Tealium, le spécialiste américain de la CDP, s'attaque à l'Hexagone

Tealium, le spécialiste américain de la CDP, s'attaque à l'Hexagone Sur un marché français aussi porteur que concurrentiel, la solution de customer data platform compte une quinzaine de clients comme Orange et Total.

Devenir l'abri central de toutes les données qu'une marque détient sur ses consommateurs pour alimenter au mieux son discours multicanal, qu'il s'agisse de l'achat média, d'emailing, de réseaux sociaux… C'est la mission que s'est donnée Tealium, un spécialiste de la customer data platform. "Nous aidons les grandes entreprises à unifier les données qu'elles récoltent et font transiter à travers la dizaine de technologies qu'elles utilisent en moyenne", résume Raphael Guérard, responsable de Tealium France arrivé en début d'année.

Fondé en 2008, Tealium est loin d'être un nouveau venu dans le paysage digital. La société californienne s'est historiquement positionnée comme une solution de tag management system (TMS), mettant à la disposition de ses clients un outil de collecte des données digitales qui peut se faire via une API ou "à l'ancienne" via l'envoi de fichiers comme dans le cadre des call centers. "Nous commercialisons cette offre au nombre de sessions utilisées", explique Raphael Guérard. L'offre a séduit plus de 1 000 clients dans le monde et concentre aujourd'hui l'essentiel du chiffre d'affaires que la société, qui a levé un total de 113 millions de dollars, ne communique pas. Seule information rendue publique il y a un an : une croissance de son chiffre d'affaires de 60% en 2016.

"Notre première mission est de réconcilier et matcher les données éparpillées entre les différentes technologies et devices"

Une certitude toutefois, cette croissance vient aujourd'hui bel et bien de l'offre de CDP. Ils sont déjà 350 clients à s'être laissés convaincre. Leur point commun : disposer d'un data layer, condition sine qua non pour pouvoir standardiser les jeux de données. "Notre première mission est de réconcilier et matcher les données éparpillées entre les différentes technologies et devices", explique Raphael Guérard. Une fois cette phase d'audit et de standardisation de la donnée achevée, le marketeur peut procéder à la segmentation de son audience. "Beaucoup de nos clients cherchent aujourd'hui à identifier les moments de vie clés de leurs clients."  

Vient ensuite le moment de mettre en place le meilleur scénario de prise de parole. "Concrètement, il s'agit de savoir quelle data pousser dans quelle techno et à quel moment", résume Raphael Guérard. Et les clients de Tealium ont de ce point de vue l'embarras du choix, la plateforme étant connectée à plus de 1 200 technologies (DSP, outils de marketing automation, partenaires mesureurs ou apporteurs de data…). "Nos clients ne jurant plus que par l'omnicanal, c'est indispensable."

"Les acteurs de secteurs comme le voyage, les telcos, la finance ou le tourisme sont les plus intéressés"

En France, les clients Tealium sont une quinzaine, dont Orange, Total ou Louis Vuitton. L'opérateur télécom est même client des deux solutions, TMS et CDP. "Les acteurs de secteurs comme le voyage, les telcos, la finance ou le tourisme sont particulièrement intéressés par notre technologie." La volumétrie des événements analysés (pages vues, scroll effectués…) détermine le montant de la facture.

Présent au salon Dmexco pour promouvoir la solution, Raphael Guérard s'est donné pour mission d'évangéliser le marché. Pas forcément évident alors que peu d'annonceurs ne savent pas la différence entre une DMP et une CDP. En témoigne le nombre de pitchs où Tealium se retrouve en face de cadors de la DMP comme Krux ou Bluekai. "La DMP est un outil pertinent pour de l'activation de donnée en média, commente Raphael Guérard. La CDP a un rôle beaucoup plus exhaustif, elle permet vraiment de prendre le contrôle de la donnée. Tout dépend des projets, on sera parfois complémentaires d'une DMP." L'Europe est le deuxième marché de Tealium derrière les Etats-Unis "grâce à des pays en plein boom comme le Royaume-Uni et l'Allemagne". Et bientôt la France ?