ensemble de son écosystème © S. de P. Alibaba