Libérer le potentiel des objets connectés

Le potentiel de création de valeur des objets connectés va au-delà des seuls gains d’efficience. Il existe des opportunités encore largement inexplorées de transformation du métier et de création de nouveaux débouchés économiques.

La révolution des objets connectés (Internet of Things - IoT) est en réalité l’amplification d’un mouvement initié depuis quelques décennies. Le concept a été poussé pour la première fois par Kevin Ashton en 1999 lorsqu’il travaillait à l’amélioration de la chaîne logistique de Procter&Gamble. Cette révolution a été rendue possible par 4 évolutions fondamentales : des innovations technologiques convergentes qui ont révolutionné l’offre (capteurs électroniques, connectivité, cloud computing, cybersécurité) ; une évolution des attentes des clients ; un écosystème dynamique et une vraie course à l’innovation ; enfin, de nouveaux modèles économiques à inventer. Les projections chiffrées qui l’accompagnent sont colossales : 26 milliards d’objets connectés, 9 000 milliards de dollars de CA en 2020, et bientôt plus de données générées par les machines que par les hommes.

Jusqu’à présent, la grande majorité des usages visent à gagner en efficience et en sécurité. Sur la chaîne de production, les objets connectés préviennent les pannes. A la maison, ils aident à réaliser des économies d’énergies. Sur la route, ils optimisent les trajets. A l’hôpital, ils préviennent les risques de rechute ou d’aggravation de l’état des patients. Sur le corps, ils participent à l’amélioration de la « performance individuelle » par le sport, la nutrition, le sommeil.

L’Internet des Objets a pourtant le potentiel de créer de la valeur au-delà des seuls gains d’efficience. Il existe des opportunités encore largement inexplorées de transformation du Métier et de création de nouveaux débouchés économiques. Des solutions permettant de collecter autant de données disparates en temps réel ouvrent un large champ des possibles, et répondent à de véritables attentes de la part des clients. 75% des dirigeants affirment ainsi utiliser ou penser à l’utilisation d’objets connectés, persuadés que ces derniers permettront de développer un avantage compétitif. Dès lors, pour libérer la valeur des objets connectés, la question du « comment », se pose.

Réduction des coûts, maitrise des risques, augmentation des revenus : il faut partir des métriques financières et passer au crible les processus opérationnels qui les sous-tendent pour pouvoir identifier les leviers d’optimisation de la performance et les opportunités IoT correspondantes. Plusieurs compétences seront nécessaires, du marketing à la technique, pour faire cette analyse et étudier non seulement les possibilités offertes pour l’appareil de production mais aussi pour les produits et les clients. La rapidité de déploiement, le décloisonnement des données IoT pour pouvoir les croiser sont clés pour capturer effectivement de la valeur. Enfin, ne pas oublier de traiter les questions de sécurité des objets connectés et de confiance des clients en ceux-ci pour sanctuariser leur usage.

L’expérimentation que Danone a conduite avec SmartDrop, son magnet connecté, illustre bien le potentiel de création de valeur des objets connectés. Le dispositif transforme en effet le parcours client, en se positionnant au plus près du consommateur, ouvre la voie à une transformation de la supply chain en désintermédiant des distributeurs traditionnels, et crée une relation directe entre le client et la marque.

L’Internet des Objets est encore très centré sur les objets, Il faut désormais réfléchir aux services qu’ils permettent de développer pour libérer toute leur valeur. A la clé, de nouveaux modèles économiques, de l’innovation produit, de l’engagement client. Des services astucieux, intuitifs et reliés entre eux. La révolution des objets connectés n’en est encore qu’à ses balbutiements !