Grande consommation : à quoi ressemblera notre futur dans 30 ans ?

Les fabricants nous inondent de technologies rendant notre vie toujours plus facile et fournissant une expérience utilisateur exceptionnelle. Le bénéfice est centré sur l’individu, sans trop s’interroger sur le niveau de confiance à donner aux technologies et en omettant surtout de protéger notre lieu de vie.

Prenons l’exemple de la commande vocale : demain tous nos besoins seront énoncés oralement, adieu la liste de courses sur papier et bonjour l'achat en ligne de nos courses hebdomadaires. Dans dix ans, vous pourrez commander votre repas sans allumer ordinateur, ni téléphone. Dans 30 ans, simplement en y pensant ? Deux monstres de la technologie y travaillent déjà. Samsung testera, dès cette année, des téléviseurs contrôlés par la pensée (destinés aux hôpitaux pour commencer) et Facebook développe un projet de contrôle des ordinateurs toujours par cette même pensée.

L’innovation est également très présente dans le domaine du transport. En effet, déjà en test par Amazon, Google et même Dominos, la livraison par drone sera très probablement démocratisée. Non seulement les robots livreront notre repas favori, mais ils seront partout, capables de comprendre leur environnement et d’interagir avec nous.

Les véhicules autonomes seront quant à eux communs dans nos villes intelligentes, régissant le trafic.  Que faire dans une voiture se déplaçant sans intervention humaine ? Se divertir, travailler, se reposer, tout y sera fait pour rendre le trajet agréable et utile. On imagine même pouvoir se déplacer dans les airs, comme dans les taxis volants de Bell. En résumé, notre vie quotidienne sera fortement améliorée, tant du côté des divertissements que de nos déplacements et de notre santé.

En revanche, doit-on faire une confiance aveugle aux fabricants ? Ce que l’on retient surtout, c’est la quantité de données collectée dans le futur. Certes, grâce à l’intelligence artificielle et aux analyses des data collectées, soyons persuadés que, dans 30 ans, nous pourrons quasiment entièrement customiser les produits du quotidien : du goût du yaourt à la nuance de couleur de notre smartphone et ce, de manière évolutive, à savoir avant l’achat et pendant la possession de ce bien. La tendance poussant les consommateurs à vouloir toujours plus de sur-mesure n’est pas près de s’arrêter…

Des innovations réellement bénéfiques pour tout ?

Mais alors, où stocker ces données ? Comment les protéger ? Aucun fabricant ne semble donner de réponse. La création d’expérience semble être bien plus importante que la gestion des données sous-jacentes générées. Les nouveaux business models, basés sur la revente des données poussent-ils les industriels à éluder le sujet de la protection de la vie privée ?

Autre préoccupation peu abordée : l’impact sanitaire du foisonnement des objets connectés. Les fabricants semblent valoriser davantage la création d’objets, que l’évaluation de l’impact, potentiellement néfaste, de capteurs sur et dans nos corps. Faire confiance à des machines quand avoir confiance dans ses semblables est déjà difficile (Fake news), voilà un axe majeur sur lequel travailler si les entreprises veulent vendre leurs innovations.

Durant le CES, aucun industriel n’a présenté d’innovation répondant à l’un des enjeux majeurs de notre société : la protection de l’environnement. Pourtant, elles existent, bien moins médiatisées : citons Urban Canopee, qui pense rafraîchir de 4 à 5 degrés les villes en végétalisant les toits, ou Watergen qui promet de transformer l'humidité de l'air en eau. En somme, mettre en avant des dalles de 6500k c’est bien, des initiatives pour protéger l’environnement moins… alors que ce sont elles qui devraient sans doute être mises en avant sur la scène mondiale.

Dans 30 ans, on songera, (trop tard ?), à prendre soin de notre planète, notamment pour pérenniser notre possibilité à jouir de ces fantastiques technologies. Vivrons-nous alors dans un monde low-tech ?