La 5G, l'IoT, l'IA/AA et le travail à distance permettront de faire progresser les datacenters

L'IoT et le "tout intelligent" sont à l'origine de la migration vers le cloud, et l'utilisation de l'IoT va continuer à croitre d'autant plus avec la pandémie de Covid.

L’accélération de la migration vers le cloud et à la construction d'un plus grand nombre de datacenters font partie des évolutions des derniers mois. L'IoT et le "tout intelligent" sont à l'origine de la migration vers le cloud, et l'utilisation de l'IoT va continuer à croitre d'autant plus que la pandémie de Covid et ses conséquences ont continué à avoir un impact sur la vie quotidienne. La dépendance à l'égard de l'IA s'est accélérée pour traiter des quantités de données de plus en plus importantes pour les applications sensibles à la latence. Enfin, l'adoption de la fibre monomode s'est accélérée en raison de la nécessité de traiter plus de données plus rapidement.

Le déploiement de la 5G va s'accélérer

Les fournisseurs de services et les entreprises privées continueront à évaluer les moyens les plus pragmatiques d'ajouter de la capacité et des fonctionnalités dans les plans de déploiement de la 5G. En ce qui concerne son impact sur les datacenters, la 5G promet un accès plus rapide à l'information, ce qui entraînera la construction de plus de datacenters externes. De plus en plus de données sont sensibles à la latence et nécessitent un accès plus rapide. On assiste donc à la migration d'une architecture de datacenter à grand cœur et petite périphérie vers une architecture à petit cœur et grande périphérie.

Le cloud 5G permettra de développer considérablement les datacenters dans les entreprises privées. S’il est possible de construire une 5G privée basée sur une architecture en cloud avec des radios locales dans le cloud, cela stimulera la croissance des datacenters internes et externes puisqu’il s’agit d'une application très gourmande en données et sensible à la latence. Cette tendance se multipliera dans les années, à mesure que les entreprises obtiendront des opérateurs le droit d'utiliser le spectre 5G.

L'IoT va monter en flèche

La croissance de l'IoT ne montre aucun signe de ralentissement. En fait, selon Statista, le nombre de dispositifs IoT dans le monde va presque tripler, passant de 8,74 milliards en 2020 à plus de 25,4 milliards en 2030. Ainsi la poursuite de forts investissements des entreprises dans l'IoT est à prévoir. Les gestionnaires examinent de plus près la façon dont ils peuvent mieux gérer leurs entreprises, et le fait de placer des capteurs aux bons endroits peut contribuer à cet effort.

Lorsqu'il s'agit d'activer l'IoT et les objets intelligents, tout revient aux données. Si l’on pense à tous les petits points de données impliqués dans quelque chose d'aussi simple qu'un capteur de porte (quand est-elle ouverte, quand est-elle fermée, est-elle verrouillée ou déverrouillée, qui l'a déverrouillée ou verrouillée) et qu’on multiplie cela par le nombre d'applications de capteurs (température, occupation, éclairage, consommation d'eau, etc.), ce sont toutes ces données qui doivent être stockées quelque part et auxquelles une application ou un utilisateur peut accéder. L'infrastructure qui permet ce fonctionnement se trouve dans les datacenters.

En outre, on constate que de plus en plus de données sont sensibles au facteur temps et doivent être traitées à la périphérie, de sorte que l'IoT alimente également la croissance des datacenters périphériques. Aujourd'hui, la plupart des constructions en périphérie sont réalisées par des sociétés de cloud public, et certains fournisseurs construisent des datacenters en périphérie pour les applications sensibles à la latence comme les services de streaming vidéo, tendance en explosion. En fait, le plus grand impact de l'IoT dans les datacenters sera les applications vidéo : divertissement, surveillance de la sécurité ou encore exploration de données et sécurité. Les entreprises doivent stocker ces données et agir sur elles en temps réel, plutôt que d'analyser des données statiques ou des photos.

