Yahoo France est lui aussi dans le collimateur du fisc

Yahoo France est lui aussi dans le collimateur du fisc Ses mécanismes d'évitement fiscal ont beau différer de ceux d'eBay ou Amazon, le portail est aussi sous le coup d'un redressement, suite à une perquisition de son siège français.

Google, Amazon, Facebook, Microsoft, eBay et maintenant Yahoo. Selon BFMTV, le portail fait lui aussi l'objet d'un redressement fiscal en France. Le fisc aurait mené au printemps 2011 une perquisition au siège de Yahoo France, qui a donné lieu à un redressement portant sur les exercices 2007 à 2009 de la branche française du géant du Web. En 2011, celle-ci ne payait toujours que 462 665 euros d'impôts sur les sociétés, pour un chiffre d'affaires déclaré en France de 79 millions d'euros.

Yahoo n'utilise pas exactement les mêmes pratiques d'optimisation fiscales qu'eBay ou Amazon, qui minimisent leurs revenus français pour les attribuer à une autre filiale européenne (lire l'article EBay et Paypal ont été perquisitionnés par le fisc français, du 13/12/2012, et Le fisc français réclame 198 millions d'euros à Amazon, du 13/11/2012). Chez Yahoo France, des "charges externes" de nature non précisées, représentant 83% du chiffre d'affaires de la branche, permettent d'assurer au portail une rentabilité minime et, par rebond, un impôt sur les sociétés extrêmement réduit.

Selon BFMTV, qui a décortiqué les comptes européens de Yahoo, la filiale néerlandaise de la firme agrège ses revenus européens en prenant prétexte de collecter des royalties sur les brevets Yahoo qu'utilisent ses autres filiales européennes. Qu'elle reverse alors à la filiale suisse, opportunément située dans le paradis fiscal du canton de Vaud.

Aux Etats-Unis, le portail a également mis en place des mécanismes d'évitement fiscal, s'appuyant en particulier sur ses 21 filiales du Delaware, l'Etat américain où la fiscalité est la plus clémente. Ce qui n'a pas empêché le fisc américain de le soumettre à plusieurs redressements fiscaux au cours des années. Entre sa filiale des Iles Vierges britanniques et ses trois filiales des Iles Caïman, Yahoo a accumulé en dehors des Etats-Unis des sommes considérables afin de ne pas avoir à les déclarer au fisc américain : 3,2 milliards de dollars, le double de sa trésorerie.