La numérisation de la supply chain, incontournable pour l’usine automobile

Une technologie jouera un rôle primordial pour les fabricants automobiles et leurs fournisseurs souhaitant évoluer vers une usine automatisée : l’Internet des objets ou IoT, et plus particulièrement la RFID.

La fabrication à la chaîne est considérée comme une avancée majeure qui a permis au constructeur automobile Ford d’atteindre des niveaux d’efficacité inédits de production de son usine de Model T il y a plus de cent ans.

Aujourd’hui, l’assemblage des véhicules s’éloigne de cette tradition industrielle. En février 2018, l'entreprise qui a elle-même inventé la première voiture a posé la première pierre des installations appelées, selon elle, à devenir la référence future de la fabrication automobile : l’Usine 56 située près de Stuttgart en Allemagne. Partout à travers le monde, des usines automobiles réinventent la chaîne de production. Tout en repensant leurs lignes de production, les constructeurs automobiles mettent en œuvre de nouvelles règles que leurs fournisseurs se doivent également d’adopter.

L’économie à la demande, la nouvelle norme

L’idée de modèles automobiles proposés en série limitée, ayant chacun une chaîne de fabrication dédiée, est désormais dépassée. Les constructeurs d’aujourd’hui et de demain produiront des modèles hybrides, électriques, fortement automatisés et autonomes, disponibles avec de nombreuses configurations possibles répondant aux choix des clients.

Le cabinet de conseil Deloitte définit ce phénomène comme "l’ère de la personnalisation en masse". Par leurs achats, les clients ne font pas que satisfaire un besoin matériel, ils cherchent aussi à exprimer leur personnalité. L’engouement pour les modèles personnalisés et sur mesure ne semble pas prêt de faiblir.

Cette exigence de flexibilité impose de recourir à des "tech-lines" plutôt qu’aux lignes d’assemblage de la production traditionnelle. Il s’agit de plateformes de "transport" robotisées, sans conducteur, qui prélèvent les "embryons" de véhicules et les acheminent jusqu’aux différents sites ou postes de travail requis, selon des parcours variables pour les différents véhicules en cours de production à un instant T. Un ensemble de procédures et d’installations de transport robotisées parallèles permettront d’acheminer vers les postes de travail les pièces et composants nécessaires.

Assurant l’enlèvement et la production des composants à l’endroit et au moment souhaités, ce processus contrôlé par voie numérique automatisé se trouve au cœur de l’industrie 4.0, qui transformera en profondeur le secteur automobile pour devenir la nouvelle norme. Ces innovations et mutations affecteront chaque usine automobile actuelle et future dans le courant du 21e siècle.

Les avantages de la RFID 

Une technologie jouera un rôle primordial pour les fabricants automobiles et leurs fournisseurs souhaitant s’adapter à ces nouvelles réalités : l’Internet des objets ou IoT (Internet of things), et plus particulièrement la RFID (identification par radiofréquences). Comparativement aux technologies d’identification antérieures, la RFID présente de multiples avantages, qui en font un outil idéal pour ce nouvel environnement.

L’étiquetage RFID peut être déployé à grande échelle, en intégrant les données et les systèmes de gestion de manière à suivre avec précision la localisation des éléments marqués, intégrant parfaitement les différentes zones de l’usine dans un environnement IoT. À son arrivée aux portes de l’usine, le contenu d’une production peut être identifié et orienté vers sa zone de destination sans intervention humaine. Tout article peut être localisé, récupéré et produit à l’endroit voulu en réduisant considérablement le nombre d’articles perdus ou incorrectement classés.

L'étiquettes RFID assurent une identification très précise tout en ayant potentiellement une grande durabilité. Il s’agit là d’un capital pour l’environnement d’une usine automatisée, où l’arrivée d’un composant erroné sur la chaîne de fabrication peut entraîner un arrêt de la production avec des impacts importants en termes de coûts.

L’étiquetage RFID n’exige pas de visibilité directe ni de source de lumière pour la lecture des étiquettes, un avantage de taille comparativement aux technologies précédentes telles que les codes-barres. Un lecteur est en mesure d’identifier le contenu d’un carton sans qu’il soit nécessaire de l’ouvrir, ou repérer un article spécifique parmi des centaines de composants. Un véhicule en cours de construction peut être suivi par voie numérique tout au long du processus de production, en permettant aux opérateurs de connaître avec exactitude, en temps réel, les opérations effectuées jusqu’ici et celles restant à exécuter, de manière à prendre les décisions opportunes.

L’avenir est là

La diversification de masse décrite ci-dessus s’accompagne de risques, notamment celui de perdre l’efficacité acquise dans la production de masse, celles-là même qui, par le passé, ont transformé les voitures en biens de consommation courante. Pour suivre l’évolution du marché, la production et la chaîne d’approvisionnement devront sans doute intégrer des systèmes flexibles, adaptables à l’infini, des grilles de possibilités programmables venant remplacer les chaînes de production uniformes et rigides. Quels seront les impacts sur les gains de productivité et les prix bas que Ford a rendus possibles au siècle dernier ?

Fort heureusement, des solutions existent, et notamment la technologie RFID. En effet, cette solution permet de numériser des éléments et procédures qui n’étaient auparavant que mécaniques. Grâce à cette numérisation opérée via la RFID, et avec l’aide de robots, les composants, les voitures, les outils et les opérateurs peuvent s’adapter aux fluctuations du marché et aux exigences des consommateurs individuels, en réduisant les temps d'indisponibilité, de même que les gaspillages. Dans le secteur automobile, les fournisseurs et les constructeurs peuvent adopter des solutions RFID pour évoluer en ce sens.