Que devient l'IoT sans contact depuis la crise sanitaire ?

Que devient l'IoT sans contact depuis la crise sanitaire ? De nombreuses initiatives en faveur du sans contact ont été mises en œuvre durant les confinements. Mais toutes n'ont pas survécus à la fin de la pandémie.

Plus de deux ans après l'engouement rencontré par les entreprises travaillant sur les technologies sans contact (lire notre article Avec le déconfinement, l'IoT porté par la vague du sans contact), le constat est unanime : "Il y a toujours un véritable succès et un renforcement de l'intérêt, mais dans les secteurs où le sans contact était présent avant la crise, et non pas pour les solutions développées en réaction", résume Elsa Sab, manager chez le cabinet de conseil Magellan Consulting.

Un constat qui se confirme avec le succès rencontré dans les smart cities. En Vendée par exemple, à La Roche-sur-Yon, les usagers des lignes de bus 1 et 4 exploités par CTY, filiale de la RATP, n'ont plus besoin d'appuyer sur les boutons à l'intérieur du véhicule pour demander l'arrêt du bus. Depuis le printemps dernier, il leur suffit de demander l'arrêt depuis leur téléphone portable, sur l'application développée par l'entreprise espagnole VisioBlock. La demande, aussitôt émise par le smartphone via ultrason, Bluetooth et blockchain, est reçue par le système embarqué, qui l'affiche instantanément sur le pupitre du chauffeur. L'application pilote a été téléchargée par plusieurs centaines de voyageurs qui répondront à une enquête de satisfaction fin septembre.

Autre exemple dans une ville du Sud de la France, qui est en train d'adopter le sans contact pour un projet d'illumination de ses statues. La collectivité va proposer sur une application un parcours de visite dans ses rues comprenant de la réalité augmentée. Le projet prévoit une illumination des statues à la demande : l'application sur le smartphone du visiteur émet un signal par ultrason et Bluetooth vers un boîtier situé au pied des statues afin d'allumer les lumières mettant en scène la statue.

Schindler compte connecter la moitié de son parc d'ici 2024. © Schindler

Dans le smart building, le sans contact se manifeste en premier lieu dans les ascenseurs. L'ascensoriste Schindler, qui a mis l'IoT au cœur de sa stratégie dès 2018, met en avant le sans contact pour deux aspects distincts : la maintenance prédictive et l'offre de services avec un appel dématérialisé, pour guider les visiteurs d'un bâtiment d'entreprise par exemple. "Une solution a certes été développée et mise en avant pendant la première vague du covid-19 car l'ascenseur a immédiatement été perçu comme un espace confiné. Mais les usages qui resteront pérennes concernent ceux qui s'inscrivent dans l'interopérabilité du bâtiment. Par exemple dans un hôpital, il s'agit de faire communiquer via le cloud les ascenseurs avec des robots pour livrer des médicaments au bon étage", détaille Francesco Rinaldi, directeur Services et Modernisation chez Schindler en France. Toutefois, le sans contact dans les ascenseurs "ne sera pertinent que dans les bâtiments bénéficiant d'un Building Operating System (BOS)", nuance Elsa Sab de Magellan Consulting.

En revanche, les objets connectés développés en réaction à la crise sanitaire ne se sont pas inscrits dans les usages. Ce fut le cas notamment pour les boutons d'ouverture de porte de NodOn, fabricant d'accessoires pour la maison connectée. "Il y avait eu un fort intérêt mais finalement le covid n'a pas changé les habitudes, témoigne Thomas Gauthier, CEO de NodOn, qui a commercialisé quelques milliers de boutons seulement. Les solutions prometteuses se développeront non pas pour des raisons d'hygiène mais pour la logistique." Un avis partagé par Ouassim Driouchi, associés au cabinet de conseil français BearingPoint qui ajoute en conclusion : "Les solutions sans contact n'ont pas besoin d'être toutes connectées, elles peuvent être gérées localement. Le sans contact a de belles perspectives non pas avec l'IoT mais avec les technologies haptiques."