La migration vers le cloud se poursuivra

L'évolutivité et le coût poussent les utilisateurs vers le cloud. Le fait que le cloud puisse stocker un grand nombre de données à faible coût constitue un argument convaincant. Ainsi, l'infrastructure du cloud public et privé va se développer. Là où les grandes entreprises utiliseront un modèle hybride, les petites entreprises utiliseront uniquement le cloud public.

La sécurité des données et les restrictions de conformité, ralentissent la croissance du cloud. En effet, les règles de conformité et de protection sont différentes d’un pays à un autre, il en est de même pour les entreprises et les gouvernements.

Nous nous appuierons de plus en plus sur l'IA et la RA

Les cas d'utilisation de l'IA et de l'apprentissage automatique (AA) combinés à la réalité augmentée (RA) connaîtront une croissance rapide dans les prochains mois. Facebook a annoncé un changement de nom et oriente désormais l'ensemble de l'entreprise vers le métavers axé sur la RA. La RA sera également utilisée dans les interfaces, pour le marketing B to C, pour les ventes, la formation et les applications de service. Par exemple, la RA pour les techniciens des datacenters peut être liée à une application d'ordre de travail afin qu'ils puissent utiliser un smartphone pour leur montrer quel câble remplacer dans un commutateur.

L'essor du metaverse entraînera également une utilisation accrue de la RA. Dans un avenir très proche, il est possible d’imaginer que les utilisateurs pourront dupliquer une interaction physique avec une interaction virtuelle. Tout comme les utilisateurs se sont habitués à se voir en vidéo, ils s’habitueront à se voir dans des mondes de RA.

L'IA est essentiel pour traiter les données collectées, celles-ci étant de plus en plus nombreuses et complexes il n’est plus possible le faire manuellement. De plus, l'apprentissage automatique s'applique partout où il y a beaucoup de données complexes. Cela pourrait contribuer à diminuer la crise de la chaîne d'approvisionnement en calculant automatiquement les itinéraires d'expédition et en aidant à la logistique, par exemple.

Le plus grand risque de l'IA est de lui faire trop confiance. Les utilisateurs risquent d’accorder trop d'importance aux algorithmes au lieu de s’assurer de fournir des données de qualité. Si on se fie uniquement à l'IA, on risque d'obtenir de mauvaises décisions ou de fausses hypothèses si les données sont mauvaises.

L'utilisation de la fibre monomode augmentera avec le passage aux réseaux 400/800 gigabits

L'adoption de la fibre monomode s'est accélérée. Si la fibre multimode reste populaire, les déploiements de fibre monomode augmentent plus rapidement que les déploiements multimodes. À mesure que l'on passe à 400 ou 800 Gbps dans le datacenter, on voit davantage de fibres monomodes déployées, en particulier dans les datacenters cloud et hyperscale.

On peut pensez que le fait d'être à 10Gb ou 100Gb aujourd'hui signifie que la transition vers 400Gb reste un long chemin à parcourir. Cependant si on additionne le nombre de ports 10Gb (ou plus rapides) qu’il faut prendre en charge, alors on remarque que la nécessité de passer à 400Gb et au-delà n'est pas si éloignée.

Les modes de travail à distance se généralisent

Le travail à distance va devenir un style de travail standard, et les responsables informatiques réfléchissent à la meilleure façon de s'y préparer. L'utilisation de la vidéoconférence pour le travail, l'éducation et le divertissement en 2021 a eu un impact important sur les datacenters, et cette tendance s'étend en 2022. L'enregistrement des appels vidéo en direct nécessite beaucoup de stockage vidéo, et les utilisateurs s'attendent à un accès facile et sans gigue à cette vidéo. Cela fait également peser une charge sur les datacenters.

Ainsi, alors que la 5G, l'IoT, le travail à distance et la migration vers le cloud font peser de nouvelles charges sur les datacenters, les responsables informatiques compenseront en ajoutant du stockage, en exploitant l'IA et le AA pour traiter les données plus efficacement, en construisant des datacenters externes et en déployant de la fibre monomode pour augmenter les vitesses. Malgré les problèmes persistants de Covid et de chaîne d'approvisionnement, beaucoup d'activité dans les datacenters sont à prévoir car les responsables informatiques se rééquipent pour la nouvelle normalité.