Un trio pour l'industrie 4.0 : l'IoT, la cybersécurité et la durabilité bouleversent des secteurs entiers

Au cours des dernières années, l'industrie a connu une forte numérisation. Depuis plus de dix ans, le terme Industrie 4.0 a été ainsi placé sous les feux de la rampe.

Au cœur de cette nouvelle industrie se trouve la « Smart Factory » : l'usine intelligente et connectée, basée sur l'Internet des objets et qui a transformé en profondeur le secteur de la production. Les méthodes de production qui ne sont plus adaptées à notre époque doivent être remplacées dans la « Smart Factory » par des systèmes et des installations de production intelligents et interconnectés. Les entreprises bénéficient ainsi de processus allégés et optimisés.

Cependant, la mise en réseau des installations de production et des usines a entraîné certains inconvénients : dans la période qui a suivi, les cyberattaques se sont multipliées et les entreprises de toutes tailles en ont été la cible. Mais l'intégration des logiciels a généré des scénarios d'attaque déjà connus dans l'informatique. Indépendamment de la taille de l'entreprise, de telles attaques ont parfois de graves conséquences sur le plan économique - lorsque la production doit par exemple être arrêtée pendant une longue période à la suite de l'attaque. Il est donc rapidement apparu que la « Smart Factory » ne pourrait pas se passer de solutions de sécurité IT et OT (technologie d‘exploitation) complètes. La sécurité OT désigne les pratiques et les technologies qui servent à protéger les systèmes, les installations et les informations ainsi qu’à surveiller les appareils et les processus. Conjointement à cette dimension sécurité, la durabilité joue un rôle de plus en plus important dans l'économie et, avec elle, le souhait d'une production verte et neutre en termes d’émission de CO2.

Quelle situation pour l’industrie 4.0 en France ?

Comme en témoigne une étude menée par Splunk en 2019, auprès de 1 350 décideurs métier et IT du monde entier, dont 150 entreprises françaises, les entreprises se distinguent par leur degré de maturité en matière d’exploitation des données, et nombre d’entre elles tirent déjà les fruits de leurs investissements. Toutefois, les résultats suggèrent que des problèmes organisationnels brident encore les sociétés françaises : 30% d’entre elles déplorent qu’un manque de soutien de la direction freine leurs initiatives analytiques – et elles sont les plus nombreuses à le faire parmi tous les pays représentés dans l'étude. Chez nos voisins, nos clients ont déjà des projets passionnants sur le sujet. Bosch optimise l’efficacité de ses usines grâce à une utilisation plus intelligente des données et Honda utilise l’analyse prédictive pour faire passer sa rentabilité à la vitesse supérieure.

Quels obstacles à la production du futur ?

Chacune de ces trois évolutions est dans une certaine mesure indépendante, mais elles sont également unies par un élément : les données. La sécurité IT et OT ne peut être garantie que si les flux de données sont surveillés et analysés pour détecter les anomalies. Une production durable a également besoin de données, par exemple pour analyser en permanence l'empreinte carbone et d'autres paramètres environnementaux, puis pour les optimiser. C'est là que le bât blesse, car de nombreux fabricants ont du mal à gérer les données et leur analyse : rien que pour l'accès aux données et leur intégration, il existe une multitude d'obstacles sous forme de protocoles et d'équipements non standardisés qu'il faut d'abord éliminer. De plus, de nombreux systèmes de production industrielle ont pris de l'âge et utilisent des systèmes de commande très anciens. Comment, dans ce contexte, réussir le passage à la production du futur ?

La clé est de trouver la bonne combinaison entre l’IoT, la cybersécurité et la durabilité. Grâce à la connectivité multiplateforme, l’IoT est capable de lire des données provenant de sources très diverses, de les transformer et de les intégrer dans une plateforme d'analyse. Pour garantir la cybersécurité, l'IT et l'OT doivent être libérés de leurs silos et leurs données doivent être regroupées dans un Security Operations Center (SOC) central et mis à disposition ensemble en temps réel. Pour respecter les objectifs climatiques fixés en termes de production climatiquement neutre, il est indispensable de disposer de données complètes et notamment d'un aperçu de l'empreinte carbone individuelle.

Une production durable et plus sûre

Afin d’avoir une couverture suffisante de la cybersécurité, l'utilisation de plusieurs outils permettant aux entreprises de surveiller de manière centralisée et en temps réel tous les environnements IT et OT est appropriée. L’objectif est ainsi de surveiller, détecter et analyser les menaces informatiques, ce qui permet de réagir rapidement en cas de doute. Avec cette combinaison, les aspects de la sécurité informatique et de la sécurité opérationnelle sont suffisamment couverts dans l'entreprise.

Mais la sécurité seule ne suffit plus aujourd'hui pour répondre aux attentes extérieures envers les entreprises industrielles - il faut également franchir les prochaines étapes vers la neutralité climatique : la production neutre en CO2. Les consommateurs ne sont pas les seuls à y attacher de l'importance, les investisseurs et les autorités de régulation aussi. De nombreux indicateurs dans le domaine de la durabilité sont mesurés par ce que l'on appelle l'empreinte carbone. Elle inclut la quantité totale d'émissions de gaz à effet de serre - du début à la fin de la vie d'un produit, d'un service ou de toute autre activité de l'entreprise.

Comment implémenter la sécurité et la durabilité

Les avantages de l'interaction entre l’IoT, la cybersécurité et la durabilité peuvent être exploités dans les scénarios les plus divers.

Une approche holistique et une visibilité en temps réel de toutes les sources de données sont indispensables si les entreprises veulent vraiment développer des produits et des solutions sécurisés et durables à grande échelle. Dans l'environnement industriel, l'IoT, la cybersécurité et la durabilité ne doivent pas être considérés comme des silos indépendants les uns des autres. Au contraire, ils se complètent et déploient un grand potentiel lorsqu'ils sont combinés. Les entreprises capables d'exploiter ce potentiel pourront obtenir un véritable avantage concurrentiel sur le marché. Et l'environnement peut également en profiter - la numérisation de ces dernières années a donc apporté de réels avantages pour tous.