Pourquoi Apple et Facebook veulent-ils manipuler votre argent
Le mois dernier, en l'espace d'une semaine, Twitter et Apple ont annoncé des innovations majeures liées aux systèmes de paiements actuels ; autrement dit à la façon dont nous procédons à des achats en ligne et dans la vie réelle.
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Twitter a mis au point un bouton "Achat", qui apparaît juste à côté de certains tweets et permet aux utilisateurs de faire des acquisitions directement depuis leur compte, tout cela en un ou deux clics.
De même, Apple a dévoilé Apple Pay lors de la présentation de l'iPhone 6.
La nouvelle application de paiement mobile permettra aux usagers " de taper et de payer" grâce à leurs iPhones, dans plus de 200 000 commerces "physiques" à travers les Etats-Unis, ainsi que de procéder à des paiements en ligne.
Simultanément, Facebook a testé son propre bouton "Achat", qui apparaît aux côtés des publications et publicités, autorisant les utilisateurs à conclure des transactions sans même avoir à quitter le réseau social. Et récemment, un étudiant de Stanford a publié des captures d'écran dérobées, qui alimentent la rumeur selon laquelle Facebook serait sur le point de lancer un système de transaction mobile en peer to peer pour que les usagers puissent disposer de leur compte courant aussi bien que de leurs cartes de crédit.Google, bien évidemment n'est pas en reste et travaille depuis des années sur une application Porte-Monnaie (elle ne sera pas disponible parce que les millions d'utilisateurs de l'iPhone n'y auront pas accès, entre autres raisons).
Que dissimule cette course au paiement et pourquoi, à présent, les réseaux sociaux veulent-ils tellement y participer ?
Pourquoi les commerces cherchent-ils à vendre sur les réseaux sociaux
Puis, vous pourrez retourner à vos conversations avec vos amis. Il est également important de mentionner que ces deux réseaux sociaux constituent des médias en temps réel, qui conviennent parfaitement aux promotions à durée limitée et aux offres spéciales relatives aux les tendances éphémères. Avec des offres limitées dans le temps et littéralement intégrées au réseau, les consommateurs seront sans doute incités à se décider rapidement afin de conclure la transaction, renonçant à procéder aux comparaisons obsessionnelles des produits proposés par les différents commerçants qui caractérisent les achats sur Internet.
Une récente étude du Wall Street Journal démontre que, bien que les budgets des réseaux sociaux devraient plus que doubler d'ici les cinq prochaines années, seuls 15% des responsables marketing peuvent prouver l'impact quantitatif de la dépense. Réunir tweets, publications et achats réels représente donc depuis longtemps un défi analytique. Mais avec l'apparition des boutons d'achats et des transactions intégrées, les revenus concrets et les chiffres de conversion seront rattachés aux efforts des médias d'une façon jusque-là impossible.
Pourquoi les réseaux sociaux veulent-ils apporter leur contribution
Les boutons – qui promettent de fournir de nombreux renseignements sur les comportements d'achats – s'avèreront sans doute utiles pour attirer davantage d'annonceurs sur le réseau et pour booster les revenus d'ensemble des ventes de publicités. Il est aussi primordial de souligner que, en vue de faciliter les transactions, Facebook et Twitter mémoriseront les informations bancaires de leurs utilisateurs. Twitter s'est associé au système de paiement Stripe pour gérer les achats.
La nouvelle fonctionnalité Autofill de Facebook (semblable à FacebookConnect mais pour cartes de crédit) permet aux utilisateurs qui auront renseigné leurs informations financières de se consulter les produits présents sur le réseau mais également sur 450 000 commerces en ligne à travers le Web. Apple compte déjà 800 millions de cartes de crédit enregistrées via iTunes. Le nouveau système Apple Pay incite les utilisateurs à ajouter davantage de cartes American Express, Mastercard et Visa sur leurs comptes.
Puiser dans une cagnotte de 40 milliards de dollars annuel
Pour le moment, Apple, Facebook et Twitter se satisfont de leur position d'intermédiaires, reliant les consommateurs aux tiers qui procèdent aux paiements : sociétés bancaires ou autres prestataires tels que Stripe ou PayPal. Evidemment, ces acteurs prélèvent une part généreuse sur toutes les transactions – aux alentours de 2% pour les cartes de crédit et de 2,9 % pour Stripe. Rien qu'aux Etats-Unis, les frais de changements de carte bancaire, généralement imputés uniquement aux commerçants et aux vendeurs, s'élèvent à 40 milliards de dollars.En comparaison, le nouveau système d'exploitation permet aux utilisateurs de procéder à un appel vocal via un réseau Wi-Fi et de contourner tout simplement l'opérateur. Les règles ont changé. Selon moi, des règles semblables serviront avec les partenaires de paiement. Préparez-vous à voir une arme financière lancée par Apple dans les prochains temps.