Domotique : avec Yubii, le groupe Nice vise le milliard d'euros de chiffre d'affaires

Domotique : avec Yubii, le groupe Nice vise le milliard d'euros de chiffre d'affaires L'entreprise italienne, spécialisée dans l'automatisation de la maison, développe sa stratégie autour de l'interopérabilité de ses produits.

Yubii, c'est sous ce nom que le groupe Nice lance ce début juillet son écosystème pour la smart home. Fondée en 1993 à Oderzo, dans la province de Trévise, l'entreprise italienne s'est spécialisée dans les automatismes de la maison pour permettre le contrôle des portails ou des volets. Les télécommandes de l'écosystème Yubii permettront aux utilisateurs de savoir à distance si leur garage est bien fermé par exemple et de recevoir une confirmation d'un ordre d'ouverture aux moyens de signaux tactiles et lumineux.

L'ambition de Yubii est également de faire communiquer l'ensemble des objets connectés de la maison. L'allumage des lumières du jardin pourra ainsi être programmé avec l'ouverture de la porte du garage. "Avec Yubii, nous voulons proposer une gamme complète de solutions car c'est en ayant une réponse à toutes les demandes de scénario que l'on sera attractif auprès des consommateurs finaux. C'est de cette manière que l'on se différenciera des acteurs présents sur le marché, spécialisés dans un domaine uniquement, explique Franck Pichereau, président de Nice en France. Première étape de cet écosystème : le lancement en mai dernier d'une gateway dénommée Core, qui contrôle capteurs, alarmes ou volets de l'habitat.

L'interopérabilité est au cœur de la stratégie de la société italienne depuis plusieurs années. L'équipe a travaillé pendant trois ans à la conception d'une alarme, commercialisée cette année, assurant le contrôle des autres produits de Nice. "Il est possible d'abaisser ses volets depuis l'application de l'alarme", cite en exemple Franck Pichereau, avant d'ajouter : "Cette dernière est cependant moins évolutive que Yubii, c'est pour cela que nous avons conçu un hardware spécifique." Plus de 150 personnes, dans les équipes de R&D du groupe, ont mis au point le Core et le fonctionnement de Yubii.

"Notre priorité est désormais d'intégrer le Z-Wave."

Pour assurer l'interopérabilité des futurs produits, le choix des protocoles a été le principal challenge. "Même si à terme il nous faudra intégrer tous les protocoles, il a fallu faire des choix pour commencer. Et il s'agit de décisions stratégiques pour l'avenir", concède Franck Pichereau. A côté du protocole radio propriétaire de Nice, le Core est compatible avec le NFC. "Notre priorité est désormais d'intégrer le Z-Wave", affirme le président de l'entreprise en France, qui s'est dirigé vers cette technologie en raison de son déploiement sur le marché résidentiel et de l'appartenance de Fibaro (marque de domotique polonaise, rachetée par Nice en 2018) à l'alliance Z-Wave. Un module LoRa peut également être ajouté par les installateurs pour faciliter le contrôle des ouvertures sur une portée d'un kilomètre et ainsi pallier les zones de parasites radio. "Nous pourrions aussi à l'avenir ajouter le Bluetooth." Yubii est par ailleurs compatible Apple HomeKit, Amazon Alexa et Google Home pour favoriser un contrôle par la voix.

Nice s'appuiera sur Fibaro pour agrandir l'écosystème de Yubii avec des appareils liés aux conditions climatiques. "Nous allons nous focaliser sur ce sujet pour permettre à Yubii d'abaisser par exemple les volets des fenêtres où le soleil tape ou de se connecter à la chaudière de l'habitat. La clé dans notre secteur, selon moi, est la création de multiples scénarios", confie Franck Pichereau. Les télécommandes contrôlant l'état des ouvertures de la maison seront bidirectionnelles à partir de janvier 2020, elles communiqueront l'état des ouvertures et exécuteront les ordres donnés par l'utilisateur. Nice va par ailleurs collaborer avec Leroy Merlin pour être compatible avec l'écosystème Enki entre 2020 et 2021. Le groupe ne communique pas sur l'investissement que représente Yubii mais affirme vouloir atteindre dans cinq ans le milliard d'euros de chiffre d'affaires (368,2 millions d'euros en 2018, ndlr).