Empire of Sports veut devenir le World of Warcraft du sport

Le studio de développement français F4 ouvre au public son jeu "massivement multi-joueurs". Empire of Sports, qui a déjà coûté 30 millions d'euros, ambitionne un succès mondial.

Entre "World of Warcraft" et un jeu vidéo de sport, le studio français F4 lance une version publique de "Empire of Sports". Un jeu vidéo massivement multi-joueurs, où l'on peut s'affronter dans sept disciplines sportives, de l'athlétisme au tennis en passant par le football et le ski. Comme à son habitude, F4 - qui préfère ne pas dépendre des éditeurs, s'est rapproché de plusieurs partenaires pour financer et distribuer son nouveau jeu.

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Empire of Sports © Capture d'écran


Avant d'être un jeu, "Empire of Sports" est un joint-venture entre F4 et lnfront, une société suisse de marketing sportif. Depuis trois ans, le développement du jeu a coûté autour de 30 millions d'euros, et la société devrait continuer d'investir dans le jeu à hauteur de 10 millions par an. F4 a une ambition mondiale pour son nouveau produit. Elle vise dans un premier temps l'Europe et la Chine, avant l'Amérique du Nord et du Sud, la Russie et le Moyen-Orient.


En théorie, le jeu est déjà mondial puisqu'il peut être téléchargé - gratuitement - depuis le site Empire of Sports. Mais la société compte aussi s'appuyer sur des partenaires locaux. En France, c'est le groupe L'Equipe qui a été choisi. En Chine, le partenariat va plus loin puisque Giant Intercative, l'un des deux principaux acteurs locaux des jeux en ligne, exploitera le jeu à partir du début 2009 et aura en charge l'animation et la modération. Des discussions avec des partenaires potentiels sont en cours en Allemagne et au Royaume-Uni.

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Empire of Sports © Capture d'écran


Le modèle économique se base sur le micro-paiement, et non sur un abonnement mensuel, comme pour World of Warcraft par exemple. Le joueur pourra ainsi acheter à terme des tenues sportives pour améliorer ses performances, de la nourriture ou encore s'inscrire à des tournois. Deux monnaies virtuelles cohabitent. L'une s'obtient par les performances dans le jeu, l'autre s'achète en euros.

Mais le modèle économique ne se limite pas au micro-paiement. "Nous voulons sortir le jeu du jeu, et faire de Empire of Sports un nouveau média sportif", déclare Bruno Heintz, président de F4. Des partenaires et marques pourront ainsi intégrer l'univers virtuel, où des liens renverront vers leurs sites. Le jeu lui-même est amené à évoluer, avec par exemple le développement de deux nouveaux sports par an.

"Empire of Sports" est le deuxième monde en ligne développé par F4. La société, fondée fin 2002, a lancé l'année dernière avec Neuf Cegetel un jeu multi-joueurs de courses de voitures baptisé Exalight. Elle a choisi de s'associer avec un distributeur dès la conception du projet, pour partager coûts et bénéfices. Détenue majoritairement par ses deux fondateurs Bruno Heintz et Jean-Marc Oury, F4 a reçu début 2008 l'investissement de Serendipity. Ce fonds, appartenant à de Bouygues et Pinault, a depuis augmenté sa participation à 30 % du capital, indique Bruno Heintz.

 

La société se donne trois ans pour amortir son jeu. Bruno Heintz espère rattraper World of Warcraft et sa dizaine de millions de joueurs en trois ans. "Dix millions de joueurs, cela correspond à 500 millions d'euros", estime le président de F4. La société devrait par ailleurs annoncer en 2009 deux nouveaux univers virtuels, l'un plutôt "réaliste" et l'autre orienté "gamer".