Capital-risqueurs cherchent avenir désespérément Levée de fonds : un climat alarmant

En 2011, la collecte des Fonds commun de placement dans l'innovation (FCPI) et des Fonds d'investissement de proximité (FIP) a connu une baisse de 15% en valeur et de plus de 26% en volume de particuliers souscripteurs par rapport à 2010, selon l'Afic-AFG. Sur la même période, les investissements en capital-risque dans les start-up ont accusé une chute de 21%, soit 225 millions d'euros de moins en un an, témoigne l'indicateur Chausson Finance, une société qui accompagne les start-up dans leur recherche de capitaux.


Une tendance généralisée à l'ensemble de l'Europe, où "les sommes levées par les fonds sont passées de 8,4 à 3,5 milliards d'euros entre 2007 et 2010" souligne François Lainée, directeur associé d'Auriga Partners et co-président du French & Benelux Tech Tour.


evolution des investissements en capital-risque (en millions d'euros)
Evolution des investissements en capital-risque (en millions d'euros) © Chausson Finance

"La grande variabilité de l'environnement fiscal et l'économie ambiante peu porteuse ont changé la donne dans la collecte des FCPI/FIP" note Eric Harlé, Président de la commission capital risque de l'Association française des investisseurs en capital (Afic) et président du directoire du fonds d'investissement iSource Gestion. "Le décalage de mi-juin à mi-septembre de la collecte ISF a empêché certains particuliers de souscrire aux dispositifs et en juillet, les FCPI/FIP ont perçu un coup de rabot de 10%". Conséquence : les investissements dans les start-up continueront de diminuer.


Une situation tout aussi inquiétante pour les Fonds commun de placement à risque (FCPR)



eric harlé, président de la commission capital-risque de l'afic
Eric Harlé, président de la commission capital-risque de l'Afic © S. de P. iSource Gestion

"Nous n'avons pas encore de chiffres en ce qui concerne les collectes FCPR mais les dispositifs européens Bâle III et Solvency 2 imposent aux investisseurs institutionnels de renforcer leurs fonds propres, ce qui leur laissera d'autant moins d'argent à investir. Par conséquent, les FCPR vont également connaître des baisses très significatives de leurs levées" poursuit Eric Harlé, qui constate que les banquiers et les assureurs s'éloignent donc de plus en plus du métier d'investisseur.


Mais certains éléments plus positifs ont de quoi rassurer les entrepreneurs : des fonds d'investissements comme XAnge Private Equity, Partech et Iris Capital – qui s'est récemment vu déléguer la gestion des investissements d'Orange et de Publicis – font de plus en plus appel à des fonds corporate. Autrement dit, des capitaux de grandes entreprises. Reste que pour Eric Harlé, "l'apport du corporate ne compensera pas ce que les institutionnels n'investiront pas".