Truphone s'appuie sur son offre eSIM pour s'implanter en France

Truphone s'appuie sur son offre eSIM pour s'implanter en France L'opérateur britannique, qui a déjà signé un contrat avec Orange, inaugurera officiellement son bureau français le 28 novembre prochain.

Une plateforme opérationnelle dédiée aux eSIM. C'est avec cette offre destinée à séduire les opérateurs télécoms que Truphone s'installe en France, son neuvième pays. L'opérateur anglais s'est spécialisé dès sa création en 2006 dans les services mobiles à l'international via une carte SIM ou eSIM pour les clients BtoB ou BtoBtoC. "Nous avons lancé notre plateforme d'eSIM il y a déjà deux ans au Royaume-Uni. Elle peut piloter jusqu'à neuf numéros locaux pour une même carte SIM, elle est aboutie et déjà opérationnelle", déclare Laurent Saint Martin Tillet, directeur général de Truphone en France, présent à Paris depuis février 2019. Les bureaux, qui seront inaugurés le 28 novembre prochain, devraient accueillir une dizaine de personnes d'ici la fin de l'année, et une vingtaine courant 2020.

Truphone (51 millions d'euros de CA en 2018 pour près de 500 employés) se propose d'être intégrateur de carte eSIM pour les opérateurs. L'entreprise a noué dès 2017 un partenariat avec Apple pour gérer ses cartes embarquées. En France, deux contrats ont déjà été signés, dont un avec Orange. Pour Truphone, la eSIM représente un sujet clé. "Cette technologie nous offre des perspectives de croissance énormes et les objets connectés seront là où il y aura le plus de cartes SIM embarquées à l'avenir", souligne Laurent Saint Martin Tillet. Plus de 500 millions de dollars ont été investis par l'entreprise dans son infrastructure.

Avec l'IoT, l'eSIM prend tout son sens

Les caméras de surveillance représentent l'une des principales applications pour la eSIM. Sur ce sujet, Truphone a travaillé début 2018 avec l'entreprise canadienne Spypoint pour équiper de cartes eSIM des caméras connectées destinée à la chasse. Installées dans des environnements isolés, ces dernières nécessitaient une gestion multi-opérateurs pour éviter les zones grises. "Les usages en sont encore au stade embryonnaire", tout est à imaginer, affirme Laurent Saint Martin Tillet, pour qui la domotique représente un marché énorme. La société française Connected Object, qui conçoit la box domotique eedomus, confirme son intérêt : "Il n'est pas évident de vendre un abonnement GSM sur certains produits connectés. En simplifiant la gestion de l'abonnement pour l'utilisateur final, l'eSIM ouvrira au cellulaire de nouveaux marchés. Les eSIM pourraient par ailleurs être plébiscitées dans les box domotiques où elles apporteraient une fiabilité et une sécurité accrue, deux éléments très demandés dans le secteur", témoigne son président, Benoit Guennec.

Truphone entend se positionner sur ce marché, qui représente selon elle moins de 5% du chiffre d'affaires des opérateurs. L'entreprise n'est pas la seule à adopter cette stratégie. La société iBasis, par exemple, met aussi en avant sa technologie eSIM pour s'imposer dans l'IoT avec une connectivité cellulaire. "La France accuse un retard sur les eSIM. Les opérateurs n'ont pas été très actifs pour mettre en avant cette technologie car ils perdent la propriété de la carte SIM, et la possibilité pour les utilisateurs de changer facilement d'opérateurs leur fait craindre un risque au niveau business", explique Laurent Saint Martin Tillet. Un avis partagé par Sierra Wireless, concepteur et fabricant d'équipements de communication sans fil : "La France a quatre ans de retard sur ce sujet. Avec l'IoT, où la connectivité est indissociable de l'objet, l'eSIM prend tout son sens. Les opérateurs n'ont donc plus le choix et doivent s'y mettre", conclut Philippe Guillemette, CTO de l'entreprise qui vient de lancer sa plateforme d'IIoT Octave, basée sur une solution eSIM.