Jeux d'argent : Paris veut livrer une "lutte sans merci"


Interdiction de la publicité, blocage des sites sur le Web, blocage des transactions financières... Le gouvernement a prévu de mener la vie dure aux sites de jeux d'argent qui n'auront pas de licence pour opérer en France.

Pressé par Bruxelles d'ouvrir le marché des jeux d'argent en ligne à la concurrence, Paris va étudier en Conseil des ministres un projet de loi cadrant cette ouverture en mars, dans l'optique de donner le feu vert aux premiers acteurs indépendants fin 2009 ou début 2010. Après son examen en conseil des ministres, le texte devrait être inscrit à l'agenda parlementaire pour le premier semestre 2009.

Dans une interview à "France Soir", le ministre du Budget, Eric Woerth, qui chapeaute le dossier, a néanmoins tenu à donner des gages aux casinotiers et autres sociétés qui voudraient obtenir une licence. Pour assurer une concurrence saine entre acteurs, et éviter que les sites illégaux ne payant pas d'impôts et ne finançant pas un système de prévention de la dépendance profitent de cette ouverture, ces derniers "feront l'objet d'une lutte sans merci", explique le ministre.

Selon lui, "cette lutte se fera avec trois instruments. D'abord, la publicité pour ces sites sera interdite et qualifiée de délit. D'autre part, l'accès à ces sites sera bloqué. Enfin, nous allons rendre possible un blocage des transactions financières sur ces sites. Pour eux, les choses vont donc être beaucoup plus difficiles qu'aujourd'hui. Dès 2009, nous y consacrerons des moyens à la hauteur de l'importance du sujet", prévient-il, sans donner plus de précisions chiffrées.

L'ouverture prévue du secteur du jeu en ligne concerne les paris sportifs, les paris hippiques et une partie des jeux de casino, dont le poker.