Sigfox et GreenCityZen s'allient pour connecter la gestion des eaux pluviales

Sigfox et GreenCityZen s'allient pour connecter la gestion des eaux pluviales L'opérateur IoT met à profit sa 0G pour que les avaloirs récoltant l'eau de pluie remontent leur état. Plus de 5 000 équipements vont notamment être connectés à Marseille.

Trop souvent dans les collectivités, des déchets comme des bouteilles en plastique ou des cannettes sont jetés sur la voie publique et se bloquent dans les avaloirs récoltant l'eau de pluie. Les déchets sont ensuite transportés dans le milieu naturel en période de pluie. Pour en informer les gestionnaires des réseaux d'eau, la start-up française d'IoT environnemental pour l'industrie et les collectivités GreenCityZen s'associe à l'opérateur IoT Sigfox pour connecter les avaloirs et remonter en temps réel dans sa plateforme HummBox toutes les informations les concernant : leurs dimensions et la taille d'engouffrement, leur forme, leur marque, leur taux de remplissage, s'ils sont obstrués, les interventions à réaliser, etc.

En connectant ces points d'entrée dans le réseau fluvial, GreenCityZen assure améliorer leurs performances et réduire le nombre d'interventions des techniciens. "Nous contribuons à décarboner l'activité d'exploitation et de curage des avaloirs car les techniciens ne se déplacent plus qu'en cas de besoin, au lieu d'effectuer des rondes de surveillance, et ils peuvent anticiper le type de maintenance nécessaire", explique Alexandre Boudonne, cofondateur et directeur des opérations chez GreenCityZen.  

Les solutions de GreenCityZen sont compatibles avec l'ensemble des réseaux LPWAN, dont la 0G de Sigfox. Pour ce projet, cette dernière s'est démarquée par sa simplicité, sa couverture mondiale et sa frugalité. "L'IoT environnemental se doit d'être à impact positif pour l'environnement", souligne Philippe Brachet, chargé du projet chez Sigfox. Pour connecter les avaloirs, les deux partenaires ont dû surmonter les contraintes radio pour que le signal soit parfaitement reçu depuis le réseau d'assainissement, assurer une résistance au milieu naturel (étanchéité, températures, etc.) et garantir la durée de vie de la batterie. Avec cette solution destinée aux problématiques d'exploitation des réseaux d'eau, accessible aux collectivités avec un prix par capteur, GreenCityZen a des ambitions internationales.

"Le taux de déplacement inutile est passé de 50% à 20% puis à zéro quand l'avaloir est entièrement connecté"

Un premier déploiement est en cours à Marseille, pour le compte du service d'assainissement Marseille Métropole (la Seramm). "La Métropole voulait comprendre la dynamique de fonctionnement de chaque avaloir. Avant le début de cette collaboration, la Seramm devait réaliser 50 000 visites d'inspection par an, pour ne curer que 50% des avaloirs, les autres étant vides", raconte Alexandre Boudonne. Un premier test de validation des besoins métiers a eu lieu fin 2019 avec une dizaine de capteurs, puis un POC avec 150 capteurs a été réalisé. "Le taux de déplacement inutile est passé de 50% à 20% puis à zéro quand l'avaloir est entièrement connecté", relate-t-il. Les observations sur un an ont donc confirmé le déploiement à large échelle. Plus de 2 000 avaloirs étaient équipés en septembre 2021. Sur les 17 000 avaloirs de la métropole, 5 000 du réseau d'assainissement situés sur le littoral seront équipés de capteur d'ici 2022.

Ce projet à Marseille est "une première et une source d'inspiration dans l'IoT environnemental", d'après Alexandre Boudonne. Un projet similaire est en cours dans une commune proche de Bordeaux. Suez a par ailleurs fait appel à GreenCityZen pour installer d'autres types de capteurs dans des réseaux d'assainissement sous vide afin de monitorer la fréquence d'ouverture des vannes et remonter le moindre problème à l'exploitant. A Marseille, les projets IoT de GreenCityZen ne s'arrête pas aux avaloirs, la start-up y développe aussi depuis 2019 l'arrosage intelligent et travaille sur une solution liée aux odeurs des égouts en ville par la détection du gaz H2S. L'objectif final : qu'aucun déchet lié à l'eau ne survienne lors des quelques épreuves des JO 2024 prévues dans la cité phocéenne.