La NSA s’est aussi livrée à un espionnage économique de la France

La NSA s’est aussi livrée à un espionnage économique de la France Après avoir révélé les écoutes des présidents français par la NSA, Libération et Médiapart montrent que l’agence s’est penchée dès 2002 sur les intérêts commerciaux français.

Libération et Médiapart ont sorti lundi soir le deuxième volet de leur enquête sur la NSA, en lien avec Wikileaks. Après celui concernant les écoutes des présidents français par l’agence américaine du renseignement, les deux médias se penchent sur l’espionnage économique. "Cinq rapports de synthèse de l’Agence nationale de sécurité (NSA) montrent que des responsables et diplomates ont été espionnés entre 2004 et 2012, notamment Pierre Moscovici et François Baroin lors de leur passage à Bercy ", écrit Libération. La plupart des secteurs stratégiques sont visés par la NSA : technologies de l'information, électricité, gaz, pétrole, nucléaire, transports, biotechnologies…

Informations partagés avec 4 proches alliés

Dans un document secret fixant les objectifs prioritaires des Etats-Unis dans le domaine économique, une note baptisée "France : développements économiques" datée de 2012 révèle que la NSA veut "recueillir toutes informations pertinentes sur les pratiques commerciales françaises, les relations entre Paris et les institutions financières internationales, l’approche des questions liées au G8 et au G20 ou encore les grands contrats étrangers impliquant la France", qui dépassent les 200 millions de dollars. Les informations sont ensuite partagées avec toutes les administrations américaines, mais aussi, depuis la guerre froide, avec les plus proches alliés des Etats-Unis : la Grande-Bretagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

Avantage concurrentiel lors des appels d'offres

Les informations visées en premier lieu par la NSA : celles sur des appels d’offres impliquant des entreprises américaines. "Un avantage concurrentiel potentiellement désastreux pour les sociétés françaises", assure Libération. Voilà qui pourrait expliquer ce que sous-entendait Julian Assange lors de son allocution la semaine dernière au 20 heures de TF1 : "Le chômage est particulièrement élevé [en France] mais il y a une raison à cela. C’est que les Etats-Unis jouent un sale jeu."

Les documents mis à jour par Edward Snowden avaient déjà révélé un espionnage américain d’Airbus, avec l’aide des services de renseignement allemands. Si le gouvernement ne s’est pas exprimé sur le sujet, Airbus a porté plainte contre X pour espionnage.