E Curetti (Shopmium) "Nous levons 1,6 million d'euros pour confirmer notre modèle de coupons sur mobile"

Avec Isai et Accel Partners à son capital, Shopmium souhaite confirmer son business model et vise une centaine de marques partenaires d'ici à fin 2012.

JDN. Qu'est-ce que Shopmium ?

Eli Curetti. Shopmium est un service mobile de promotions privées entre les marques et les consommateurs. Cette application permet aux marques grand-public de s'adresser directement aux consommateurs via des promotions qu'ils reçoivent sur leur smartphone. Après avoir téléchargé l'application, les utilisateurs reçoivent les offres et peuvent géolocaliser les magasins où ils pourront profiter de ces offres. Une fois le produit acheté, les consommateurs "flashent" le code-barres du produit et photographient le ticket de caisse pour recevoir un remboursement quasi instantanément. Nous travaillons avec des marques haut de gammes comme Michel & Augustin, Gü ou encore Nuxe.

Comment souhaitez-vous envisager votre développement suite à ce tour de table ?

Les 1,6 million d'euros levés auprès d'Isai, qui lead le tour, et d'Accel Partners nous permettront d'amplifier notre audience en termes de téléchargement, de développer des fonctionnalités sociales et d'élargir notre portefeuille clients. Nous espérons à ce titre une centaine de marques partenaires d'ici à fin 2012. Côté audience, nous visons 500 000 utilisateurs actifs pour mi 2012. En un mot, Shopmium propose une offre de coupons dématérialisés dont le business model est mixte, c'est-à-dire qu'il se base d'une part sur la performance des ventes et également sur la publicité mobile.

Accel Partners est un fonds reconnu qui a investi dans Facebook et Groupon, par exemple. Présent en Europe via son bureau de Londres, il étoffe avec Shopmium son portefeuille d'applications mobiles qui compte déjà plusieurs succès comme Spotify et Rovio (Angry Birds, ndlr). Isai (le fonds des entrepreneurs Internet, ndlr) est un fonds très sélectif, c'est leur septième investissement depuis leur lancement. 

Envisagez-vous en plus de vos partenariats avec des marques de vous lier à des enseignes ?

Au départ, Shopmium permet aux consommateurs de découvrir de nouvelles marques dans leurs magasins habituels, mais la mécanique peut être inversée. Par exemple nous avons fait des campagnes pour Innocent et Pepperidge Farm qui ont générées plusieurs milliers de ventes en 24 heures. Un distributeur peut créer un trafic important dans un point de vente ou vouloir communiquer sur de nouvelles marques qu'il référence pour faire évoluer l'image de son enseigne. Il peut aussi communiquer sur l'arrivée en magasin d'un nouveau produit très attractif.

Les informations contenues sur les tickets de caisse de vos clients sont-elles utilisées pour autre chose que les remboursements ?

Nous demandons une photographie intégrale du ticket de caisse et à ce jour, nous n'exploitons pas les données envoyées. Si toutefois un partenaire souhaite un jour cibler une offre auprès d'une population particulière, il nous sera possible d'engager un prestataire a posteriori qui analysera les tickets de caisse. Mais cette méthode est en réalité une opportunité pour les utilisateurs qui pourront alors recevoir des offres correspondant davantage à leurs besoins.

Votre model de coupons est-il vulnérable à d'éventuelles fraudes ? Comment les prévenez-vous ?

Nous avons déposé un brevet sur la détection de fraudes dans les preuves d'achat. C'est un système qui fonctionne comme du credit scoring et qui nous permet de remonter certaines informations comme la géolocalisation, l'historique du compte Shopmium de l'utilisateur, le nombre d'informations rentrées par l'utilisateur dans son compte ou encore la réaction de l'utilisateur quand on lui demande de nous renvoyer une preuve d'achat. Tout cela nous permet d'établir un score de confiance qui varie également en fonction du choix du moyen de remboursement de l'utilisateur. S'il choisit par exemple le RIB, son score sera plus élevé que s'il avait choisi Paypal.

Diplômé d'HEC Lausanne, Eli Curetti débute sa carrière en 1995 et travaille pour McKinsey jusqu'en 2004. Il part ensuite dans la Silicon Valley où il rejoint QuinStreet. Il fonde Planetanoo en 2006, un site de vente de voyages en ligne qui est racheté un an plus tard par PriceMinister. En 2009, il dirige la filiale de PriceMinister A Vendre A Louer pour ensuite lancer Shopmium en octobre 2010 avec Philippe Cantet et Quentin de Chivré. Philippe Cantet est l'ancien directeur général de la marque Innocent.