Le marché de la VoD dépasserait la location de DVD dès 2009


La vidéo à la demande devrait atteindre 80 millions d'euros de recettes en 2009 et ainsi dépasser le marché du DVD et du Blu-ray.

Le marché de la vidéo à la demande, qui représentait 53 millions d'euros de recettes en 2008 contre 30 en 2007, devrait connaître une croissance encore plus forte en 2009. Sur les deux premiers mois de l'année, la progression du marché est en effet de l'ordre de 70 %, note le cabinet NPA, qui table sur un total de recette de 80 millions d'euros cette année. Auquel cas la VoD pourrait bien dépasser le marché de la vidéo physique dès 2009.

Pour le Centre national de la cinématographie (CNC), qui a commandité cette étude auprès de Gfk et NPA, cette progression s'appuie sur une offre riche de 4 000 œuvres et sur le nombre de plates-formes le plus important d'Europe. Interrogé par "Le Figaro", le directeur des études du CNC Benoît Danard remarque d'ailleurs que "le volume de téléchargement devient désormais significatif sur certains titres". "Bienvenue chez les Ch'tis" en est un bon exemple.

Sauf que contrairement à la vidéo physique, la consommation de VoD n'est pas proportionnelle aux entrées en salle d'un film. Ainsi, les Ch'tis ont attiré 20 millions de spectateurs en salles pour 93 000 téléchargements, mais "Taken" a été téléchargé 69 000 fois pour seulement 1 million d'entrées. Autrement dit, la VoD constituerait plutôt un complément pour les films à moyen budget comme pour les films très segmentants, s'adressant à un public jeune en particulier.

Si la VoD ne cannibalise pas le marché de la vidéo physique, celui-ci subit toutefois un déclin inexorable, la dépense des ménages en ce domaine - 1,38 milliard d'euros en 2008 - chutant de 7,5 % en un an. Le DVD fait d'ailleurs figure de grand perdant puisque ses recettes reculent de 10,1 %. En 2008, il représente 96,3 % du marché contre 99 % en 2007, subissant "la baisse de consommation des séries américaines, des fictions françaises et des produits musicaux", explique Benoît Danard.

Ce sont les longs-métrages qui résistent le mieux, dominant la vidéo avec 56,4 % de part de marché contre 53 % en 2007, en bonne partie grâce à l'essor de la haute définition et du Blu-ray. Avec 60 millions d'euros de recettes, "ils représentent 10 % des ventes d'un film", conclut Benoît Danard.