Objets connectés : la révolution est en marche

L’interconnexion des objets au travers d’Internet tisse un lien étroit entre le monde réel et le monde digital. Cet Internet des Objets entraine des changements structurels dans la relation avec notre environnement et est porteur de nouveaux enjeux dans la relation de l’entreprise avec ses clients.

Jusqu’en 2007, l’Internet était cantonné aux systèmes informatiques et offrait les moyens de communications du monde digital : site Web, mail, chat…L’arrivée de l’iPhone a changé la donne, le smartphone a fait de l’homme le premier « objet » connecté : l’Internet des Objets était né. A partir de cette date, la connexion entre l’individu et l’Internet allait se répandre pour atteindre 1,75 milliards de personnes connectées en permanence à Internet par le biais de leur smartphone en 2014.
Les dix milliards d'objets connectés et les presque sept milliards d’objets connectables, porteurs d’un tag RFID qui peuvent fournir une information quand ils sont interrogés, communiquent utilisent au travers de cet Internet des Objets. La communication se fait selon deux modèles :

  • L’Intranet des Objets,
  • La communication « Personne à Objet ».

L’Intranet des Objets

La maison connectée fédère en son sein un ensemble d’objets connectés que les occupants contrôlent à l’intérieur du domicile avec leur smartphone et dont un accès via l’internet est offert au travers d’une box. Ce mode de fonctionnement en écosystème fermé avec des liens vers l’Internet correspond à un Intranet d’Objets.

Les types d'objets connectés qui interagissent avec la box au sein du domicile ont des finalités très variées :

  • La sécurité : utilisation des caméras de surveillance, déclenchement de capteurs, notification des fuites d’eau, etc.
  • Les loisirs : contrôle des enregistrements TV, télévision multi-écrans, etc.
  • Le bien-être ou la maîtrise de la consommation énergétique : la capacité à régler un thermostat à distance, domotique, etc.

Le mode de communication de la maison avec ses occupants est aujourd’hui embryonnaire, l'utilisateur a accès par internet à la video, au contrôle d'un thermostat, reçoit des alertes…des fonctionnalités que permettent des objets connectés qui se situent à l'intérieur de la maison.
Dans un futur proche, les types d’interactions entre la maison et ses occupants vont se développer : la maison va twitter  pour donner des informations (retour des enfants de l’école, passage du facteur, etc.) et le service IFTTT qui permet d'agréger des comportements d'objets est prometteur quant à la possibilité de déclencher des actions sur la base d’événements détectés.
Ce modèle Intranet d’un ensemble d’objets communicants fédérés, se décline très largement  en silos spécialisés :

La communication « Personne à Objet » (P2O)

Deux technologies différentes et complémentaires permettent la communication directe entre le smartphone et les objets :

  • La technologie RFID, qui permet de « coller » à un objet une information sans source d’énergie. Cette information peut correspondre à une identification mais peut aussi être l'état d'un capteur, comme la température. Le NFC étend cette technologie avec la capacité à stocker des données sur le composant passif.
  • La technologie Bluetooth Low Energy (iBeacon chez Apple), qui permet de communiquer à un débit rapide avec une très faible consommation énergétique (0.01W en veille). Une source d’énergie locale (pile) permet donc d’obtenir une large autonomie.
Le Bluetooth Low Energy va permettre de communiquer avec des équipements électroniques :
  • Dans le domaine de la santé, on peut citer le Withings Pulse ou le Jawbone UP24 qui transmettent au smartphone des informations relatives au sommeil et à la marche.
  • Le porte-clé Elgato permet de ne plus perdre ses clés.

Ces deux technologies sont bien complémentaires, et ont toutes les deux un rôle important à jouer pour garantir la connectivité de toujours plus d’objets.  Elles se sont largement généralisées grâce à la réduction de leur coût : le tag RFID vaut quelques centimes et peut même être imprimé, les composants Bluetooth LE coutent quelques euros.
Par le biais des objets connectés, une relation étroite s’établit entre le monde digital et le monde physique, et les entreprises se doivent de s’adapter aux évolutions associées : les fabricants de smartphones ou de consoles de jeux sont précurseurs dans ce domaine, les constructeurs de télévision et de voitures sont en train de le faire. L’enjeu majeur pour, à titre d’exemple, des entreprises de réfrigérateurs, de balances, et de machines à café est de passer du statut de fabricant à celui de fournisseur de services et ainsi d'acquérir et de valoriser un parc de client. Le modèle qu’Apple a réussi à imposer avec iTunes est accessible et peut faire rêver les fabricants de toutes sortes. Apple a montré qu’une marque forte qui possède une relation directe avec ses clients peut augmenter son chiffre d’affaires par les services.
L’industrie manufacturière se doit de réussir cette transformation digitale en proposant des objets connectés, en offrant à travers eux les services du monde digital et en créant ainsi une relation commerciale durable avec ses clients.