Orange et SFR estiment que le secteur des télécoms va devoir se consolider

Orange et SFR estiment que le secteur des télécoms va devoir se consolider Afin de pouvoir négocier le virage du haut débit, les opérateurs télécoms européens vont devoir augmenter leur capacité structurelle, sous peine de se faire dépasser, voir avaler par leurs concurrents américains et chinois.

A l'occasion du forum des télécoms et du Net des "Echos" qui se tenait hier, Stéphane Richard a commenté l'offensive d'America Movil, le conglomérat du milliardaire Carlos Slim, sur le néerlandais KPN dont le mexicain aspire à termes détenir 27,7%. Principaux fautifs, selon le PDG d'Orange, les régulateurs européens qui ont privilégié la concurrence. Il avance même à une prédiction, expliquant : "Peut-être est-ce le début d'une recomposition du secteur. Il va y avoir une réduction du nombre d'acteurs. D'ailleurs, je vois d'un bon œil l'arrivée d'acteurs étrangers, car elle va permettre aux européens de prendre conscience de ce danger", rapporte les Echos.

Selon Stéphane Richard, l'Europe est à l'aube d'une vague de restructurations durant laquelle le manque de ressources financières des opérateurs européens pourrait leur être fatale. En cause, le morcellement du marché, avec plus de 150 opérateurs opérateurs en Europe contre 4 majeurs aux Etats-Unis et 3 en Chine. Cette incapacité pour les opérateurs à atteindre la taille critique pourrait ainsi les empêcher de bien appréhender l'arrivée de la 4G. "Si l'Europe ne veut pas rater le virage du très haut débit mobile et fixe, il faut qu'elle se dote d'opérateurs puissants, capables d'investir", a martelé Stéphane Richard. Un constat partagé par Jean-Bernard Lévy, le patron de Vivendi : "Dans un certain nombre de pays, on observe une concentration, car un trop grand nombre d'opérateurs nuit à l'intérêt général, comme en Grande-Bretagne ou en Autriche." Et le patron d'Orange d'en profiter pour lancer une dernière pique qu'on devine adressée à son meilleur ennemi, Free Mobile : " il y a une limite au nombre d'opérateurs par pays, et elle est plus proche de 3 que de 4."