Du Pull Commerce au "cloud shopping" et de la cyber-consommatrice à la e-shoppeuse...

Le commerce digital va nous contraindre à apprendre un nouvel alphabet : 'E' pour e-shoppeuse, 'M' pour m-shoppeuse et 'F' pour f-shoppeuse. Mais le commerce digital nous contraint également à apprendre une nouvelle arithmétique : et 1, et 2 et 3-zéro ! Du Pull Commerce au "cloud shopping".

Connaissez vous la différence entre une cyber-consomatrice et une e-shoppeuse ?

La première se rencontre le plus souvent dans les enquêtes et les études ad'hoc dédiées au e-commerce. Il est cependant plus rare de la trouver sur des sites marchands qu'elle ne fréquente finalement que très peu. Sa principale activité en matière de e-commerce consiste le plus souvent à finaliser sa commande chez un grand VADiste du nord avec le catalogue papier sur les genoux et, pour les plus audacieuses, à commander quelques billets de train sur Voyages-Sncf. Voilà à peu près les limites du champs d'expérience de la cyber-consommatrice en matière de e-commerce.

En revanche, pour la e-shoppeuse, le shopping-en-ligne n'est pas une aventure, c'est simplement un nouveau mode de consommation qui sauve souvent son emploi du temps et parfois même son budget.
Elle est jeune
- 72 % ont moins de 45 ans (vs 45% des Françaises)
- 38 ans d'âge moyen
Elle ne vit pas seule
- 80% vivent avec un conjoint ou/et des enfants (vs 67% des Françaises)
- 50 % vivent en couple avec des enfants (vs 33% des Françaises)
Elle se connecte à des fins personnelles
au moins une fois par jour
- dont 86 % plusieurs fois par jour
Elle réalise au moins un cyberachat par trimestre
- dont 51% plusieurs fois par mois
- dont  85% plusieurs fois par trimestre

Et caractéristique sans doute la plus signifiante,
Elle diversifie ses achats sur le web
- 4,5 sites différents en moyenne sur 6 mois
- 3,2 catégories différentes en moyenne sur 6 mois (mode, voyages, beauté, supermarché, culture...)

(sources: l'Oberservatoire des e-shoppeuses de 24h00.fr en partenariat avec le
groupe LASER)

Les ménagères de moins de 50 ans sont donc devenues des cyber-consommatrices et elles sont de plus en plus nombreuses à devenir des e-shoppeuses. Mais leur évolution ne s'arrête pas là!

Le commerce digital va nous contraindre à apprendre un nouvel alphabet :
E, M F (l'anagramme de FEM )
E pour e-shoppeuse, M pour m-shoppeuse et F pour f-shoppeuse
Il faut désormais être capable d'accompagner la consommatrice dans son nouveau parcours d'achat. Le tunnel de transformation n'en est plus un, le tunnel en question ressemble de plus en plus à un échangeur et l'entonnoir de conversion est devenu une véritable passoire.
 
Les consommateurs font preuves de nouvelles exigences, adoptent de nouvelles postures, de nouvelles habitudes. Si l'heure est à la connexion continue c'est aussi celle du zapping, le e-consommateur est demandeur d'immédiateté (le "now'ism"). L'audience est de + en + fragmentée. Le temps des autoroutes de l'information est terminé, il faut prendre les chemins de traverse. Le temps du site web (vitrine, marchand, media...) comme carrefour d'audience de la marque est révolu. Il faut créer des ponts entre la marque et ses clients. Il faut se déporter là ou le client se trouve, ne plus attendre que le consommateur vous cherche pour essayer de vous positionner, mais aller a sa rencontre sur les réseaux sociaux notamment.

«Nous pouvons vous aider à trouver les clients, avant même que ceux-ci ne pensent à
vous chercher» déclarait Tim Kendall ex-directeur de la monétisation de Facebook auprès des marques.

Le commerce digital nous contraint également à apprendre une nouvelle arithmétique
:
et 1, et 2 et 3-zéro !

       
   Le e-commerce 1.0, c'est le PULL commerce bien sûr. Je construis ma boutique, je dépense (ou pas) en e-marketing et j'attends (j'espère) que les clientes poussent la porte du magasin. Quelle patience et quel optimisme.
            
         
 Le e-commerce 2.0, c'est ce que l'on a vu « exploser » ces 4-5 dernières années, c'est le PUSH commerce. Je n'attends plus bien sagement, je prends mes produits sous le bras et je les dépose sur des carrefours d'audience, aux pieds des e-shoppeusesTM, sur des places de marchés, des guides shopping, des comparateurs...
            
           Et puis nous allons très vite voir émerger et se développer dans les prochaines années le e-commerce 3.0, ce que j'appelle le « Cloud-Shopping » ou le commerce déporté. Il ne s'agit plus ici de se contenter de prendre ses produits sous le bras mais de prendre carrément sa boutique sous le bras et de la "cloner" sur tous les canaux et « devices » possibles : le mobile bien sûr, les tablettes, Facebook, YouTube, les TV connectées bientôt, et plus surprenant, les magasins physiques eux mêmes puisque l'on assiste à un retour du digital dans les points de ventes et les vitrines. Les « e-shop in the shop » en quelque sorte.

Le client est plus que jamais "un client unique"
.
Parce qu' il y aura de moins en moins de différences entre la e-shoppeuse et la cyber-consommatrice, entre la cyber-consommatrice et la ménagère de moins de 50 ans, entre l'acheteuse en ligne et la consommatrice tout simplement. Et si le e-commerce de demain c'était le commerce, tout simplement ?


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