Performance énergétique des bâtiments : le numérique, meilleur allié des collectivités

Les collectivités se doivent de faire appel au numérique pour réussir la transition énergétique de leurs bâtiments et répondre aux objectifs du Décret Tertiaire. Voici comment.

En France, la lutte contre le changement climatique se traduit par un investissement des villes, soutenu et régulé par l’Etat, en particulier à travers le fonds vert d'accélération de la transition écologique dans les territoires, déployé depuis début janvier 2023 et destiné aux collectivités territoriales. Ce fonds vise à subventionner des investissements locaux favorisant notamment l'adaptation au changement climatique. Une aide de 2 milliards d’euros est dès lors prévue pour aider les territoires à atteindre les objectifs de performance énergétique des infrastructures publiques.  

Parallèlement, le Décret Tertiaire entré en vigueur en 2019, énonce les modalités d’application de l’article 175 de la loi Elan. Il impose aux locataires et propriétaires de bâtiments ou parties de bâtiments tertiaires dont la surface est supérieure à 1 000m², un suivi et une diminution de leurs consommations énergétiques de 40% puis 50% et enfin 60%.

Les enjeux de transitions énergétiques sont primordiaux, au point que de nouvelles réglementations viennent contraindre les collectivités, acteurs de première ligne, à investir pour atteindre des objectifs ambitieux et améliorer leur efficacité énergétique. Pour cela, les territoires doivent s’appuyer sur les dernières innovations, pour non seulement lutter contre le changement climatique, limiter leurs coûts et se mettre en conformité, mais également pour placer durablement la technologie au cœur de leurs futures stratégies de politiques publiques.  

La connectivité au service des collectivités  

Il est crucial pour les collectivités publiques de faire appel au digital pour suivre la consommation énergétique de leurs infrastructures publiques. Pour prendre des décisions adaptée en matière d’efficacité énergétique, il est nécessaire qu’elles comprennent les besoins de leurs infrastructures existantes. Les avancées technologiques en matière de digitalisation permettent justement de collecter des données en temps réel sur l'utilisation de l'énergie dans les bâtiments publics. Elles sont dès lors un gage de transparence et permettent d’aiguiller la réflexion des territoires afin de prendre les bonnes mesures. 

Les Systèmes de Management de l’Énergie (SMÉ) et les objets connectés (sous-compteurs, sondes de température, etc.) sont des exemples d'outils numériques pouvant être utilisés pour suivre la consommation énergétique des bâtiments publics. Ces outils permettent de collecter en temps réel toutes les données liées à la performance énergétique d’un bâtiment, permettant ainsi aux gestionnaires de bâtiments de mieux comprendre les besoins en énergie, de détecter les gaspillages et de proposer des actions de performance.

L'IA (Intelligence artificielle) est également un outil clé pour améliorer l'efficacité énergétique des infrastructures publiques. Des algorithmes peuvent être utilisés pour analyser les données collectées, détecter des gaspillages et optimiser les paramètres de fonctionnement des systèmes en fonction de l’évolution des besoins. Les Systèmes de Management de l’Énergie sont enfin de véritables éléments de transparence. Une aubaine pour les acteurs du territoires, qui à l’aide de tableaux et autres graphiques sont capables d’obtenir et de traduire les données en informations claires, précises et fiables.  

Un pas de plus vers la smart city  

Le concept de smart city est apparu pour la première fois il y a plus de 20 ans. Il représente aujourd’hui un enjeu stratégique important dans le développement des villes du monde entier et œuvre en faveur d’un dynamisme urbain connecté, économique et écologique. 

Paris, Lyon, Lille, Nantes et Issy-les-Moulineaux sont considérées comme les villes étant les plus connectées de l’Hexagone. Mais les grandes métropoles ne sont pas les seules à pouvoir adopter la casquette de smart city, et les plus petites n’en sont qu’à leurs prémices et peuvent, elles aussi, avec les bons outils, faire un pas de plus vers une communauté connectée et durable. En effet, de petites villes telles que Gradignan ou Saint-Sulpice-la-Forêt tirent d'ores et déjà leur épingle du jeu en ayant mis en place des projets innovants d’IoT dans le cadre de la mesure de leur consommation énergétique. L’impact positif de la technologie sur la transition énergétique n’est dès lors plus à démontrer et celle-ci devient alors indispensable pour atteindre un écosystème connecté et transparent.