Quand XXX s'écrit $$$
Début de lancement réussi pour l’extension dédiée au charme : 80 000 demandes d’enregistrement de noms de domaine, soit environ 13 millions de dollars de recettes pour son opérateur.
Approuvée le 18 mars 2011 à San Francisco par l’ICANN,
l’extension pornographique a été lancée le 7 septembre 2011.
Elle s'ouvre en suivant un programme par étape. Les deux premières
(appelées "Sunrise" ou "levé de soleil") offrant à
certaines catégories de demandeurs un accès privilégié au .XXX : les membres de l’industrie du charme ainsi
que les titulaires de droits de propriété intellectuelle.
Ces Sunrise se sont
achevées le 31 octobre de fort belle manière pour ICM Registry, l'opérateur du
.XXX : plus de 80 000 !
Huit fois plus de .XXX
que prévu
Le prix moyen de 162 $ par demande d’enregistrement peut
pourtant paraître élevé. A noter qu'il s'agit d'ailleurs du prix facturé par
ICM aux registrars, les sociétés qui vendent les noms de domaine. Ensuite, à
ces registrars de fixer leurs prix publics en fonction des services qu'ils
proposent.
Sur une période Sunrise, ces services supplémentaires sont très
importants. Car pour le déposant, le succès de sa demande dépend de son bon
traitement par le registrar ainsi que de la bonne vérification des droits revendiqués.
A l'issue de cette première phase du programme de
déploiement du .XXX, on peut estimer la recette d'ICM à environ 13 millions de
dollars. Tout cela en moins de deux mois ! Un succès que l'opérateur n'avait
pas prévu, ses estimations initiales portant sur 10 000 demandes… A tel point
qu'ICM a dû prolonger ses Sunrise, dont la fin avait initialement été
programmée pour le 28 octobre.
Le total à l'heure de la fermeture : 78 938 demandes
envoyées en Sunrise, plus 1 524 faites dans le cadre d'un programme spécial,
appelé "Founders" et visant à permettre à certains professionnels du
charme de commencer à exploiter des sites en .XXX, de façon à faire vivre
l'extension au plus vite.
Un demi million pour un seul nom
"Lorsqu'on lance
une nouvelle extension, il y a toujours un risque que personne ne s'y
intéresse," reconnaît Stuart Lawley, le PDG d'ICM. "Mais au final, les résultats de nos Sunrise
sont nettement au-dessus des autres lancements d'extensions spécialisées, comme
le .MOBI ou le .ASIA. Nous avons même fait mieux que le .CO (l'extension de la
Colombie) relancée l'année dernière avec une campagne de communication
impressionnante."
Ces chiffres déjà impressionnants seront-ils éclipsés par
les prochaines phases du programme d'ouverture du .XXX ? Celles-ci sont en tout
cas un vrai challenge pour l'extension. Car jusqu'à présent, ce sont les
détenteurs de droits antérieurs, soucieux de ne pas voir leurs marques accolées
à une extension pornographique, qui en ont fait le succès.
Mais à partir de maintenant, seuls les membres de
l'industrie du charme peuvent postuler. Une condition logique, pour cette
extension dont la vocation est de "labéliser" le X sur Internet. "C'est maintenant qu'on va vraiment
commencer à s'amuser," se régale Stuart Lawley. "La prochaine période, le "Landrush", a ouvert le 8
novembre pour 17 jours. Ensuite, l'extension sera définitivement lancée le 6
décembre."
Pas certain que le .XXX continue de battre tous les records
d'enregistrements après cette date. L'industrie du X ne montre pour l'instant
que peu d'enthousiasme pour un suffixe qu'elle considère plus comme un moyen de
la filtrer que comme une balise permettant à ses clients de plus facilement la
localiser dans les méandres de la toile. Pour autant, la spéculation a l'air
d'aller bon train, à l'image des premières enchères organisées par ICM sur des
noms à forte valeur ajoutée. Un exemple, gay.xxx,
vendu 500 000 USD !
Rira bien…
Souvent à l'origine des nouvelles tendances du Net, l’industrie
pornographique a toujours favorisé l’innovation. Le .XXX est certes une
extension à part, mais son marché potentiel est énorme.
Cette extension dont personne ne voulait et à laquelle
certains s’opposent encore, espère intéresser les promoteurs et les visiteurs
des quelques 370 millions de sites pornographiques recensés dans le monde. Le
sexe marche toujours aussi bien : 25 % des requêtes effectuées sur le Net, soit
68 millions par jour, seraient à caractère pornographique. Plus de 3 000
dollars seraient dépensés chaque seconde sur Internet pour ce seul secteur.
Finalement, Start Lawley a peut-être raison. A partir du 6
décembre, LUI va vraiment commencer à s'amuser.