Sony et Orange mettent la 5G au service des photographes sportifs

Sony et Orange mettent la 5G au service des photographes sportifs Les deux partenaires collaborent avec le secteur des médias pour transformer, par la 5G, la création de contenus. L'objectif : permettre la mobilité des appareils utilisés lors des JO 2024 de Paris.

Lors d'un match de football, les photographes travaillant au bord du terrain prennent des photos, les transfèrent sur leur ordinateur pour les trier sur logiciel avant de les envoyer, via leur cloud, à leur média ou au service chargé de les diffuser sur l'écran géant du stade. Avec la 5G, le fabricant d'appareils photos Sony et l'opérateur Orange veulent rendre ce procédé instantané. "L'objectif est de faire passer le processus d'affichage sur écran géant de 60 secondes à un clic. Il leur faut pour cela une connectivité privilégiée par rapport aux BtoC", explique Guillaume Chabas, head of innovation & partnership chez Orange Business Services et à la tête du 5G Lab Orange Vélodrome, inauguré en décembre 2021.

D'autres expérimentations sont menées jusqu'à la fin de la saison. © Sony

Les deux partenaires travaillent depuis plus de six mois sur ce projet pour leur offrir une solution dédiée. Sony a utilisé le software intégré dans ses appareils photos pour programmer un bouton de sa gamme d'appareil Sony Alpha 1 : à partir d'un clic, la photo est transmise à l'écran géant. De son côté, pour garantir la connectivité, Orange connecte ces appareils photos et les smartphones Sony Xperia Pro 5G des photographes d'une carte SIM privative connectée sur son réseau commercial 5G, disponible à l'Orange Vélodrome. "Nous avons choisi ce modèle de smartphone car il est doté d'un port HDMI permettant le transfert de fichiers rapides et volumineux (ce qu'on appelle le massive upload, ndlr) et il sert à l'appareil photo de gateway vers le réseau", explique Fabrice Colusso, directeur et global customer unit Orange chez Sony Operator Mobile Business France.

Une première expérimentation a été menée le 6 mars 2022, lors de la rencontre Olympique de Marseille-AS Monaco dans l'enceinte marseillaise, avec le photographe du club de l'OM. Un des axes de travail a été d'adapter la qualité de photo aux capacités de l'écran géant. "Ce n'est pas qu'une question de pixels, il a fallu travailler sur plusieurs éléments, dont les objectifs des appareils photos", indique Fabrice Colusso.

Prochaine évolution : la vidéo

"Notre but a été atteint puisque le processus d'export d'une photo fut immédiat", se réjouit Guillaume Chabas, qui tenait à laisser la main aux photographes dans le choix des photos à afficher sur l'écran géant afin de mettre en avant leur œil artistique. Le photographe de l'Olympique de Marseille s'est empressé, d'après Guillaume Chabas, de s'enquérir du fonctionnement pour les matchs en déplacement. Autre avantage constaté : "La perte de la carte SD est la hantise de tous photographes. Avec ce processus, les photos sont directement sur l'écran, il n'y a plus ce souci", raconte Guillaume Chabas.  

"Les jeunes préfèrent l'instantanéité, qui requière d'autres perspectives sur le terrain"

Pour les deux partenaires, cet usage en 5G "va permettre aux photographes et aux influenceurs de repenser la manière dont ils créent des contenus". "Jusqu'à présent, les photographes avaient l'habitude de traiter leurs photos sur Lightroom ou Photoshop, par exemple. Mais les jeunes préfèrent l'instantanéité, qui requière d'autres perspectives sur le terrain", soutient Guillaume Chabas. Pour s'adapter à cette nouvelle tendance, Sony s'appuie sur l'expérimentation afin de définir ses nouveaux produits dans les trois années à venir. Le groupe prévoit de travailler avec d'autres créateurs de contenus.

L'expérimentation se poursuit à Marseille jusqu'à la fin de la saison de football, fin mai 2022. "La prochaine étape sera de proposer la même expérience en vidéo. Aujourd'hui, les cameramen travaillent avec une personne qui leur tient le câble pour qu'ils soient connectés, c'est un point bloquant", observe Guillaume Chabas, qui a une échéance fixée sur ce sujet : "Pour les Jeux Olympiques de l'été 2024 à Paris, ce sont 20 à 30% des caméras qui devront être en remote production (c'est-à-dire que la société de production pourra diriger et superviser le tournage sans être physiquement présente sur place, ndlr), il faut donc commencer à s'y attaquer maintenant."