Frigos, voitures, montres... Google compte mettre des pubs partout

Frigos, voitures, montres... Google compte mettre des pubs partout Dans une lettre déposée à la SEC, Google révèle aussi qu'il multipliera les acquisitions à l'étranger pour ne pas avoir à rapatrier ses profits internationaux aux Etats-Unis, où il serait taxé.

Dans une lettre adressée en décembre à la SEC, le gendarme boursier américain, Google indique prévoir de placer des publicités sur "les réfrigérateurs, les tableaux de bord de voitures, les thermostats, les lunettes ou les montres, pour ne citer que quelques possibilités".

A l'origine, cette affirmation avait pour but de justifier pourquoi, au contraire de Facebook et Twitter, il ne dévoile pas la part de ses revenus issue des terminaux mobiles : Google argumente que cette distinction n'a pas de sens dans la mesure où la définition du mobile ne cesse d'évoluer. "Nous nous attendons à ce que dans le futur, les utilisateurs utilisent nos services et voient nos publicités sur une variété de terminaux de plus en plus large."

Et il est vrai qu'Android équipant actuellement 80% des smarphones vendus dans le monde, Google s'est manifestement fixé de nouvelles frontières. En janvier, la firme a ainsi annoncé la fondation de l'Open Automotive Alliance avec Audi, General Motors, Honda et Huyndai, afin d'adapter Android aux véhicules automobiles. De plus, Google a annoncé en mars qu'une prochaine version de son système d'exploitation serait adaptée aux "wearble devices" tels que les montres. En outre, la commercialisation à grande échelle de ses Google Glasses vient de débuter aux Etats-Unis.

Côté maison connectée, le géant du Web a acquis Nest Labs en janvier pour 3,2 milliards de dollars. La start-up, qui fabrique des thermostats et détecteurs de fumée intelligents, s'était d'ailleurs à l'époque fendue d'un billet de blog pour rassurer les utilisateurs inquiets d'éventuels partages de données avec Google dans un objectif de publicité ciblée. La lettre de Google à la SEC semblant revenir sur cette promesse, un porte-parole du groupe vient d'ajouter : "Nest, que nous avons acquis après avoir envoyé cette lettre, n'a pas un modèle économique basé sur la publicité et n'a jamais prévu ce genre d'évolution". Une affirmation immédiatement corroborée par le fondateur et dirigeant de Nest, Tony Fadell : "Nest est dirigé indépendamment du reste de Google, avec un management, une équipe, une marque et une culture différents. [...] Nous n'avons rien contre la publicité, nous pensons juste qu'elle n'est pas adaptée à l'expérience utilisateur de Nest".

Le cash stocké dans des paradis fiscaux sera consacré à des acquisitions à l'étranger

Mais cette fameuse lettre n'est pas uniquement révélatrices des larges visées de Google en matière de publicité. Elle révèle en effet d'autres pans de la stratégie de la société, et en particulier en matière d'acquisitions... et de fiscalité. Pour l'instant, Google s'est surtout concentré sur des rachats sur son propre territoire. Toutefois, la société possède pas moins de 34,5 milliards de dollars de liquidités dans des comptes bancaires opportunément installés dans des paradis fiscaux. Google, à qui la SEC demandait de s'expliquer sur cette montagne de cash échappant au fisc américain, évoque son intention de dépenser entre 20 et 30 milliards de dollars dans des acquisitions de sociétés étrangères dans les années à venir. Une façon de mettre à profit cette réserve de cash sans avoir à la rapatrier aux Etats-Unis et donc à payer d'impôts dessus.