Avec CopSonic, StopCovid pourrait bientôt intégrer les ultrasons

Avec CopSonic, StopCovid pourrait bientôt intégrer les ultrasons L'entreprise française fournit les briques technologiques à la taskforce StopCovid pour un usage des ultrasons dans la deuxième version de l'application destinée à l'identification des personnes infectées par le coronavirus.

Le consortium d'entreprises en charge de mettre au point l'application StopCovid a intégré une nouvelle entreprise parmi ses membres : CopSonic. Cette start-up française fondée fin 2013 est spécialisée sur la transmission de données sécurisées par ultrasons entre les appareils électroniques. Elle utilise le haut-parleur d'un appareil pour envoyer un message, et le microphone d'un autre appareil pour le décrypter via un SDK. Dans le cas de l'application StopCovid destinée à détecter les personnes infectées par le virus que l'on pourrait croiser, son savoir-faire pourrait servir à compléter le Bluetooth dans la fonction de traçage. Des tests et expérimentations sont en cours. "Nous croyons à l'hybridation des technologies. Les ultrasons viendront confirmer les personnes croisées avec une précision plus fine que le Bluetooth et éviter les faux-positifs, par exemple en évitant que l'application via le Bluetooth ne détecte une personne derrière un mur", précise Emmanuel Ruiz, CEO et fondateur de CopSonic.

Les avantages des ultrasons ont été mis en avant pour leur précision par Orange, qui a travaillé sur une brique technologique de CopSonic. L'application, fournie en open-source, traitera les informations localement dans le téléphone sans enregistrer les conversations. "D'autres gouvernements européens s'intéressent à notre solution car ils recherchent des solutions similaires pour lutter contre la propagation du virus", indique Emmanuel Ruiz. CopSonic travaillera par ailleurs en R&D avec l'Inria sur une solution de détection de variation du rythme respiratoire pour détecter les malades.

La start-up entend se positionner comme un nouveau canal de communication. D'abord spécialisée sur les paiements sans contact sécurisés, l'entreprise a naturellement ajouté à son savoir-faire la transmission de données des objets connectés. "Nous répondons aux problématiques de déploiement dans un environnement métallique, là où le Bluetooth par exemple ne peut être utilisé en raison d'une perturbation des ondes électromagnétiques, alors que les ultrasons le peuvent", souligne Emmanuel Ruiz.

"L'épidémie a fait émerger le concept de low touch economy"

CopSonic prévoit ainsi de multiplier les travaux dans l'IoT. Les 35 ingénieurs de l'entreprise ont mis au point une clé USB faisant office de microphone et de haut-parleur pour les devices n'en étant pas dotés, rendant possible l'utilisation des ultrasons. L'entreprise travaille également sur un projet de serrure connectée avec la société Lowe & Fletcher qui commercialise plus de 70 millions de serrures par an. Avec Ingenico, c'est autour du paiement par assistants vocaux qu'Emmanuel concentre ses axes de chantier. "Notre stratégie est de nous allier avec les leaders d'un domaine", confie le CEO.

CopSonic vient également d'intégrer le programme d'accélération de start-up d'Oracle. "Après sept ans de R&D, ce programme va nous permettre de faire connaître notre technologie auprès d'une centaine de grands comptes", se réjouit Emmanuel Ruiz. La crise sanitaire pourrait également se transformer en tremplin pour l'entreprise. CopSonic a été sollicité pour réaliser par ultrasons le paiement en caisse automatique dans le retail. "L'épidémie a fait émerger le concept de low touch economy, qui n'intéressait personne il y a encore six mois. Il va falloir à l'avenir effectuer des actions sans contact avec l'IoT, et nous avons toutes les briques technologiques pour cela", affirme-t-il.

La cybersécurité, avec un moyen d'authentification par smartphone pour déverrouiller un poste de travail, et la smart city représentent par ailleurs d'autres axes forts pour l'entreprise. Une expérimentation vient de débuter à Vélizy pour détecter les personnes les yeux plongés dans leur smartphone et traversant devant les transports en commun afin de les alerter du danger. Dans la perspective de la croissance de la demande, CopSonic s'apprête à lever des fonds pour industrialiser sa solution et augmenter ses effectifs.