Le Midem s'ouvre sur fond de lutte contre le piratage


La 43ème édition du salon des professionnels de la musique souligne les espoirs que place ce secteur en crise dans l'adoption rapide de la loi Création et Internet.

L'industrie musicale attend l'entrée en vigueur de la loi Création et Internet avec impatience. Elle n'a pas manqué de le rappeler à la ministre de la Culture, Christine Albanel, venue à Cannes dimanche 18 janvier, inaugurer le 43ème Marché international de la musique et de l'édition musicale (Midem). Les professionnels du disque espèrent en effet que le texte, adopté par le Sénat fin 2008, pourra enrayer le piratage tout en renforçant le téléchargement légal.

En France, le marché de gros a chuté de 15 % en 2008, pour atterrir à 600 millions d'euros, contre 1,3 milliard en 2002, selon le Snep, principal syndicat de producteurs français. La vente de musique en ligne n'endigue pas la celle de disques : la musique en ligne représente 70 millions d'euros en 2008 sur les 600 millions du marché global.

En 2008, le montant global des perceptions de la Sacem devrait aussi baisser, de 0,4 % à 756 millions d'euros. En 2009, une nouvelle diminution estimée de 2,8 %  est attendue. Malgré la progression de la vente en ligne, les perceptions réalisées sur les supports numériques plafonnent à un niveau "anormalement dérisoire", affirme la société de gestion collective : 9,3 millions d'euros, soit à peine 1 % du total des perceptions en 2009. Les accords passés entre les exploitants de plates-formes Web et la Sacem, sont "aujourd'hui incapables d'apporter aux auteurs des revenus conformes à la valeur résultant de l'exploitation de leurs œuvres" indique-t-elle.

Face à la morosité du secteur, Christine Albanel s'est dite déterminée à aller vite, indiquant que la loi de lutte contre le piratage serait examinée "fin février", voire "fin mars au plus tard" à l'Assemblée nationale. En déplacement à Nîmes, mardi 13 janvier, à l'occasion de ses vœux au monde culturel, le président de la République Nicolas Sarkozy avait déjà affirmé sa volonté de faire adopter la loi Création et Internet "aussi vite que possible" à l'Assemblée.

En attendant le vote puis l'application de la loi, les majors tentent de rendre l'offre légale de musique plus attractive. Vendredi 16 janvier, Universal Music et Sony Music ont annoncé  avoir renoncé à utiliser les DRM (lire Universal et Sony abandonnent l'utilisation des DRM, du 16/01/2009). De son côté, le ministère de la Culture vient de proposer six morceaux de DJ en écoute et téléchargement légal sur le site Jaimelesartistes.fr, lancé fin octobre pour promouvoir son projet de loi de lutte contre le piratage.